Cult of Fire - Life, Sex & Death
Chronique
Cult of Fire Life, Sex & Death (EP)
Namasté. Trois longues années ont passé depuis la sortie de l’hommage à la « Mère Divine » Kali
मृत्यु का तापसी अनुध्यान, Cult Of Fire continuera malgré tout de combler ses disciples, outre des prestations scéniques mémorables éparpillées dans le temps, les gourous tchèques (et slovaques) sortiront fin 2014 un EP instrumental
Čtvrtá symfonie ohně (initialement prévu après la sortie de
Triumvirát), quant au duo Coroner/Vlad il sortira le premier album de
Death Karma début 2015, un projet death/black prolongeant les expérimentations exotiques de Cult Of Fire. Ici ce dernier continue sur sa thématique de la culture indienne, l’artwork toujours aussi magnifique de David Glomba exposant cette fois Chinnamastâ, la « décapitée », une des dix déesses hindoues Mahâvidyâ. Il existe une multitude d’interprétations et de textes mais en voici une piochée. Chinnamastâ offre son sang afin de sauver l’humanité de ses maux mais représente aussi le cycle « vie » (le sang de la déesse comme nourriture), « sexe » (le couple copulant) et « mort » (la décapitation) :
Life, Sex & Death. Un nouvel EP distribué par le label du groupe et spécialisé dans le merchandising hindou, Beyond Eyes.
Les adeptes de
Ascetic Meditation of Death ne seront pas réellement déboussolés, dès les premières secondes de « Life » on retrouve le black metal épique de Cult Of Fire à la recette rudimentaire : frappes martiales, riffs intenses, vagues de tremoli accrocheurs et vocaux possédés. Un black nettement moins intense et à la production moins « rugueuse » (haut dans les aigus notamment) que sur ses prédécesseurs, même l’introduction (et outro) hargneuse de « Death » retombera rapidement. Pas vraiment un défaut puisque cela permet d’avoir un rendu plus aéré mettant d’avantage en avant les leads mélodiques de Vlad mais surtout le travail d’ambiance aux sonorités indiennes. Le trio ne délaisse aucunement cet aspect, en plus des habituelles cithares et gammes orientales disséminées, il invitera la chanteuse indienne Gurmeet Kaur sur la sensuelle « Chinnamasta Mantra » et délivrera certainement l’un des meilleurs morceaux de sa discographie, « Tantric Sex ». Comme une sorte de rappel à l’efficience hypnotique du morceau éponyme de
Triumvirát : une montée en puissance (post-black ?) pour un final en apothéose et des mélodies ravageuses. Magique... Et c’est déjà terminé. L’auditeur commençant à être pleinement captivé subira abruptement la fin de son écoute… Frustrant. On usera alors la galette en boucle et l’on commencera à remarquer quelques imperfections. Au-delà de l’effet de surprise absent cette fois-ci (forcément cela joue), on notera un « Death » tirant un peu sur la corde et des mélodies moins marquantes qu’auparavant. Des défauts contrebalancés par des compositions beaucoup plus fluides et variées.
Finement composée et calibrée, la musique de Cult Of Fire s’affute pour une furie muant vers l’ambiance et demeure désormais envoûtant de bout en bout. A vrai dire on ressort de l’écoute légèrement frustré. Certes 20 minutes pour un EP cela reste raisonnable, mais pour le style pratiqué un peu court. Surtout lorsque la moitié du disque joue sur l’aspect instrumental/atmosphérique et conclue sur le grand « Tantric Sex ». On reste clairement sur sa faim après trois ans d’attente… Un 3.75/5 qui se transformera en un 4 grâce au sublime objet proposé. Espérons que la suite ne tarde pas trop à se dévoiler. Namaskar.
| Mitch 16 Novembre 2016 - 1893 lectures |
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