Crucifyre - Black Magic Fire
Chronique
Crucifyre Black Magic Fire
Pas des plus volubiles sur les réseaux sociaux ni vraiment prolifique dans les dates de concerts, Crucifyre commençait peu à peu à tomber dans l’oubli depuis son premier album
Infernal Earthly Divine. Un brûlot plutôt redoutable et prometteur pour la suite malgré cette mode « revival » ô combien étouffante et exaspérante. Une découverte majeure de 2011. Trois ans et demi plus tard, toujours au sein de la fameuse écurie Pulverised Records, Crucifyre subira le départ de son bassiste Henrik Doltz Nilsson. Karl Envall (frontman de Kaamos, ex-Repugnant) vient compléter un line-up aux CV’s déjà impressionnants (Afflicted, Morbid, General Surgery, Nasum, Regurgitate…). Sortez la toge noire et les bougies,
Black Magic Fire est en platine.
Aucune imitation du virage emprunté par Tribulation ou Morbus Chron, Crucifyre joue son death old school cradingue sans artifices, hommage aux groupes de jeunesse des membres (Black Sabbath, Slayer, Bathory ou Possessed sont cités) et à la première vague suédoise. Loin de tous ces clones recyclant à outrance les riffs des géniteurs du genre, Crucifyre fait quant à lui un réel effort de composition. Il n’hésite pas à balancer des breaks imprévus, à jouer sur les effets d’accélération en augmentant le débit de notes ou à placer de subtils arrangements. Tout ceci évidemment dans une volonté d’efficacité primaire : aboiements et virées criardes d’un impressionnant Erik Sahlström (méconnaissable), distorsion maximale et frappes sèches portés par une production excellente. Difficile de résister aux passages méchamment pêchus de « Baphomet's Revenge », la rock’n’roll « Through The Darkness » et la furieuse « Wolf’s Hour » (à la limite du death/black) ou bien les refrains imparables de « Apocalypse Whore » (le « Apocalypse Whore ! Necrofire ! » reste atrocement jouissif) et l’incantatoire « Funeral Pyre » (vocaux gras au menu). La rythmique est encore une fois l’artère principale de Crucifyre, le jeu du fondateur Yasin Hillborg (ex-Afflicted) ravira de nouveau les adeptes (moi inclus évidemment) de batteries naturelles et « groovy as fuck » sous une basse vrombissante.
Au-delà de son aspect agressif, la force de
Infernal Earthly Divine résidait dans son atmosphère liturgique captivante. Crucifyre reprend de ce qu’il avait entamé, utilisant une thématique du feu encore plus explicite (« fire » utilisé à toutes les sauces dans les paroles de chaque titre) saupoudrée de breaks et de samples variés. Malgré tout, les morceaux mid-tempo ambiancés n’ont pas la saveur antérieure (ah ce « Hellish Sacrifice » !), je citerai les quelconques « Pentagram Palms » et « One And One Is One ». Comme son aîné, on notera quelques moments de flottement (titre éponyme, « Anneliese) gâchant légèrement le plaisir d’écoute. Une écoute qui se terminera sans que l’on retienne foncièrement grand-chose mais qui nous aura fait taper du pied pendant 44 minutes. La mission semble remplie, un album à s'enfiler d’une traite.
L’effet de surprise en moins et une efficacité légèrement diminuée, le « all-star-band » pyromane Crucifyre délivre toutefois un pur death old school redoutable et ambiancé. Le quintet suédois n’a pas la prétention de réinventer le style et se place clairement au dessus du lot « revival » de plus en plus insignifiant.
Black Magic Fire ravira donc les amateurs du genre, a fortiori ceux vénérant les groupes des musiciens, mais l’épreuve du temps paraît incertaine. Pour autant je pense que le brûlot agrémentera avec plaisir mon été pluvieux : « Apocalypse Whore ! Necrofire ! »
| Mitch 8 Août 2014 - 1408 lectures |
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