Depuis maintenant si longtemps que je serais incapable de dire quand, il est mal vu d’apprécier, voire même tout simplement prendre la défense de
CRADLE OF FILTH. C’est même devenu le groupe le plus cité par les fans de black quand ils parlent de leur passion. « J’écoute du black metal… mais pas
CRADLE OF FILTH hein ! ». Comme s’il fallait préciser. Ne pas être pris pour un niais. CRADLE, c’est vrai, représente le black metal du débutant, le black metal fantaisie. Parfois, on ajoute
DIMMU BORGIR. « J’adore le black, mais le vrai, pas
CRADLE OF FILTH ou
DIMMU BORGIR ».
Pourtant des groupes qui font plus dans la facilité ou dans le ridicule ou dans le pouet pouet, on en a des tas et des tas. Mais non, on ne veut pas être assimilé aux Anglais… Enfin, c’est une généralité là encore, parce qu’il y a tout de même une certaine résistance. Et j’avoue en faire partie. Je ne renierai jamais le groupe, et il a fait des albums excellents qui ont marqué le black. C’est ainsi. Et si je me suis éloigné à un moment des plus célèbres représentants du black symphonique, c’est justement parce qu’il ne semblait plus assumer sa musique. Ou plutôt qu’il mettait l’accent sur d’autres choses. Moins de vocaux féminins, moins de claviers grandiloquents, plus de parties inutilement agressives et des riffs lorgnant trop vers le death pour les plus mauvais albums…
Mais en fait,
CRADLE OF FILTH, c’est l’histoire du gars qui pénètre dans un château de vampyr, veut toujours aller plus loin, tout fouiller, et qui à force d’aller plus loin et de tout fouiller est carrément sorti de la propriété sans s’en rendre compte. « Eh, regarde comme je suis loin. Waouh, ça fait peur hein. ». « Euh oui mais là tu es sorti mon grand. On dirait plutôt Indiana Jones au Parc Astérix. Reviens dans le château ! » Et il y est revenu. Là encore progressivement. Par quelques parties, puis par quelques titres, et puis il y a eu en 2015
Hammer of the Witches. Ça y était, il refoulait les couloirs poussiéreux qu’on appréciait. Et de façon quasi continue ! Il faut dire que Dani avait fait le ménage dans le groupe pour essayer de retrouver les bonnes bases. À part le batteur Marthus, présent depuis 2006, tout le monde avait changé.
Et tout le monde est resté pour le nouvel album :
Cryptoriana – The Seductiveness of Decay ! C’est dire la satisfaction du frontman. Les deux guitaristes, le bassiste, la chanteuse qui fait aussi les claviers... tous sont là ! Et en bonus le retour de Liv Kristine sur une piste : « Vengeful Spirit », 13 ans après avoir poussé la chansonnette sur le désormais classique
« Nymphetamine » (40 millions de vues sur YouTube, ahahahah !!!). Mais cette fois-ci, guère de surenchère de vocalises. Ce n’est pas un duo « équilibré », mais juste une apparition sur le refrain.
La recette est dans la prolongation de l’album surprise de 2015 est Dani semble même de plus en plus comprendre ce que les anciens fans attendaient. Même le nombre de pistes et la durée de l’album reviennent à du raisonnable. Finis les albums interminables et les passages moyens bouche-trous ? En grande partie, oui. 8 titres dont une première qui est une mies en bouche de la suivante, le « Heartbreak and Seances » qui s’est vu décliner en clip. Au total, 53 minutes. Je sais, je sais, The Manticore and other Horrors n’en faisait que 51, mais qu’il semblait long faute de moments marquants !
Alors quoi ?
CRADLE OF FILTH 2017 retrouve le niveau e ses classiques ? Attention, attention, ce n’est pas non plus ce que je dis. Je dis qu’on retrouve les ambiances qu’on espérait, qu’on avait déjà eu le bonheur de resavourer avec
Hammer of Witches. Les claviers, les riffs qui ne s’aventurent pas dans le death des mauvais albums, les vocaux de Dani accompagnés sur chaque piste par des voix féminines aux timbres variés : femme seule, chœurs qui vont tantôt sonner chant d’église, tantôt faire penser à de l’oriental... Mais si on est content de retrouver notre pâté, on ne découvre pas non plus grand chose de nouveau. Il n’y a pas non plus le niveau des meilleurs compositions du groupe. Il y a de quoi être satisfait quand on a envie de nouveautés de notre bon vieux groupe.
C’est une bonne cuvée. Du
CRADLE OF FILTH comme on l’espère. Deux morceaux sortent du lot pour moi : « Heartbreak and Seances », et « Wester Vespertine », le plus proche des compositions d’antan. Ensuite, selon les goûts, on peut tiquer ou au contraire trépigner en écoutant « The Seductiveness of Decay », juste pour son riff principal qui est un hommage trop marqué au heavy metal d’
IRON MAIDEN. On savait que Dani soutenait ses aînés, il avait repris « Hallowed be Thy Name » il y a une vingtaine d’années, mais il n’avait jamais intégré autant ce genre de sonorités à une propre composition.
CRADLE OF FILTH fait dans la facilité ? Oui, mais dans l'efficacité aussi, et surtout il fait ce qu'on apprécie. Il a suffisamment tenté d'évoluer, il est temps de nous donner notre pâté préféré.
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