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Cannibal Corpse - A Skeletal Domain

Chronique

Cannibal Corpse A Skeletal Domain
13ème album des Américains, « A Skeletal Domain » ne préfigurait rien d’exceptionnel, deux ans après la sortie d’un « Torture » me laissant toujours de marbre. Affligée d’un titre anonyme et d’un artwork on ne peut plus moche, cette nouvelle livraison fait d’emblée regretter le temps où CANNIBAL CORPSE rivalisait d’ingéniosité dans le gore (des pochettes cultes) et la débilité profonde (des titres hilarants). A croire qu’ils en ont soupé d’avoir affaire à dame censure car depuis « The Wretched Spawn », ils ont sacrément calmé jeu en la matière. L’essentiel restant toutefois le contenu, pointons du doigt les petits détails différenciant « A Skeletal Domain » de ses (pas toujours) glorieux ainés.

Alex Webster annonçait un album un peu plus sombre qu’à l’accoutumée, c’est effectivement le cas. Bien que classique dans la forme, l’ambiance d’« ASD » donne parfois dans l’inhabituel, quitte à faire oublier quel groupe on est en train de s’envoyer. Si l’on positive, on saluera la volonté de varier les tempi et de sortir des schémas de jeu habituels. Dans le cas contraire, on regrettera que CANNIBAL CORPSE perde à la fois sur deux autres terrains : l’intensité et la personnalité. Mais ne soyons pas trop vache ; vu la propension du groupe au recyclage de ses propres plans (le démarrage de « Asphyxiate To Resuscitate », copier/coller de « Necrosadistic Warning », un « Hollowed Bodies » qu’on aurait pu trouver sur « Bloodthirst »), il est heureux que « ASD » ne donne pas dans la cogne systématique. Du coup, la plus grande proportion de passages pesants (« Funeral Cremation ») met en valeur l’excellente prestation de Paul Mazurkiewicz, très à l’aise lors des nombreux passages death thrash qui égayent la galette ; « Sadistic Embodiment », « Headlong Into Carnage » et « Icepick Lobotomy » (dont le groove rappelle fortement EXODUS) sont d’assez loin les meilleurs titres du lot, même si d’autres morceaux comportent de très bonnes choses. Je pense au riffing de « The Murderer’s Pact », du NEVERMORE tout craché, qui plus est ponctué d’un superbe solo de guitare. Dans un registre plus classique, « Kill Or Become » propose également un refrain bien accrocheur. Autre bon point, la production très équilibrée signée Mark Lewis (JOB FOR A COWBOY, BENEATH THE MASSACRE), claire et puissante, ne laissant aucun musicien sur le bord de la route.

Des qualités hélas contrebalancées par l’usure d’un Corpsegrinder monocorde au possible, limitant les passages criards au strict minimum. Un manque de coffre dommageable qui coïncide avec l’extinction de voix de John Tardy sur le dernier OBITUARY ; ça sent l’usure chez les papys du death ricain ! Plus ennuyeux, ce sentiment de réchauffé permanent qui plombe un « ASD » allant du moyennasse au pas trop mal, les meilleures séquences étant généralement suivies d’un passage on ne peut plus quelconque. Si ça ne sautera pas aux oreilles des casuals, les habitués de la maison pourront faire la fine bouche. Jamais neuf, CANNIBAL CORPSE échoue une nouvelle fois à extraire ne serait-ce qu’un ou deux hits maison digne d’intégrer sa setlist. Ça fait un moment que ça dure et même le très bon « Evisceration Plague » n’échappait pas à la règle. Dix ans sans goûter le moindre classique instantané, ça commence à faire long ! Enfin, même lorsqu’il cède à ses penchants les plus hystériques (« Icepick Lobotomy », « Hollowed Bodies », « Sadistic Embodiment »), tout paraît toujours sous contrôle. Il manque systématiquement ce petit grain de folie, un petit break bien senti, un éclair pour dynamiter des compos honnêtes mais par trop prévisibles.

Sans surprise majeure, bien exécuté mais sans génie particulier (l’opener « High Velocity Impact Spatter », sacrément faiblard), « A Skeletal Domain » n’est donc, pour le vieux fan comptant déjà une dizaine d’album de Canniboule sur ses étagères, qu’un album de plus au compteur. Dans la catégorie vétérans du death luttant pour conserver leur trône, préférez le dernier VADER, nettement plus percutant !

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Cannibal Corpse
Death metal
2014 - Metal Blade Records
notes
Chroniqueur : 6/10
Lecteurs : (17)  7.76/10
Webzines : (38)  7.66/10

plus d'infos sur
Cannibal Corpse
Cannibal Corpse
Death Metal - 1988 - Etats-Unis
  

vidéos
Kill Or Become
Kill Or Become
Cannibal Corpse

Extrait de "A Skeletal Domain"
  

tracklist
01.   High Velocity Impact Spatter  (04:06)
02.   Sadistic Embodiment  (03:17)
03.   Kill Or Become  (03:50)
04.   A Skeletal Domain  (03:38)
05.   Headlong Into Carnage  (03:01)
06.   The Murderer's Pact  (05:05)
07.   Funeral Cremation  (03:41)
08.   Icepick Lobotomy  (03:16)
09.   Vector Of Cruelty  (03:25)
10.   Bloodstained Cement  (03:41)
11.   Asphyxiate To Resuscitate  (03:47)
12.   Hollowed Bodies  (03:05)

Durée : 43:52

parution
16 Septembre 2014

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