The Moon And The Nightspirit - Metanoia
Chronique
The Moon And The Nightspirit Metanoia
Déçu je suis que la première chronique du duo Hongrois publiée sur Thrashocore n'arrive qu'en ce mois de mars pour la sortie de son nouvel album. Déçu évidemment par moi-même qui durant ces deux dernières années, n'a pas été foutu de pondre un seul billet à ce sujet, notamment à propos de l'envoutant "Holdrejtek". Il était temps donc. 2017, sixième oeuvre en à peine plus de 10 ans de carrière, Ágnes et Mihály continuent d'explorer leur univers fantastique avec une régularité sans faille, s'aventurant années après années sur des contrées plus sombre, une évolution qui n'est pas pour me déplaire. J'espérais alors un "Metanoia" plus retranché ; pari à moitié gagné.
Pour être franc, j'avoue ne pas apprécier l'ensemble de leur discographie. Séduit par leur tout premier essai "Of Dreams Forgotten and Fables Untold" (2005), les 2 suivants "Regő Rejtem" (2007) et "Ősforrás" (2009) n'ont jamais su me parler : je reste désespérément hermétique au visage le plus possédé du combo, ne parvenant à m'abandonner à cette atmosphère entre cérémonie païenne et transe des bois. La progression de leur style depuis "Mohalepte" (2011) m'a de nouveau conquis, laissant peu à peu de côté le folklore local pour retourner à la beauté simple et émouvante de la nature. S'en est suivi un "Holdrejtek" (2014) qui n'avait jamais concentré autant d'émotion et de grâce pour un album de The Moon and the Nightspirit.
Le précédent album avait placé la barre haut et pourtant tout laissait présager d'un successeur digne de ce nom, encore plus prenant, entre cet artwork magnifique et ce premier titre dévoilé "Az Elsö Tündér Megidézése" où ces airs de violon vous impriment le coeur. Peu de changement sur la forme : s'il se nourrit de la richesse des sonorités des divers instruments traditionnels utilisés, la magie de "Matanoia" tient principalement de cette osmose entre les froides guitares acoustiques de Mihály, le violon d'Ágnes et surtout son chant cristallin d'une rare pureté qui concentre une grande partie de l'âme de leur musique. Une chose surprend néanmoins dès les premières minutes : le duo a décidé de renforcer ses percussions par une batterie, une excellente idée qui donne du relief et souligne le dynamisme des compositions. Son jeu demeure par contre un peu brut et académique ; un brin de finesse n'aurait pas fait de mal. Je reste également sceptique sur l'utilisation plus prononcée de la guimbarde bien que sa présence renforce indéniablement la dimension mystique de l'ensemble. Les Hongrois maîtrisent d'ailleurs leur univers à la perfection. L'association des instruments traditionnels et la prestation des musiciens développe une ambiance toujours aussi propice à l'émerveillement et à la rêverie. Difficile alors de ne pas se laisser porter par tant de beauté.
Avec le temps, leur vision du folk est venue s'échouer à mi-chemin entre les paysages paisibles d'un Nucleus Torn et les tourments des premiers Tenhi, tout en y insufflant cette dimension onirique et féerique qui les caractérise. A l'instar de son précédecesseur, "Metanoia" est un voyage, une expérience à écouter et à ressentir malgré ses défauts. Car ce nouvel album a tendance à revenir aux sources et c'est là qu'il prend une toute autre saveur pour moi. D'un côté, il propose ce que le groupe a pu faire de plus beau à ce jour : le mystérieux "Az Elsö Tündér Megidézése" que l'on connaissait déjà, mais également l’envoûtant "Kristálymezök" ou la quintessence de leur musique qu'est "A Fény Diadala". Entre ces merveilles, nos deux compères retombent dans leurs travers d’antan et se remettent à implorer les divinités célestes autour du feu : des pièces telles que "Kilenc Hid" ou "Hen Panta Einai (Minden Egy)" me font ni chaud ni froid par exemple. Le reste, sans être transcendant, contient néanmoins de jolies choses : le sublime break de "Mystérion Mega" qui aurait mérité un autre refrain, les mélodies subtiles de "Metanoia" et "A Hajnal Köszöntése" qui auraient mérités d'autres arrangements...
Contrairement à ce que pourrait laisser penser mon texte, "Metanoia" est un très bon album, témoignant de prédispositions tellement élevées dans l'écriture d'hymnes folk que l'on aurait voulu gommer tous ses défauts. Plus abouti, plus riche, plus touchant que tout ce qu'a pu composer le duo à ce jour, il est aussi malheureusement inégal et ce tel contraste en terme de composition a tendance à irriter. Si je lui préfère du coup "Holdrejtek" pour sa constance, "A Fény Diadala" et "Kristálymezök" a eux-seuls méritent qu'on lui accorde du temps. Pari à moitié gagné comme je vous le disais.
| Dead 18 Mars 2017 - 1131 lectures |
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