Mine de rien, ça fait déjà sept ans que
« Surgical Steel » a déboulé dans les bacs pour reprendre le fil d’une disco déjà interrompue de manière abrupte en … 1996. Autant dire qu’en terme de hiatus, CARCASS sait y faire et en tant que fan du combo de Liverpool, j’ai appris à être patient. Je vois d’ici venir les pisse-froid : comme ils n’ont rien sorti de définitif depuis
« Heartwork », ils peuvent mettre un demi-siècle à revenir sur l’avant-scène, on s’en balance ! Soyons honnête, ceux qui n’ont guère goûté l’agréable redite
« Surgical Steel » ne trouveront pas d’intérêt à ce « Despicable » tout sauf révolutionnaire.
A contrario, si l’on part du principe que prolonger le plaisir en compagnie des
genital grinders n’a rien d’infâmant, ce nouvel EP s’avère une sortie plutôt plaisante, quand bien même CARCASS se tient toujours à bonne distance du gore grind qu’il a contribué à façonner. Meilleur extrait du lot, « The Living Dead At The Manchester Morgue » emprunte quand même un peu à la complexité des vieux classiques de « Necroticism – Descanting The Insalubrious ». Si la mise en place languissante laisse augurer d’un retour attendu en terres rot’n roll, le quatuor (l’ex SAVAGE MESSIAH Tom Draper arrivé en renfort) accélère nettement le tempo par la suite, multipliant les breaks bien sentis avant d’emballer l’affaire sur un hurlement absolument jouissif du père Jeff. Excellent riff principal, très ENTOMBED dans l’esprit, pour un rendu qui rivalise sans problème avec les meilleurs titres de
« Surgical Steel ». Un soupçon d’intensité et des soli plus démonstratifs, c’est tout ce qui manque ici pour retrouver des sensations proches de la grande époque car à tout vouloir disséquer avec minutie, Bill Steer et Daniel Wilding livrent une copie encore un poil trop clinique.
L’intellectualisation outrancière des différentes composantes de ce qu’a été CARCASS par le passé (death mélo, death n’ roll), c’est le principal reproche que l’on peut leur adresser, « Despicable » souffrant des mêmes défauts que
« Surgical Steel » dans la synthèse qu’il opère entre les composantes rock n’ roll de
« Swansong » et celles plus extrêmes de
« Heartwork ». Pas d’évolution à l’horizon mais une recherche constante du point d’équilibre qui empêche peut-être les Anglais de lâcher complètement les chevaux (« Under The Scalpel Blade », jouée avec le frein à main). Ceci étant posé, CARCASS fait ici l’étalage de ses qualités habituelles : un songwriting et des riffs de qualité supérieure (la très mélodique « The Long And Winding Bier Road » fait mouche), le chant rance absolument délectable de Jeff Walker et un Dave Wilding dont le jeu de batterie colle de mieux en mieux à un décorum identifiable entre mille.
Avec deux bons titres et deux autres plus anecdotiques, « Despicable » émarge donc au rayon bonus appréciable, rassurant sur la capacité de CARCASS à livrer du bon matos sans pour autant revenir à son meilleur niveau.
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo
Par Jean-Clint
Par Troll Traya
Par alexwilson
Par Sosthène