Soulburn - Earthless Pagan Spirit
Chronique
Soulburn Earthless Pagan Spirit
Le voilà donc, ce nouveau Soulburn. Earthless Pagan Spirit. Troisième du nom, après un Feeding on Angels que j’avais adoré et un The Suffocating Darkness plus en retrait pour ma part. Dès le début de l’aventure Soulburn, j’ai adhéré. Sans arrière-pensée coupable. En m’avouant que, finalement, j’avais enfin trouvé un groupe de death qui ne duplique pas à l’infini toujours la même soupe, comme 90% de la scène actuelle. Enfin, j’avais trouvé l’alternative réellement dark, réellement souterraine, au grand Asphyx. Et de fait, à chaque annonce, la curiosité me pique de nouveau.
Where Splendid Corpses Are Towering Towards the Sun ouvre l’album sur un rythme assez enlevé mais petite déception d’entrée : le son manque de profondeur et n’est pas aussi nécro qu’à l’origine. Et remplacer Wannes Gubbels sévère toujours aussi délicat. Sa voix habitée, qui faisait le charme de Feeding…, manque toujours cruellement à Earthless, même si Geel ne démérite pas. Dommage.
La marque de fabrique du groupe – le mid-tempo enlevé couplé à des ralentissements létaux et à des reprises ultra dynamiques – demeure (Howling at the Heart of Death ; As Cold As Heavens Slain). Quelques solis trempés dans l’acide apparaissent ça et là pour aérer les titres mais sans jamais les faire perdre en obscurité et en saleté. Mais l’impression qui restait auparavant en bouche – celle d’un bloc de granit ultra dynamique, allant chercher sa source aux tréfonds d’un abîme – a disparu. L’urgence quasi punk des premiers titres également. The Blood Ascendant puise bien ses racines dans les souterrains les plus putrides qui soient ; il y manque un poil de je-ne-sais-quoi. Et pourtant, dès ce second titre, les aspects doom ressortent et s’intègrent à merveille – comme toujours – dans la structure. Pourtant, ils ne sont pas menés au bout de leur idée ; des riffs plus « génériques » coupent leur élan alors qu’une rythmique punk eut permis d’en faire apparaître toutes les aspérités, tout le génie et, dans le même temps, de relancer le morceau, comme ce fut le cas sur Feeding encore une fois (toutefois, As Cold As Heavens Slain ou l’incandescent The Torch inversent un peu la donne).
Et parfois, quelques nouveautés – la voix féminine ou le bruitage d’outro – nous parviennent mais sans réellement convaincre (Withering Nights ; Diary of a Reaper). Dès ce titre, une certaine répétition s’installe même… Pour autant, l’effort mélodique présent sur ce morceau est plutôt agréable, lui conférant certains atours The Gathering (oui, oui !) alors que la plupart des autres titres en sont dépourvus (toutefois, Spirited Asunder démontre de belles possibilités en la matière).
Il est vraiment regrettable que Soulburn n’ait pas poursuivi sur sa lancée de Feeding, sur ce mélange épatant de punk, de black, de death et de gros doom écrasant, le tout trempé dans une grande bassine d’huile. L’amalgame de tout cela faisait de Soulburn un groupe à part, unique. C’est toujours le cas – le talent ne s’efface pas d’un coup – mais Earthless manque de ces petites choses qui faisait la classe des albums antérieurs. En clair, Earthless manque d’âme. Pourtant, des pistes existaient, comme cet apport mélodique sur certains titres (Spirited Asunder est de fait un morceau superbe) ou la volonté d’accentuer davantage encore les cassures, les ralentissements drastiques au sein de morceaux enlevés.
Soulburn n’est jamais moyen, jamais mauvais. Mais il lui arrive d’avoir un coup de mou ou de décevoir. C’est le cas, pour ma part, avec cet album. Il reste sans doute haut dessus du lot mais, à titre personnel, manque cruellement d’âme et, un peu aussi, de couilles.
| Raziel 8 Janvier 2017 - 1475 lectures |
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