Bon dieu, mais quel plaisir de retrouver ces petites frappes malfaisantes de Cult of Occult ! Après le coup de cœur qu’a été
Anti Life, on pouvait bien se demander où aller se diriger les Lyonnais, se faufilant sans en avoir l’air vers un sludge / doom toujours aussi implacable, intransigeant, mais s’habillant d’une aura désespérée étonnamment raffinée, surtout quand l’on connaît leur adoration pour la bêtise négative répondant au taux d’alcoolémie positif.
Ruin, de ce côté-là, ne passera pas la barrière que l’on pourrait pourtant imaginer franchie devant cette pochette austère et désolée, celle où Cult of Occult deviendrait le jumeau sludge de
Funeralium, tout aussi sadique et éploré. Le voilà de nouveau à jouer avec les limites, celles de la lourdeur et la lenteur, fidèle aux lois établies par
Grief au milieu des années 90, tout en laissant entendre, à ceux n’ayant pas encore été rendus sourds par un son toujours imposant – mais que l’on trouve aujourd’hui délicieusement organique, sans doute en raison des excessivités sonores d’un
Primitive Man ayant rebattu les cartes –, que ce nouvel exemple de maltraitance n’est pas là que pour le plaisir.
La petite nouveauté, qui fait dans cette recette éprouvée une différence de choix : les quelques emprunts au DSBM que l’on entend dans cette voix poussant encore plus loin ses auto-flagellations, passant d’une puissance éreintante à une folie horrifiée d’elle-même. Oui, il y a bien une progression qui se fait sentir sur ces vingt-et-une minutes faisant des répétitions leur narration, un sentiment anxieux qui se développe après un démarrage presque accrocheur derrière son rythme d’escargot – osons le dire : le temps, en si bonne compagnie, passe ici presque trop vite –, une abîme qui se devine plus qu’elle s’explore. Ce qui laisse évidemment frustré… Mais n’est-ce pas là aussi la marque des meilleurs EPs ?
Aucun doute là-dessus : en dépit d’un final un peu faible, s’élevant pour retomber aussi sec comme Oblomov ayant soudainement envie de se pendre sans en être capable,
Ruin montre à quel point Cult of Occult avait manqué dans le paysage d’un sludge / doom beaucoup trop sage. Reste à voir quelle suite sera apportée à cet EP, suite qui ne saurait arriver trop vite. Sauf, bien entendu, quand il s’agit de tempo.
…Dites, les clochards aristocrates, vous êtes sûrs que vous n’êtes pas de Rouen ?
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