Freehowling - A Frightful Piece Of Hate
Chronique
Freehowling A Frightful Piece Of Hate (EP)
Outre ses spécialités culinaires et houblonnées les Hauts-de-France savent en plus des papilles régaler aussi le système auditif, tant la région a prit l’habitude de nous envoyer régulièrement des jeunes formations intéressantes à plus d’un titre. Si l’an dernier c’est BALANCE OF TERROR qui avait été un mets de choix aujourd’hui ce sont les méconnus FREEHOWLING qui prennent le relais, et qui ont toutes les cartes en main pour se faire un nom au dehors de l’ancien Nord-Pas de Calais. Si le passé musical du quatuor semble assez obscur et limité sa musique en revanche possède déjà une vraie maturité artistique, aidée en cela par l’ouverture d’esprit de chacun des membres, dont l’éclectisme musical va bien au-delà du Metal sous toutes ses formes. Mais en ce qui concerne leur entité pas de place pour la Pop ou le Reggae car ici ça évolue dans un mélange entre Hardcore et Sludge assez personnel (où se greffent d’autres courants de manière éparse), pour un résultat qui a vu le jour il y’a un peu plus d’un an avec cet EP dont la durée globale est digne d’un album complet. Disponible jusqu’alors uniquement en digital il bénéficie aujourd’hui d’une sortie physique méritée et d’une distribution assez large qui va lui permettre une exposition logique.
Car le style du groupe est assez indéfinissable et se montre assez unique en son genre, tout comme les paroles particulièrement fouillées qui se font très philosophiques et sociétales, pour faire réfléchir sur l’homme et sa façon de vivre. Après une introduction où l’on peut entendre les voix des célèbres gourous déséquilibrés Charles Manson et Jim Jones (ce dernier a emmené avec lui dans la mort près d’un millier de personnes au Guyana en 1978), histoire de donner le ton global de ce mini-album, place ensuite à « Crushed World » où les deux influences principales sont mises en avant. Conservant une base majoritairement mid-tempo ce morceau ne s’interdit pas quelques variations plus ou moins pêchues, sans pour autant tomber dans le tabassage car au contraire il privilégie l’entrain et le côté sautillant qui l’on va retrouver à de nombreuses reprises par la suite. Techniquement assez simple l’ensemble se voit réussi grâce à une très bonne accroche et une vraie fluidité rythmique, comme avec « Deathline » qui fait office de suite à la compo précédente, tout en jouant plus sur les extrêmes tant la lourdeur s’accentue ainsi que la vitesse, mais en conservant ce sens du riff efficace et entrainant.
Sans être d’une violence débridée la musique des frères Nicolas fait mouche à chaque étape, comme ensuite avec « Master Of Thought » où le côté gras est plus mis en avant qui se retrouve combiné à un son très Neo-Metal qui nous renvoie dans les années 90. Basé sur un rythme assez posé et sautillant on se croirait revenu à l’époque du premier disque de SOULFLY tant les guitares rappellent celles du père Cavalera (avant le début de sa longue et inexorable chute) ainsi que par l’apport de parties tribales massives et bien insérées. Si la première moitié varie fort peu la seconde au contraire va laisser plus de place aux variations histoire de surprendre et de ne pas lasser trop vite son auditoire, d’ailleurs en parlant de surprises « La Ligue Des Justiciers » va étonner et se faire à part sur le disque. En effet ici c’est le Hardcore pur et dur qui est à l’honneur via une relative lourdeur, un son des guitares typique et un chant très énervé boosté par des chœurs incisifs. Grâce à tout ces éléments l’ensemble se révèle parfait pour headbanguer et possède une énergie communicative, tout en confirmant son exception au sein de cette galette vu que cela ne durera que le temps d’une seule composition. « Extremist Terrorist » revient en effet à quelquechose de plus classique, mélangeant de très bonne façon tout ce qui a été entendu jusque là et conservant ce côté dodelinant et sautillant, qui fait à la fois du bien et aussi le charme de cette première livraison.
En revanche si tout a été assez agréable jusqu’à présent il faut bien reconnaître que « Freedom » ne va pas être du même acabit, non pas qu’il soit raté loin de là, mais il met beaucoup de trop de temps à démarrer avant enfin de ronronner et de retrouver un intérêt lors de son étonnante conclusion. Car au bout de cinq minutes place à l’espace infini et à la science-fiction tant ici ça se fait aérien et éthéré, même si à l’instar de l’autre moitié cela aurait pu être facilement raccourci au contraire du très court et fracassant « I’ll Never » (présent ici sous forme de bonus) mais qui n’amène rien de plus au propos, et clôt les débats de façon mitigée. Cependant malgré cette baisse de régime final il ne faut pas occulter la très bonne qualité globale de l’ensemble à la construction engageante, et qui privilégie la simplicité musicale pour un meilleur feeling. Alors certes la production un peu trop étouffée manque de puissance mais cela n’affecte en rien le bon rendu offert par les nordistes, qui pour une première livraison signent une œuvre très correcte et prometteuse, tout en étant musicalement assez unique en leur genre. Nul doute en tout cas qu’il faudra suivre le prochain volet de leurs aventures tant le groove et le potentiel entrevus ici sont intéressants, et avec un peu plus d’expérience au compteur ils seront probablement encore plus convaincants.
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