chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
200 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Defeater - Travels

Chronique

Defeater Travels
Ah oui, Defeater, quelle histoire ça aussi... Avec leur concept qui raconte les périples d'une famille dans l'Amérique d'après-guerre, quelle drôle d'idée ! Et puis, faire la tournée dans un tour-bus expressément modifié pour rouler au bio-carburant, non mais c'est un bordel ça, s’agirait de grandir hein, s'agirait de grandir... Mais, on va quand même parler de « Travels » tout simplement parce que c'est ce qui se fait de mieux dans le genre hein, son of a bitch. D'accord, faisons comme ça.

Bon, si je fais des références cinématographiques faciles et humoristiques, c'est peut-être que je me voile la face, « Travels » n'ayant rien de comique même si on peut y déceler un petit quelque chose pas tant éloigné du septième art qu'on voudrait bien le croire. Rien que la pochette déjà, ça ne vous rappelle pas un « Coffee & Cigarettes » de Jarmusch ? Bon, la thématique n'a rien a voir (encore qu'on pourrait tirer des points en commun, comme l'aspect narratif/tranches de vie ou la dimension musicale) mais l'esthétique m'y fait personnellement un peu penser. Et puis, la trame de Defeater dans toute sa carrière fait franchement penser à un film en plusieurs volets, avec ce côté initiatique et descriptif des paroles, allant vraiment dans le sentiment et dans l'écriture visuelle. Le passage sur « Everything Went Quiet » par exemple, avec l'histoire du train est tellement bien écrit qu'on s'imagine sans problème la scène dans notre tête, la batterie reprenant le motif rythmique d'une locomotive. Non franchement, conceptuellement parlant, ils bossent chez Defeater, en tout cas au moins autant que leurs potes de « The Wave » qui s'en tirent tous très bien à ce niveau. Mine de rien, ce n'est pas si courant quand un concept est si important pour apprécier l'univers d'un groupe et c'est ici parfaitement le cas puisque c'est très réussi.

Musicalement, Defeater a des troubles de la personnalité, du genre bipolaire voire carrément schizophrène. Il suffit de prendre « Blessed Burden » comme exemple qui démarre sur les chapeaux de roue, riffing Hardcore et matraquage de batterie inclus avant de finalement dériver sur un riff beau à en pleurer et limite fleur-bleue. Singulier mais franchement accrocheur puisque le choc des deux univers musicaux qui se rencontrent au sein de chaque titre fait le sel de ce « Travels » en tout point remarquable. Parfois chaotique (« Forgiver, Forgetter » sur sa première partie), parfois post-quelque-chose (« Cowardice », long titre final en forme de conclusion et de transition pour la suite) et parfois carrément louche (« Prophet In Plain Clothes » et son final comprenant deux minutes et des bananes de folk acoustique surprenant, certes, mais seyant à l'ambiance comme la mini-jupe en faux cuir rouge convient à la prostituée sur le retour), Defeater mixe les univers sans trop se soucier du qu'en diras-t-on. On citera aussi « The City By Dawn », chargé dès le début d'un riff presque New-York-Hardcore ralentissant progressivement pour se métamorphoser en décharge brute de puissante tristesse.

C'est clair que nos lascars du jour ont le sens du riff et savent en plus le placer au moment adéquat mais pas seulement. Celui qui fait forte impression c'est le vocaliste Derek Archambault qui a la capacité d'animer son texte comme s'il était dans un petit Théâtre Hardcore. Tantôt habité, tantôt confiné, tantôt débitant des paroles aux allures de déclarations solennelles, le brave homme se livre à cent pour cent, permettant au passage de sublimer les compositions et d'y apporter une grosse touche de subtilité. Chaque mot semble être raccroché aux notes, rendant le tout encore plus prenant. Et en plus, il s'adjoint l'aide du vocaliste de Verse pour injecter la juste dose de fragilité comme on le voit sur cette fameuse interlude Dylanienne. Je peux légitimement lui tirer mon chapeau puisque sans lui, cette première livraison du combo ne serait qu'un très bon disque et pas un album culte comme c'est le cas aujourd'hui.

Parce que oui, « Travels » est culte. Non seulement pour le retentissement qu'il a eu partout et pour le nombre de groupes qu'il a inspiré mais surtout parce qu'il est au plus près de l'humain, de sa sensibilité et, fait peu commun, de son passé. Là où les autres définissent des émotions présentes à un instant T, Defeater fait la même chose en prenant en compte les traumatismes anciens, les blessures enfouies et les souvenirs de l'enfance. Au travers de son concept, Defeater développe ses personnages, leur offrant une psychologie et donc une proximité évidente pour l'auditeur qui s'attacherait presque aux déambulations de ces êtres fictifs. Bien sûr, la musique est étudiée pour correspondre au mieux et même s'il rentre dedans, l'album ne néglige jamais l'ambiance au profit d'une efficacité basique, privilégiant les petits chemins sinueux aux autoroutes mélodiques.

Il n'y a finalement aucun hasard en ce qui concerne le fait que Defeater occupe aujourd'hui cette place de leader du Hardcore Mélodique quand on analyse un peu la tonne de travail présente sur ce « Travels », tant en terme de nouveautés musicales que de conceptualisation tenant la route de A à Z. Ce premier disque de Bostoniens est tout simplement parmi ce qui se fait de mieux dans le genre, captivant son auditeur à chaque écoute et l'incitant à appuyer sur « Play », encore, encore et encore.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Defeater
Hardcore Mélodique
2008 - Bridge Nine Records / Topshelf Records
notes
Chroniqueur : 9/10
Lecteurs : (8)  8.38/10
Webzines : (14)  8.17/10

plus d'infos sur
Defeater
Defeater
Hardcore Mélodique - Etats-Unis
  

tracklist
01.   "Blessed Burden"
02.   "Everything Went Quiet"
03.   "Nameless Streets"
04.   "Forgiver Forgetter"
05.   "The City by Dawn"
06.   "Prophet in Plain Clothes" (feat. Sean Murphy of Verse)
07.   "Carrying Weight"
08.   "Moon Shine"
09.   "The Blues"
10.   "Debts"
11.   "Cowardice"

Durée : 32.09 min.

line up
parution
16 Septembre 2008

voir aussi
Defeater
Defeater
Abandoned

2015 - Epitaph Records
  
Defeater
Defeater
Empty Days & Sleepless Nights

2011 - Bridge Nine Records
  

Essayez aussi
Twitching Tongues
Twitching Tongues
Preacher Man (EP)

2012 - I Scream Records
  
Atreyu
Atreyu
Suicide Notes And Butterfly Kisses

2002 - Victory Records
  
Being As An Ocean
Being As An Ocean
How We Both Wondrously Perish

2014 - InVogue
  
dEFDUMp
dEFDUMp
This Is Forevermore

2007 - Kaiowas Records
  
Capsize
Capsize
The Angst In My Veins

2014 - Equal Vision Records
  

Annihilator
Bag Of Tricks (Compil.)
Lire la chronique
Terminal Violence
Moshocalypse
Lire la chronique
Mass Disorder
Hupokrisis (EP)
Lire la chronique
Oozing Wound
We Cater To Cowards
Lire la chronique
Lifeless Dark
Forces Of Nature's Transfor...
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Décembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Refore
Illusion of Existence
Lire la chronique
Dunkell Reiter
Thrash Never Dies
Lire la chronique
Agressor
Towards Beyond
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Décembre 2024
Jouer à la Photo mystère
The Black Dahlia Murder
Servitude
Lire la chronique
Prestige
Reveal the Ravage
Lire la chronique
Witches
The Fates
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
La photo mystère du 1 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Deceased
Children Of The Morgue
Lire la chronique
Enforced
A Leap Into The Dark (EP)
Lire la chronique
Muscadeath 2024
Lire le biographie
Ireful
Agents Of Doom
Lire la chronique
Muscadeath 2024 Jour 2
Aborted + Ad Patres + Disfu...
Lire le live report
Scumripper
For A Few Fixes More
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Morbid Saint
Swallowed By Hell
Lire la chronique
Machete Law
Chains of Despair (EP)
Lire la chronique
Scolopendra
Citadel Of Torment (EP)
Lire la chronique
Aggressive Perfector
Havoc At The Midnight Hour
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Armoros
Pieces
Lire la chronique
Laceration
I Erode
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Septembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Überserker
Ineffable Force of Will
Lire la chronique