Même si musicalement aucun indice ne le laisse deviner,
DYNFARI est une formation islandaise. Et c’est sa nationalité qui est son élément le plus singulier. Plus que sa musique vu que les deux jeunes hommes aux commandes, tous deux nés dans les années 90, semblent plutôt influencés par les différentes tournures du black metal moderne que par une quelconque envie de rendre hommage à leurs ancêtres ou de sonner « islandais ». Ils proposent ainsi sur leur troisième album une sorte de mix entre le black atmosphérique, le cascadian et le post-black...
Et si l’équilibre n’est pas vraiment respecté, le mélange est tout de même réussi. C’est la proportion de douceur qui est la plus importante, ne laissant la douleur qu’au second plan. Et quand
DYNFARI fait dans la douceur, c’est la vraie douceur, le chamallow, le réglisse, la fraise Tagada Tagada voilà les Dalton. C’est du Cajoline puissance 1000 qui vient vous mordiller le globe des oreilles.
Un titre au hasard pour illustrer mon propos : «Vegferð II – Ad Astra »... Il nous fait craquer comme une madeleine. Musique doucereuse et chant féminin qui berce sur les quatre première minutes... puis un autre long passage acoustique sur lequel un homme susurre des mots doux. On croirait presque écouter du
ALCEST. Ce n’est qu’après la 5ème minute de ce morceau qui en compte 11 qu’un semblant de rébellion arrive, avec des guitares qui font mine d’attaquer et un timbre vocal plus révolté. Mais il ne verse jamais totalement dans la haine, la torture ou la vilaine obscurité.
Parce que quand
DYNFARI hausse le ton, il sait le faire avec contenance. Il est comme ce gendre parfait qui fait attention à sa mèche lorsqu’il s’excite un peu. Ainsi les titres les plus agressifs tels que « Óreiða » ou « Vegferð I – Ab Terra » ont beau verser dans une agressivité plus flagrante, ils intègrent toujours des mélodies planantes. Il y a sur ces morceaux comme sur les autres un déchirement contant qui vient envelopper les ambiances. Les saveurs jouent toujours entre classe et fragilité, comme un
WOLVES IN THE THRONE ROOM ou un
DEAFHEAVEN.
L’avantage de cet album vient aussi de la qualité qui est du même niveau sur les 8 titres, dont deux instrumentaux. Si vous avez du mal à vous endormir le soir, vous pourriez trouver dans cet album un nouveau remède car il incite à la sérénité, à la paix intérieure, à l’esprit zen. Il nous projette dans des montagnes embrumées et nous les fait survoler en douceur. Tout est léger, fluide... Lisse ? Oui, un peu trop lisse. La musique qui s’étale sur un peu moins d’une heure est belle et émouvante mais l’attention peut vite se relâcher à cause de cet équilibre non respecté dont je parlais plus haut. Il aurait fallu un peu plus de punch pour marquer l’auditeur plus fortement.
DYNFARI est un groupe qui saura plaire aux amateurs de black poignant faisant la part belle aux éléments extérieurs plus doux. Une découverte sympathique.
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