The Kryptik - Behold Fortress Inferno
Chronique
The Kryptik Behold Fortress Inferno (EP)
Si depuis ses débuts en 2013 le duo de Rio de Janeiro a toujours été particulièrement productif, il a cette fois-ci battu tous les records en sortant cet Ep un an pile après l’excellent
« When The Shadows Rise », qui confirmait que le Black symphonique arrivait encore à être intéressant. Si celui-ci a décidé de revenir au court-format il ne s’est cependant pas foutu de la gueule du monde vu qu’il propose ici presque quarante minutes de musique intense et phantasmagorique, dans la droite ligne de sa précédente réalisation. Si cette dernière montrait déjà de belles choses en nous renvoyant directement dans les années 90, ici les deux acolytes ont poussé les choses plus loin en proposant des morceaux particulièrement longs (qui oscillent entre six et huit minutes), mais jamais linéaires malgré un schéma général assez semblable et une prédominance pour les rythmiques déchaînées.
Du coup ceux-ci vont nous embarquer dans un long voyage à la fois sombre et onirique, où règne là-encore l’influence des premiers EMPEROR et DIMMU BORGIR, chose qui transparaît de façon flagrante sur « Behold Fortress Inferno » qui ouvre les hostilités, et va placer d’entrée la barre très haut. Le ton mortifère est en effet donné d’entrée avec cet orgue qui résonne un bon moment, comme pour signifier que nous sommes en pleine cérémonie d’obsèques, avant que les déferlantes ne s’activent sous forme de longs blasts continus. Ceux-ci en revanche ne se retrouvent seulement interrompus que par quelques cassures mid-tempo et un court passage lent où les claviers sont mis plus sur le devant de la scène, afin d’imposer une vision plus nocturne qu’elle ne l’était jusque-là. A la fois d’une grande noirceur et presque fantastique ce premier acte se montre particulièrement addictif et réussi, tout en jouant le grand-écart, schéma que l’on retrouve dans la foulée via le tout aussi excellent « The Plagues Of The Abyss ». Débutant ce coup-ci par des cloches au loin mélangées aux bruits du vent, du hibou et des loups hurlants à la mort, cette compo démarre elle aussi sur les chapeaux de roues par sa vitesse prépondérante avant qu’un gros côté épique n’apparaissent via un tapis de double implacable. Voyant également l’apparition d’une mélodie plus affirmée par l’apport de chœurs féminins et de passages plus doux, on a l’impression que l’âme est en train de s’envoler quelque part vers l’inconnu, et confirme qu’une certaine douceur se montre présente, afin de densifier un peu plus l’ensemble.
Si on remarque donc que la violence et le tempo restent principalement élevés les deux compères n’en oublient pas de lever le pied pour mieux aérer leur musique, à l’instar de l’interlude « …Of Darkness » triste et mélodique réhaussé de quelques arpèges parfaits qui ajoutent un soupçon de tendresse fort agréable, avant le retour de la tempête. Car dès l’introduction de « Black Legions March » on sent que l’heure est au combat vu qu’on y entend en fond sonore des bruits d’épée et des cris qui font penser au champ de bataille, avant l’arrivée de toute la panoplie du tabassage en règle et aussi de parties épiques en médium remuantes à souhait, qui renforcent de fait le sentiment guerrier. Etant probablement la composition la plus entraînante et variée elle montre toute la panoplie technique des Brésiliens et leur qualité d’écriture impeccable, vu qu’ils n’en font jamais trop et restent toujours bien calés à la limite du trop-plein, sans jamais l’atteindre. Du coup il n’est pas étonnant que l’ultime plage originale (« Paths From Eternity ») intègre une part mélodique plus importante au milieu de longs passages à la fois ultra-speedés et qui donnent envie d’aller combattre l’ennemi. S’équilibrant autour de la violence brute de la bataille et de l’apaisement d’après-combat (via l’apport d’un solo tout en finesse et d’une voix claire totalement en raccord), elle sert de parfaite conclusion et donne déjà envie d’entendre la suite des aventures du combo.
Et ce même si la reprise du « Funeral Fog » de MAYHEM se révèle décevante tant elle n’amène rien de plus, la faute sans doute à un certain côté brouillon au milieu d’une fidélité jouée presque à la note près (les synthés certes présents s’y font particulièrement discrets) mais qui n’a pas l’aura de l’original. Cependant malgré cette conclusion un peu en dessous du reste il n’y a rien à reprocher tant l’équilibre des forces et l’écriture sont encore supérieurs à l’opus de l’an dernier, pourtant de très haut niveau. Reprenant les codes du genre avec brio il confirme que l’Amérique du Sud possède une scène Black de haute volée, et bien qu’étant encore peu reconnue celle venant du géant du continent possède des atouts indéniables, qui méritent d’être découverts, tant ici ça nous renvoie vers les longues nuits hivernales et les fjords enneigés, entre peur et onirisme, et ce malgré le climat tropical en vigueur au pays de la samba.
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