Henker - Slave of my Art
Chronique
Henker Slave of my Art
Quand je discute avec d’autres amateurs de Metal, qu’ils soient français ou non, je me rends compte que la scène française est très sous-estimée. En effet à part Gojira et peut être Dagoba, aucun groupe de l’hexagone ne jouit d’une popularité égale aux gros groupes étrangers, et cela même au sein de nos frontières. Pourtant quand je vois la qualité de groupes tels Mortuary, Benighted ou Krönös, je me dis que notre sous-sol déborde de véritables petites pépites. En voici donc un exemple parfait, exerçant un Brutal Death Technique ultra rapide les petits gars d’Henker ne sont pas très connus, mis à part un de leurs membres en la personne de leur batteur. En effet Morgan Sansous a accumulé plus de 4 millions de vues sur Youtube pour sa vidéo de démonstration de sa technique à la quadruple pédale. L’astuce est que chaque pédale possède deux maillets, un qui est actionné normalement avec la plante du plante du pied alors que le deuxième peut être actionné en exerçant une pression du talon. Combinez deux de ces artifices et vous obtenez donc 4 façons de taper sur les grosses caisses avec un seul batteur. Les internautes sont néanmoins partagés sur le sujet, les plus jaloux parlant carrément de triche, alors que les autres bavent littéralement devant la maîtrise du bonhomme. Parce que oui, en effet, ça aide bien à aller plus vite plus facilement, mais encore faut-il savoir s’en servir ! Donnez le meilleur cheval de course à Stephen Hawkins et vous verrez le résultat. Non là on ne peut qu’applaudir des deux mains (désolé Mr. Hawkins) Morgan Sansous pour l’utilisation impeccable de son instrument.
Henker, avec un batteur d’un tel talent, ne pouvait donc que nous proposer un Brutal Death Metal moderne et technique. Attention cependant, associer moderne et technique dans la même phrase pouvant provoquer un afflux massif de méchus aux lobes atrophiés, je précise d’emblée que le groupe n’a rien à voir avec la vague de jeunes blanc-becs, venus pour la plupart d’outre atlantique, surfant sur la vague DjentMathcoreDeathcoreMélodiquoTechnique. Ici on parle bien de Brutal Death Metal, comme l’attestent les rouleaux compresseurs que sont "Breath of Death" et "I Break your Bones". Cependant l’album dans son intégralité est parsemé de délicieuses leads mélodiques remarquablement bien exécutées. Il suffit d’écouter l’intro de "Excecutioner" pour se rendre compte que les franciliens manient déjà parfaitement leur sujet et font montre d’une force de composition remarquable !
L’intégralité de l’album est donc un enchaînement ininterrompu de chansons toutes plus remarquables les unes que les autres, pouvant mettre au tapis le plus forcené des amateurs de Brutal Death, la sensation de puissance se dégageant de l’album étant proprement dévastatrice. Ceci est d’abord dû au jeu de batterie novateur de Morgan Sansou, mais est également rendu possible grâce à l’excellente production dont jouit la galette. Nos cages à miel pourront donc se délecter sans complaisance de la technique de chacun des membres d’Henker, même si, comme beaucoup trop souvent, le bassiste se retrouve lésé puisque sa 4 cordes n’est pas forcement toujours audible.
Bien que résolument technique, ce premier essai d’Henker propose toutefois un équilibre bienvenu entre « simplicité » et technicité, permettant au groupe de créer une musique tout aussi puissante qu’accrocheuse. Une symbiose est donc trouvée entre puissance et « légèreté » apportée principalement par les leads de guitare. Egalement histoire d’aérer leurs propos, les franciliens ont tenté d’attacher une ambiance originale à leurs composition. En effet, en adéquation avec l’artwork de l’album, ce Slave of my Art est parsemé de mélopées qui sentent bon le sashimi (façon de parler, ce n’est pas vraiment mon odeur préférée). Cependant le groupe aurait largement pus plus appuyer sur cet aspect, la plupart de ces interludes étant pour le moins anecdotiques, pour ne pas dire inutiles.
La personnalité est donc certainement un des seuls éléments manquant à Henker pour rejoindre la famille des très grands groupes, car les forces de composition et d’exécution du groupe sont indéniables. Slave of my Art est de plus un album à la qualité très homogène que seul "No Turning Back" tire vers le bas à cause de ses saccades répétitives sans grande saveur. Mis à part cette petite déroute le premier essai des franciliens nous dévoile un groupe très prometteur, sur lequel il faudrat compter à l’avenir, s’ils daignent enfin sortir un nouvel album (c’est vrai quoi, ça fait quatre ans que j’attends le petit frère). Et pour les avoir vu en concert en première partie de Origin et Psycroptic je peux vous certifier que le groupe n’envoi pas des bûches que sur CD. Pour terminer je me permets une petite remarque, si le groupe souhaite réellement percer en dehors de nos frontières, il faudra faire des efforts pour ne pas faire de fautes d’anglais, surtout dans le titre de l’album, car Slave To my Art est beaucoup mieux accepté que Slave of my Art.
| Høsty 2 Juillet 2014 - 3179 lectures |
|
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo
Par Jean-Clint
Par Troll Traya
Par alexwilson
Par Sosthène