Prosthetic ne perd pas le nord, puisqu'après un
« Contradiction » auréolé d'une gloire certaine et d'un succès d'estime, revoilà Schammasch pointant le bout de son nez. Si les suisses semblent être occupés à alterner entre le studio où ils jouent des instruments ethniques (cf : Facebook) avec le clavieriste de The Ruins Of Beverast et des premières parties diverses et variées (Ravencult, Amenra...), le label s'est dit qu'il serait de bon ton de redonner une chance à « Sic Lvceat Lvx », premier effort du combo de Bâle. Hop là, ni une ni deux et voilà que déboule une ré-édition agrémentée d'un artwork dessiné par... Metastazis, évidemment. Bon ben qu'est-ce-que vous voulez que je vous dise la-dessus si ce n'est qu'il faudrait penser à se renouveler un chouilla parce que bon les serpents en rouge/or/blanc, on commence à situer le projet. Cette fois on a un genre de crypto-soleil noir en bonus, même si du coup, il n'est plus vraiment noir. Un Valnoir en mode pilote automatique que je trouve bien loin de la créativité dont il faisait preuve sur certaines pochettes nettement plus originales. Mais bon, passons...
Autant le dire tout de suite, « Sic Lvceat Lvx » n'a pas le potentiel de son successeur. La faute à plusieurs choses assez évidentes au bout de quelques écoutes. Déjà, exit le SOS Studio et la production clean, puissante et recherchée de
« Contradiction ». Sur ce premier effort tout est beaucoup plus rugueux, beaucoup plus convenu aussi. Attention, ce n'est pas forcément désagréable en soi mais de là à dire que ce genre de choix sert les intérêts d'une musique qui mise beaucoup sur les ambiances, il n'y a qu'un pas que je ne franchirais pas. Après, je ne tiens pas trop rigueur de cette sonorité à vif puisqu'on le sait, un premier album c'est un budget à débloquer et le choix de ce rendu n'est certainement pas étranger à la délicate opération qui consiste à rester dans le réalisable. Une batterie sur-mixée et des guitares un poil grassouillettes : voilà comment résumer facilement la sonorité générale de l'opus. En fin de compte, une production de Black Metal orthodoxe relativement classique, même si on peut remarquer le bon mixage des instruments les plus originaux (« No Light From The Fires » par exemple et son final avec ce qui semble être un Bouzouki) et de la voix.
Sorti de ça, qu'est-ce-que vaut l'album ? Ce n'est pas que c'est mauvais, seulement on sent que sur ce coup, le groupe n'a pas vraiment réussi à trouver la manière d'exploiter ses idées. Quelques indices sur le futur de Schammasch sont présents ici (« Black But Shining » et son ouverture qui propose de très bonnes ambiances) mais la majorité des titres – ceux qui sont les plus courts en fait – donnent dans une sorte de Black-Death tout ce qu'il y a de plus classique. Donc finalement, le travail le plus abouti du combo se concentre ici sur trois morceaux : les deux déjà cités et le dernier. C'est bien beau, cependant on peut se demander ce que viennent foutre ici les titres les plus lambdas comme « Chaos Reigns » ou « He Whose Face Is Made Of Entrails ». Hormis casser l'ambiance et nous orienter sur une fausse piste (« He Whose Face Is Made Of Entrails » qui débute l'album, très mauvais choix selon moi), ils ne servent franchement pas à grand-chose. Dommage cependant car dans les autres pistes plus expérimentales et ambitieuses, le potentiel de Schammasch est déjà présent. Bon, à la limite « INRI » bien que court et mal placé dans la tracklist, s'en tire avec les honneurs puisqu'il propose une sorte de Post-Metal avec riffs Black-Death mélodique de qualité. Vu qu'on est pas trop méchants, on va dire que c'est une petite pause appréciable mais pour les autres morceaux du cru, c'est nettement moins explicable.
Une première sortie qui fait donc très clairement office d'entraînement pour
« Contradiction ». « Sic Lvceat Lvx » n'est pas intégralement inintéressant et on décèle bien des idées, des choix qui auraient pu faire mouche s'ils n'étaient pas éclipsés par une production pas franchement adaptée aux ambiances prévues. De même les quelques facilités présentes - notamment via des riffs décidément trop évidents ou des accélérations attendues comme la giboulée au mois de Mars - n'ont pas été évitées, ce qui handicape considérablement le plaisir d'écoute de cet album. On comprends aisément pourquoi ce premier effort est passé aussi inaperçu à sa sortie, au vu du peu d'enthousiasme qu'il procure.
Schammasch joue carré et arrive à imposer dans son flot de Black/Death quelconque une esquisse de ce qui deviendra par la suite leur marque de fabrique. Mais « Sic Lvceat Lvx » reste sur l'estomac comme un plat trop lourd, préparé dans la hâte et sans recherche profonde. Comme si on avait décidé de rajouter deux ou trois fraises dans la purée de pomme de terre sans vérifier les épices, l'équilibre et l’assaisonnement. Un album bancal donc qui n'est certes pas une sombre merde mais qui reste beaucoup trop téléphoné et attendu pour provoquer un véritable attrait. Sic Lambda Lvx, en quelque sorte...
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