Dites-moi, il est pas mal du tout ce petit groupe ! Relapse a eu le nez fin en le signant : faut dire que les nouvelles formations de sludge qui défoncent ne courent pas les rues de nos jours et c'est avec délice qu'on se laisse surprendre par...
Oui, bon. Impossible de tenir comme ça toute une chronique. Iron Monkey revient, après dix-huit ans d'absence, une mort (R.I.P.PER, Johnny Morrow) et des saloperies en pagaille (tu m'étonnes qu'ils n'ont pas resigné avec Earache, tiens). Vous avez été certainement mis au courant, peut-être même avez-vous regardé ça comme moi quand l'annonce est arrivée : d'un œil un peu éteint, un « Ah. » désintéressé au bord des lèvres.
Pourtant, Iron Monkey est revenu, est là et bien là. Évacuons d'entrée toute polémique sur l'authenticité de la démarche : même avec des membres en moins, j'espère qu'on m'autorisera encore à m'appeler par mon prénom et le duo originel Jim Rushby / Steven Watson fait bien ce qu'il veut avec son patronyme. Enfin, même si ce chant de hooligan option alcoolisme pathologique ne fait pas oublier celui de Morrow, il cohabite parfaitement avec ce sludge à l'ancienne qui, derrière ses différences de tempos, reste indécrotablement marqué de la patte des singes : primaire, excessif, haineux, punk, simplement effectué au pas de course là où il était pratiqué auparavant en marche presque arrière.
Et qu'est-ce que c'est bon !
9-13, en toute bêtatitude, offre quarante-huit minutes de sludge ce qu'il y a de plus anglais, les riffs ouvriers au bord du noise/hardcore (« Mortarhex »), le metal chauffé lors de passages à la limite de la fondue (« The Rope », magnifique enchaînement), l'abrasivité puissante d'un appel lancé moto en main (« Destroyer »). Ultra-punk, ultra-metal, ultra-sludge, jusqu'à des noms de morceaux se la jouant à qui mieux-mieux sur l'autel de la déglingue dédié au dieu V8, le trio arrive avec l'envie de tout tabasser d'un groove bétonné qui fait rapidement oublier l'intention de leur balancer des exemplaires de
Our Problem à la figure. Une seconde jeunesse...
…Qui, à force d'écoutes, montre qu'elle a encore à grandir. Ne nous y trompons pas :
9-13 est une excellente surprise pour qui aime son sludge à la fois pur et à la frontière des genres, qui, plutôt que chercher à flirter avec des styles, stabilote PORC sur chacune de ses notes. Mais une entame en forme de tour de chauffe – les hostilités commençant véritablement à partir de « Toadcrucifier - R.I.P.PER » – ainsi qu'un finish un peu long font qu'on modère nos applaudissements devant cet album se voulant tout feu tout flamme du début à la fin.
9-13, à deux jours près de rappeler un massacre en masse, contient des moments merveilleux où les oreilles hurlent de
Abscess,
Charger,
Hail!Hornet et
Seven Sisters of Sleep... ainsi que des instants de petites foulées, parfaites pour son sport en extérieur mais insuffisantes à faire jouir ses synapses en même temps que son cardio.
Iron Monkey est mort et Iron Monkey revit, une moitié de cerveau en moins, des bras exterminateurs en plus. De quoi ne pas se prendre la tête sur des questions de pinailleur, de se rappeler que le sludge, parmi toute les beautés qu'il offre, est aussi affaire de tension relâchée et donc de détente. Un bon petit disque, par un bon petit groupe, assez capable de nous mettre la gueule dans le mur pour faire espérer une suite où les compteurs seront plus que remis à zéro : poussés définitivement dans le rouge, c'est-à-dire.
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