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Tool - Salival

Chronique

Tool Salival (EP)
Pour donner au fan un petit nonos à se grignoter entre deux side-projects/albums, Tool a eu l'excellente idée de sortir un coffret cd/dvd. Et le mot coffret n'est pas de trop ici, ils ont bien chiadé l'objet. Ce dernier est superbement enclavé dans un étui en plastique transparent avec en surimpressions des reproductions de diagrammes kabbalistiques qui s'accordent évidemment avec la symbolisme fréquemment utilisé par le groupe pour tout son artwork. Quand on fait glisser le boîtier ce dernier s'ouvre réellement comme un coffret à bijoux, et il est clair que les petits gars ses sont pas foutus de notre gueule avec un booklet central regroupant des images d'artwork spécifique à Salival, des portraits en noir et blanc somptueux, des photos de live et des images tirées des clips. Bref, une bonne mise en bouche comme dirait mon ami Roberto Malone quand il démarre une scène.*

*Pour ceux qui ne savent pas qui est Roberto Malone, je conseille le visionnage du film "Le désir dans la peau", Ed. Marc Dorcel Video.

Le DVD

Les menus sont super bien foutus avec des animations 3d originales qui servent d'intro au premier menu où l'on peut choisir entre les vidéos de la période Undertow, soit Sober et Prison Sex, et celles de la période Aenima : Stinkfist et Aenima. Chacun des écrans de chaque album reprend simplement en animation soit la cage thoracique rouge qui ornait la couverture d'Undertow, soit la smokebox d'Aenima, qui rend bien mieux animée, où on perçoit un peu mieux la subtilité de l'illustration originale.

Pour qui n'a jamais vu un clip de Tool, je ne saurais trop conseiller de se précipiter chez son disquaire préféré pour acheter ce coffret, ou tout du moins de faire le ]-[4cK3rZ et de les télécharger chez son fournisseur pirate de vidéos illicites favori, comme celle où il y a un mec qui se fait rentrer un godemiché dans l'urêtre…*hum*. Bref, si vous voulez voir les meilleurs clips de métal, et probablement parmi les meilleurs clips au monde, démmerdez vous pour mettre la main, la souris ou le clavier sur ces chefs-d'œuvre visuels.

Tout d'abord, ce qui me frappe pour ces clips (et c'est vrai aussi pour les clips de Lateralus) c'est que pour chaque album il y a une sorte de thématique colorée. Pour Undertow, les tonalités rouge sang, marron, organiques sont majoritaires, tandis que pour Aenima, le bleu, et les tonalités métalliques sont plus présentes. Et ça se ressent aussi un peu dans la musique. Les 2 clips d'Undertow, Sober et Prison Sex sont des clips en Stop Motion, c'est à dire comme Wallace et Gromit, en moins rigolo. Le principe étant de photographier chaque mouvement infinitésimal pour reproduire un mouvement à la fin et en faire un film. Ça vous donne aussi le degré d'implication du groupe dans son visuel, on n'est pas dans les clips qui passent sur ‘Zik (vous savez la chaîne musicale du groupe AB - AB étant les initiales d'Abrutissement Basique) avec trois lascars qui font du rap dans une BX Turbo Diesel de 83. Chaque vidéo est un véritable bijou d'animation et de mise en scène, accompagnant la musique dans sa noirceur et son émotion, plongeant le spectateur dans un univers sale, mécanique et rouillé. Vous avez qu'à les regarder vous verrez ce que je veux dire.

Pour les clips d'Aenima, on change de registre, tout du moins pour Stinkfist, qui représente les deux danseurs/contorsionnistes d'Osseus Labyrinth, recouvert de peinture sur le corps, dans un environnement de chambre capitonnée d'un asile oublié, entièrement recouvert d'une texture granuleuse gris-bleuâtre. Tout le clip est basé aussi sur l'idée développée dans la chanson du changement et de la métamorphose, avec un passage à des couleurs rejoignant l'univers d'Undertow, ocres et marrons, crades, organiques et humaines, finalement. Le clip d'Aenima lui, est aussi un clip d'animation en image par image, dans un univers métallique, bleuté, aqueux, et très froid. Là j'avoue que autant j'apprécie et le clip et la chanson, autant je vois pas le lien entre le visuel et la thématique de la chanson (i.e. la prière de Maynard pour qu'enfin la faille de San Andreas s'effondre et la Californie se fasse engloutir par l'Océan Pacifique). A part le thème de l'eau là non, je vois pas. Mais en même temps, il faut que je change mes lunettes. J'arrive plus à chier droit. (Vous avez compris ? Lunettes, pas comme celle qu'on a sur les yeux, mais dans les toilettes ? Vous avez compris, là ? Je suis lourd ? Ok…)

Enfin, les petits plus du DVD, des liens qui ne servent à rien vers le site du groupe, et dissectionnal. Et le vrai plus : la première et seule vidéo ou le groupe apparaît, et la seule où transparaît l'humour acerbe du groupe, la vidéo faite pour Hush, tirée d'Opiate, le premier EP du groupe. La chanson parlant du droit à la parole et la pensée libre, je vous laisse imaginer ce que ça a pu donner chez ce groupe. Tout simplement, on les voit à poil, les organes génitaux et le cul pudiquement couverts par des panneaux "Parental Adivsory Explicit Lyrics", et bâillonnés par du chatterton, tout ça pour qu'à la fin, ils se mettent tous à baver une espèce de morve blanche et égueulasse, qui n'est pas sans rappeler un autre liquide biologique et séminal. (Là encore, je vous prierais de faire le lien avec la filmographie de mon ami Roberto Malone).

Bref, trop longtemps on a attendu un support valable pour rendre hommage à ces court-métrages musicaux, et maintenant on l'a. Alors profitons-en.

Le CD

Sensé être constitué d'inédits, et de live, le cd trouve surtout son intérêt dans la reprise magistrale du No Quarter de Led Zeppelin, et qui prouve par la même que Tool n'a rien à envier aux ancêtres de Led Zep'. Les lives sont d'excellentes qualité sonore, et montrent que le groupe sait aussi métamorphoser ces chansons en live, rajoutant des parties, changeant des mélodies (comme pour Pushit, dont le chant est quasiment intégralement changé.). Il y a réellement un côté 'Interprétation' aux chansons, puisque généralement les groupes se contentent de reproduire les albums. Ces lives ont le mérite de démontrer que le groupe, en dépit de sa propension à être plus statique que X (hin hin, ok c'est à chier comme vanne, mais j'ai rien trouvé de mieux, et c'est pas faute de pas avoir recherché dans l'almanach vermot, les roucasseries et le dernier bouquin de Dan Brown) est également un groupe de scène, et que les chansons ne perdent rien de leur intensité émotionnelle en concert. (et moi-même les ayant vu en concert, je le confirme.)

La reprise live de "You lied" de Peach (ancien groupe de Justin Chancellor, le bassiste britton) démontre qu'une chanson d'un groupe relativement quelconque peut aussi être sublimée par l'interprétation d'un autre groupe. Et ici, Maynard porte la chanson à bout de voix, c'est certain. Le morceau "Merkaba" habituellement intro à "Sober" en live est présentée sous forme rallongée, et là, il aurait été intéressant de mettre ledit morceau à la suite pour juger de l'effet, parce que tout seul, ça fait surtout "impro sur 1 riff avec des effets partout" et ça a peu d'intérêt.

L'intérêt musical est aussi faible voire inexistant, sur Message to Harry Manback II et LAMC, qui sont hilarants, si on se laisse prendre à chercher les textes des morceaux, mais qui sont difficilement écoutables, surtout pour LAMC. En effet ce dernier est un fond indus répétitif, avec la voix du répondeur téléphonique du Los Angeles Municipal Court (d'ou LAMC, z'avez compris, pas con hein ?) et où les propositions du serveur vocal, sérieuses au départ deviennent de plus en plus loufoques et non-sensiques et tirant presque sur le Monty Python, caractéristiques d'une administration publique (française ou américaine, même combat…un peu comme dans la séquence de la maison des fous des "12 Travaux d'Astérix".) Enfin, un morceau caché, Maynard's dick, prouve que le groupe sait aussi faire des chansons acoustiques, mais il est un peu quelconque.

En résumé ce coffret est le complément idéal du fan de base de Tool, c'est à dire quelqu'un un peu comme moi mais en moins évolué quand même, merde quoi.

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Tool
Métal visuel
2000 - Volcano Entertainment
notes
Chroniqueur : 4/5
Lecteurs : (6)  4.46/5
Webzines : (6)  4.42/5

plus d'infos sur
Tool
Tool
Metal Progressif - Etats-Unis
  

tracklist
CD

01.   Third Eye (Live)  (14:05)
02.   Part Of Me (Live)  (03:32)
03.   Pushit (Live)  (13:56)
04.   Message To Harry Manback II  (01:14)
05.   You Lied (Live)  (09:17)
06.   Merkaba  (09:48)
07.   No Quarter  (11:12)
08.   L.A.M.C./Maynard's Dick  (10:28)


DVD

01.   Hush  (05:05)
02.   Sober  (04:54)
03.   Prison Sex  (05:13)
04.   Stinkfist  (06:45)
05.   Aenima  (02:49)

Durée : 73:57

line up
parution
12 Décembre 2000

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2019 - Tool Dissectional / RCA Records
  

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