Quelques mois seulement après un premier album explosif leur ayant permis de se hisser parmi les grands noms du Thrash de l’époque à coups de brûlots Punk/Hardcore vindicatifs, Nuclear Assault signe un retour pour le moins inattendu avec la sortie d’un court EP intitulé
The Plague. Enregistré en Californie durant l’hiver 86/87, le groupe a cette fois-ci fait appel aux services du producteur Randy Burns connu alors pour son travail avec des formations telles que Megadeth (
Peace Sells... But Who’s Buying ?), Possessed (
Seven Churches), Crumbsuckers (
Life Of Dreams) ou bien encore Suicidal Tendencies (
Suicidal Tendencies). L’artwork quant à lui a été confié à Gerald McLaughlin (Agent Steel, Hallows Eve, Omen…) et le moins que l’on puisse dire c’est que celui-ci est on ne peut plus fidèle à l’idée que l’on se fait encore aujourd’hui d’un disque de Thrash.
Sorti à l’époque en cassette et en vinyle,
The Plague fût également intégré sous forme de bonus aux premières éditions CD de l’album
Game Over parues la même année. Celui-ci présente six nouvelles compositions pour une durée n’excédant pas les vingt-deux minutes. Un EP relativement court qui, en plus de faire patienter les amateurs de Nuclear Assault jusqu’à la sortie de
Survive un an plus tard, se trouve être l’une de ses sorties les plus variées. Et oui, aussi surprenant que cela puisse paraître, les six morceaux qui composent ce disque sont en fait assez différents les uns des autres et cela même s’ils sont bien évidements animés par ce même esprit Thrash.
The Plague s’ouvre ainsi sur
"Game Over", titre instrumental dont le nom fait directement écho au premier album de Nuclear Assault (une pratique d’ailleurs assez courante à cette époque). Un opener au tempo bien marqué (sans pourtant jouer les foudres de guerre) et qui à défaut d’être particulièrement mémorable permet de mettre l’auditeur en condition avant d’attaquer le sympathique "Nightmares". Celui-ci s’inscrit sans grande surprise dans la continuité des morceaux figurant sur le premier album des Américains, un titre Thrash aussi simple qu’efficace, pas particulièrement très rapide dans le cas présent mais néanmoins taillé pour briser des nuques. On y retrouve également le chant toujours aussi aiguë de Connelly posant ici des lignes particulièrement mélodiques et entêtantes. Dans le même registre, le titre "Justice" qui, du haut de ses quatre minutes et dix-neuf secondes, n’est pas le morceau le plus direct qu’ait composé Nuclear Assault. Toutefois, on appréciera toujours autant son break bien groovy entamé à partir de 1:47.
"The Plague" joue lui la carte du mid-tempo mélodique au refrain mélancolique. Un registre surprenant pour Nuclear Assault qui, soyons honnête, ne lui sied pas particulièrement très bien. Certes, le groupe a ici le mérite de sortir de sa zone de confort mais avec ses faux airs de "Fade To Black" (du moins au début), "The Plague" à finalement un peu de mal à convaincre et fini malheureusement par ennuyer plus qu’autre chose.
Heureusement, "Cross Of Iron" remet les pendules à l’heure grâce à un Thrash nettement plus relevé. Tête dans le guidon, on retrouve le Nuclear Assault explosif de
Game Over pour un final redoutable d’efficacité, tout en riff (avec d’ailleurs un très chouette solo) et en cavalcades. Parfait pour conclure ce petit EP.
On trouve également sur
The Plague le titre "Butt F**k" (rebaptisé durant un temps ("You Figure It Out") sur lequel les Américains et notamment Connelly vont cracher tout leur dégoût à l’encontre d’un certain Vince Neil, dénonçant ainsi l’impunité avec laquelle celui-ci tua en décembre 1984 au volant de sa Pantera 72 le jeune Razzle Dingley (batteur des Finlandais d’Hanoï Rocks). Une mort accidentelle induite par plusieurs facteurs (conduite en état d’ivresse, vitesse excessive, non port de la ceinture de sécurité...) qui conduira (grâce à son statut de star, quelques bons avocats et pas mal d’argent) Vince Neil à passer seulement 20 jours en prison et à verser 2,5 million de dollars de dommages et intérêts aux victimes de l’accident (car Vince Neil ne s’est pas planté tout seul, il est également allé s’encastrer dans deux autres voitures) ainsi qu’à la famille de Dingley. Si dans l’ensemble le morceau ne détonne pas particulièrement avec ce qu’a fait jusque-là Nuclear Assault (un son très Hardcore), on trouve tout de même au milieu de ce titre une étonnante partie bluesy qui, le groupe le sait pertinemment, ne fera probablement pas l’unanimité (les paroles sont d’ailleurs sans équivoque :
"You know, we're probably gonna get a whole lot of slag for putting a blues part on a thrash album (But we don't give a fuck)").
Probablement constitué de quelques faces B n’ayant jamais trouvé leurs places sur
Game Over, ce court EP n’est définitivement pas la sortie la plus inoubliable de Nuclear Assault. Pourtant, elle conserve encore aujourd’hui pas mal de charme grâce à quelques morceaux fort sympathiques (je pense à
"Game Over", "Nightmares", "Justice" et surtout "Cross Of Iron") et à cette atmosphère qui sent bon le Thrash des années 80. Rien d’exceptionnel ici (mieux vaut s’intéresser aux albums qu’aux morceaux de ce EP si vous souhaitez aborder Nuclear Assault rapidement) d’autant que certains titres ne sont pas ce que le groupe a fait de mieux ("The Plague" et "Butt F**k" qui balancé comme ça, trois ans après les fait, n’est pas forcément très à propos). Mais je ne sais pas,
The Plague possède quand même un petit quelque chose qui le rend encore attachant aujourd’hui, malgré tous ses petits défauts.
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