Grave Dust - Pale Hand
Chronique
Grave Dust Pale Hand (EP)
Ça faisait longtemps que nous n’avions pas abordé ensemble le cas d’un groupe originaire de Portland, Oregon. Une dizaine de jours pour être exact… Et oui, quand je vous dis que la ville connaît ces derniers mois un véritable regain d’activité en matière de productions estampillées Death Metal, je ne cherche pas à vous embobiner.
Formé en 2018 sur la base d’un quatuor, on trouve à l’époque dans le groupe quelques têtes connues dont un certain Daniel Kelley (Ossuarium, ex-Draghkar) à la guitare. Si le line-up a cependant été quelque peu chamboulé cette année avec l’arrivée de Jonatan Quintana (Ritual Necromancy, Thanamagus) et Carter Higbee venus remplacer Daniel Kelley (guitare) et Eli Wood (batterie), c’est sous cette première configuration que Grave Dust a sorti en août de l’année dernière sa toute première démo intitulée Pale Hand. Disponible en cassette via Children Of The Abyss ainsi qu’au format numérique, cette dernière vient d’être éditée en vinyle (dont une version limitée avec notamment un petit sachet de terre arrachée d’un cimetière) par le label/shop londonien Crypt Of The Wizard (Knight Terror, Sadomagickal Seducer...).
Évoluant dans le registre d’un Death Metal à l’ancienne, la plus grande particularité de Grave Dust est finalement d’être mené par une femme du nom de Jozy Kinnaman. A priori inconnue au bataillon vue l’absence de références sur Metal Archives, la demoiselle offre une prestation des plus concluantes grâce à un growl féminin arraché à l’esprit Punk évident. Et si cela peut vous rassurer, sachez qu’il n’y a aucune crainte à avoir quant à ses capacités vocales tant son chant pue autant le caveau terreux et poussiéreux que n’importe quel bonhomme. Au contraire, son timbre légèrement moins grave que la plupart des poilus derrière leur micro apporte aux compositions de Grave Dust une certaine singularité dans un registre où il n’est pas toujours évident de se démarquer.
S’il y a bien une autre particularité à la musique de Grave Dust c’est celle d’utiliser à quelques occasions un synthétiseur aux délicieuses sonorités rétro. Une plongée tourmentée dans les années 80 à l’aide d’éléments rappelant le meilleur des films d’horreur et d’épouvante de cette décennie via notamment cette introduction à la John Carpenter ainsi que ces quelques séquences sur "Ritual Glow" à 2:22, "Rotting With Evil" à 1:31 ou "Purgatory Alone" à 1:45).
Produit par Charlie Koryn (Ascended Dead, Funebrarum, Thanamagus...) et mixé par Joel Grind (Toxic Holocaust), Pale Hand bénéficie d’un son naturel et abrasif parfaitement adapté aux propos rétrogrades de Grave Dust (du grain, de la réverb, une batterie Punk qui cavale...). Une production bien évidemment adaptée à la formule dispensée par les Américains qui ne mettent en avant rien de plus qu’un Death Metal à l’ancienne marqué par un riffing abrasif et efficace dont les leads et autres solos viennent nourrir l'ambiance de mort qui plane tout au long du EP. Grave Dust se concentre ainsi sur l’essentiel avec des titres simples et relativement courts ne dépassant pas les quatre minutes. Pour autant, le groupe ne se contente pas de foncer tête la première et offre à ses compositions bien plus de reliefs qu’il n’y paraît. Si Pale Hand compte ainsi son lot d’accélérations plus ou moins rapides (on passe du tchouka-tchouka aux blasts sans jamais rechigner), les passages mid-tempos ou moins soutenus sont également nombreux tout au long de ces dix-huit petites minutes. En variant ainsi les plaisirs, Grave Dust se propose d’apporter davantage de matières à ses atmosphères de cimetière en épaississant ainsi quand il le faut son propos (à l’image du très bon "Ritual Glow").
Fidèle à une ligne de conduite qui ne date pas d’hier, Grave Dust n’entend pas bouleverser quoi que ce soit avec sa formule ultra balisée. Enfin ça c’est sur le papier car en vrai, le groupe de Portland réussit tout de même à tirer son épingle du jeu grâce à quelques partis pris intéressants avec pour commencer le fait qu’il soit mené au chant par une femme dont le growl moins grave va apporter une couleur particulière à son Death Metal mais également l’utilisation non pas systématique mais récurrente d’un clavier aux sonorités typiquement 80’s. Si l’un ou l’autre vous rend pale (hin hin), il vous faudra passer votre chemin. Les gens de bon goût n’hésiteront pas par contre à y jeter une oreille attentive.
| AxGxB 23 Juillet 2019 - 528 lectures |
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