Belligerent Intent - The Crucifire
Chronique
Belligerent Intent The Crucifire
Décidemment l’Australie a été en pleine forme tout du long de cette année, car après les retours réussis de DESTRÖYER 666 et HELLBRINGER (et en espérant bientôt celui de GOSPEL OF THE HORNS) c’est au tour du trio de Melbourne de faire parler la poudre avant les fêtes. On l’avait laissé il y’a un peu plus de deux ans avec un « Eternity Of Hell & Torment » vraiment réussi, qui nous montrait qu’il savait faire autre chose que blaster à outrance et jouer à fond en permanence, et ce troisième album va poursuivre dans cette voie. Car toujours aussi soudé il continue de s’améliorer, et nul doute qu’il va enfin pouvoir sortir du quasi-anonymat dans lequel il est plongé depuis ses débuts, et confirmer ainsi qu’il peut rivaliser sans peine avec les brutaux d’Outre-Atlantique.
Nul doute en effet que les gars vont marquer ces dernières semaines de 2016 car ils signent tout simplement leur meilleure réalisation à ce jour, et mettent du coup une des dernières grosses claques brutales de cette année qui en a pourtant vu défiler. Cependant (et heureusement d’ailleurs) la brutalité proposée se fait plus subtile, plus variée et propose des passages plus massifs et destructeurs au milieu de cette folie dévastatrice, car l’ordre de la setlist trouve justement cet équilibre pour éviter de tomber dans la redondance et l’ennui. Si « Repent The Flesh » démarre en trombe, et se retrouve entrecoupés d’une série de roulements (qu’on va d’ailleurs retrouver à de très nombreuses reprises par la suite), il propose déjà un semblant de variété au milieu d’un déluge de blast furibards et destructeurs, qui va aller en s’amplifiant par la suite via « Tyrants Of Slaughter » et « Diabolical Sacrilege ». Pour le premier en plus des breaks à la double pour bien tapisser de noirceur l’espace sonore, Matt Crossingham derrière ses fûts a pris soin d’ajouter quelques moments de hammerblast dignes de Paul Mazurkiewicz de CANNIBAL CORPSE, quant au second il est d’un niveau technique impressionnant via de nombreuses cassures de rythmes ascendantes et descendants, ce qui lui confère une diversité impeccable et une des plus belles réussites de cet album. L’autre moment de goût de celui-ci est « Burning Halls Of Damnation » qui outre sa longue durée, se montre angoissant et très noir avec ce passage central (situé entre un début et une fin tout en vitesse et explosions) très lent et posé qui dévoile une facette méconnue de la bande (visiblement inspirée par BEHEMOTH) et qui fait mouche immédiatement. On est conquis par les riffs très black et le solo tout en mélodie et en finesse qui détonne, avant que tout ne reparte plein pot pour conclure, et qu’on ne soit définitivement conquis.
Calés entre ces morceaux de bravoure, le reste ne démérite pas non plus et se montre plus direct et radical comme « The Second Death » qui ne débande pas tout du long et nous fait ressentir ses influences liées à ORIGIN et IMPIETY, comme avec « Menacing In Hate » et « Be The Victorious » lancés à toute allure et qui trouvent même le moyen d’aller en mode mitraillette tant le marteleur fait preuve d’une vitesse de jeu hallucinante. Pour terminer dignement, le morceau-titre nous montre la qualité des roulements de toms du frappeur (qui sont une denrée rare dans le Metal actuellement) et offre une dernière fois toute sa palette technique, ainsi que celle de ses deux autres membres.
Ceux-ci ne sont pas en reste et se sont mis au diapason, tout d’abord Craig Priestley (dont la voix criarde et le jeu de basse ne sont pas sans rappeler l’emblématique Peter Helmkamp d’ANGELCORPSE) dont le boulot derrière le micro est impeccable, tout comme l’ancien guitariste d’AKERCOCKE Matt Wilcock d’une précision redoutable et dont les solos sont d’une grande justesse et plus recherchés qu’auparavant. Au final on se retrouve avec un disque très bien produit (même si les riffs sont parfois un peu noyés dans la masse), à la technicité remarquable qui conjugue parfaitement brutalité et obscurité, tout en conservant une grande densité musicale. Sans réinventer ni renouveler le genre les gars arrivent cependant à nous scotcher tant ils se bonifient avec l’âge, et ils n’ont vraiment plus à rougir de la comparaison flatteuse et méritée avec les ténors Américains menés par Erik Rutan, Paul Ryan et d’autres, tant cet opus a les atouts pour enfin les faire décoller.
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