Iron Maiden - Iron Maiden
Chronique
Iron Maiden Iron Maiden
1980 a été d’une importance incroyable dans le petit monde du Hard britannique et international, en effet durant cette année-là on a eu droit notamment aux mythiques « British Steel » de JUDAS PRIEST, « Ace of Spades » de MOTÖRHEAD, « Lightning to the Nations » de DIAMOND HEAD ou encore « Chinatown » de THIN LIZZY et « Back in Black » d’AC/DC … bref que du classique indémodable, et au milieu de cette fournée on trouvait dans les bacs à partir du 14 avril le premier album d’un jeune groupe prometteur dont la notoriété ne cessait de grandir qui se nommait IRON MAIDEN.
Formé dès 1975 par le bassiste surdoué Steve Harris, il lui faudra attendre quatre années (et de nombreux mouvements de personnel) avant de sortir sa première démo le rare et culte « The Soundhouse Tapes » (dont les 5000 exemplaires initiaux ont été vendus en quelques jours) où l’on trouvait déjà le fantasque et incontrôlable Paul Di’Anno au chant et le classieux et impeccable Dave Murray, celle-ci leur assurant une signature chez le label EMI qui sera le début d’une collaboration fructueuse aussi bien pour les musiciens que pour les boss de la maison de disques d’outre-manche. Du coup dans la foulée de ce deal les londoniens entraient aux Kingsway Studios avec désormais Dennis Stratton à la seconde guitare et surtout le regretté Clive Burr derrière son impressionnante batterie, les promesses entrevues auparavant vont totalement se confirmer.
Car la réputation scénique du combo était déjà établie au sein d’une scène locale et nationale en pleine ébullition, du coup rien d’étonnant qu’il ait eu un succès immédiat et il faut dire que si cet opus reprend des morceaux déjà présents sur la démo (« Prowler » et « Iron Maiden ») ceux-ci sont mieux mis en valeur par la puissance de la nouvelle formation et une production plus adéquate et très naturelle (bien qu’un peu rugueuse et dont le manque de puissance est assez notable) qui permet de distinguer clairement chaque note des guitaristes et la technique de son compositeur principal, puisque Steve Harris s’est chargé quasiment de l’intégralité des paroles et musique (tout comme pour son successeur
« Killers »). Outre les compos déjà connues se sont greffées d’autres pépites mémorables comme le magnifique instrumental « Transylvania », le calme et superbe « Remember Tomorrow », le presque punk « Running Free » où le chanteur montre toute sa palette vocale via un texte pratiquement autobiographique (tant celui-ci est connu pour être instable et faire encore aujourd’hui les quatre-cent coups) et dont la qualité générale fait encore mouche aujourd’hui en concert. Cependant si la plupart des compos sentent encore l’influence brute des punks on voit poindre également celles plus longues et à tiroir qui feront la gloire du quintet quelques temps plus tard, avec sur cet opus le mémorable « Phantom of the Opera » qui est la pièce-maîtresse de l’ensemble dont le placement en son milieu ne fait que renforcer son impact et importance. Inspirée par le roman du même nom de Gaston Leroux sorti en 1910 elle montre déjà toute la panoplie créatrice de ses membres avec notamment des arrangements aux guitares d’une précision et technicité remarquable, conjuguée à la précision chirurgicale et toute en variations de son marteleur ainsi que des changements de tempos et breaks incessants où rarement le chanteur de la vierge de fer a été si convaincant.
Du coup même si elle est encore un peu imparfaite cette première galette avait énormément d’atouts pour que le succès soit au rendez-vous (notamment via cette première collaboration avec le dessinateur Derek Riggs et la création de la mascotte Eddie), d’ailleurs il n’y a qu’à voir que plus de trente-cinq après sa sortie plusieurs de ses morceaux font encore régulièrement la joie des fans lors des concerts du désormais sextet, et même si certains passages sont légèrement plus faibles que le reste on s’apercevait que l’on était en présence d’un futur grand, d’ailleurs il servira de tremplin à son successeur encore plus abouti qui arrivera dès l’année suivante, avec en prime l’impressionnant Adrian Smith qui remplacera au pied levé Denis Stratton viré peu de temps après l’enregistrement de cet album éponyme.
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