Hellish Grave - Hell No Longer Waits
Chronique
Hellish Grave Hell No Longer Waits
Toujours aussi brutale et bas du front la scène brésilienne ne cesse de conserver une activité grouillante et obscure dans l’underground le plus sale, jusqu’au jour où une partie de ces formations inconnues finissent par apparaître dans la lumière et balancent ainsi leurs créations à la face du monde. C’est le cas de ce quintet originaire de la région de Sao Paulo dont le Black/Speed délicieusement rétro et sans prétention (qui ne cesse de revenir au premier plan) va faire du bien par où ça passe. Si depuis ses débuts en 2011 il a été relativement productif (2 EP et autant d’albums avec ce « Hell No Longer Waits ») sa discographie est malgré tout passée inaperçue, pourtant il serait dommage de ne pas poser une oreille dessus tant son entrain communicatif et l’énergie déployée compensent largement le manque d’originalité et les légères lacunes techniques. Car s’il faut bien avouer que par moment la musique des Sud-Américains n’est pas toujours très carrée et en place elle a malgré tout suffisamment d’arguments pour ne pas lui donner sa chance, vu qu’elle n’hésite pas à y inclure des influences Thrash et même Heavy-Metal.
D’ailleurs en parlant de ce dernier style il apparaît de façon flagrante sur l’instrumental « Transilvanian Nights » qui fait office d’intro et qui n’est pas sans rappeler le fameux « The Ides Of March » d’IRON MAIDEN, tant son mid-tempo parfait pour remuer la tête nous renvoie à la vierge de fer période Paul Di’Anno, à l’instar de l’excellent « Possessed By The Witch ». Conservant ici cette base très NWOBHM le groupe y ajoute une bonne dose épique à l’entrain imparable qui se voit complétée par des solos de qualité (ils seront une constante sur cet opus) qui montrent qu’il est capable de garder son accroche même en n’allant pas trop vite. Mais c’est quand même les passages les plus rapides qui sont présents ici avec le plus de vigueur, il n’y a qu’à écouter le redoutable « Revenant Awakening » pour s’en rendre compte. Celui-ci ne débande pas une seconde et voit l’apparition de parties plus brutales et sombres au milieu d’autres plus thrashisantes, tout comme sur le très réussi « Over My Haunted Pact » à l’équilibre parfait et à la forte voracité. Si ces deux compositions privilégent l’agressivité et les bpm élevés sans baisser l’allure d’autres vont compiler toute la palette d’influences, cela se retrouve sur le très bon et remuant « In Nomine Draculae » où les leads sont de sortie d’entrée et les riffs calés sur un tempo moyen et entrainant, ponctués de roulements de toms à l’ancienne. Après cela la très bonne doublette « Macabre Worship »/« Locomotive Blast » va quant à elle être construite de la même façon, à savoir trois parties distinctes où les extrémités sont basées sur la rapidité et complétées en son milieu par de la lourdeur et du brise-nuques.
Mais à force de jouer sur une certaine simplicité technique l’attrait de cette galette va progressivement décliner et perdre en intérêt, le meilleur exemple étant l’ennuyeux « Lust For Youth » qui mise ici sur les ambiances et la noirceur, mais où l’absence de parties explosives et une répétition incessante des idées finissent par sonner totalement creux. Même constat pour le morceau-titre même si ici c’est sa durée qui va finir d’endormir l’auditeur, car avec pratiquement sept minutes (au lieu d’environ quatre jusqu’à présent) cela est beaucoup trop long, malgré que son démarrage ait été relativement convaincant. Si le classicisme régnait jusque-là plus on va avancer dans son écoute et plus ça va partir dans tous les sens ce qui est regrettable, d’autant plus avec cette clôture douce en arpèges qui ne sert à rien, à part prolonger les débats inutilement à l’instar du bonus « Soldiers Of Hell » pas mauvais en soi mais qui tourne en rond sans faire avancer le schmilblick.
Du coup si le côté interchangeable apparaît de façon flagrante il n’en reste pas moins que malgré ses erreurs de jeunesse ce disque recèle quand même de bonnes choses à défaut de marquer les esprits, et de s’essouffler fortement dans son dernier tiers, et ce malgré toute l’envie de bien faire des musiciens. Avec sa production naturelle qui nous renvoie trois décennies en arrière et sa sobriété relative il a quand même tout ce qu’il faut pour faire passer un bon moment, même s’il est certain qu’il prendra rapidement la poussière dans son étagère (d’où il ne ressortira que très rarement). En effet on préfèrera retourner vers les classiques et valeurs-sûres si on veut avoir quelquechose de plus mémorable et costaud à se mettre sous la dent, mais néanmoins ce type de galette est parfaite pour assurer une ouverture de concert et chauffer le public à défaut de mieux, ce qui n’est déjà pas si mal.
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