chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
132 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Tool - Aenima

Chronique

Tool Aenima
1996 : une grande année pour le Bordeaux et le métal. Manson sort des bayous de la Nouvelle Orleans "Antichrist Superstar", Korn sort des bas-fonds de Bakersfield "Life is peachy", et Tool sort d'une dimension parallèle "Ænima".

Il paraissait alors plus qu'improbable que dans un monde musical où la radio-friendly-song de 3 minutes faisait office de norme ISO, un groupe, qui ne se montre jamais dans ses vidéos, a des titres aussi vendeurs que Stinkfist, H., 46 & 2 ou Ænima (qui joue sur la consonance avec enema, soit un lavement, y'a plus vendeur comme titre aux US…), et qui sort un album de 65 minutes de 9 chansons sur 15 titres (le reste étant des interludes qui lient les chansons) dont une qui tape dans les 13 minutes sans forcer (Third Eye), il paraissait improbable, disais-je avant de me lancer dans une description minutieuse qui a fait que j'ai rajouté encore 5 lignes à cette chronique et qu'elle est encore plus confuse que d'habitude, il paraissait improbable qu'un tel groupe puisse avoir du succès, aussi bien public que critique. Eh bien Tool l'a fait.

Emmené par un chanteur aussi énigmatique que charismatique, Tool a réussi à imposer son style, son point de vue, sa démarche à l'industrie et pour avoir du succès, preuve en est qu'il n'est pas nécessaire de SE vendre pour FAIRE vendre, mais d'avoir du talent, ce dont peu d'artistes peuvent se revendiquer.
Ce deuxième album, sorti 2 ans après Undertow pousse encore plus loin ce que Tool avait déjà entamé avec ce premier album, c’est-à-dire des chansons longues aux structures complexes, avec des rythmiques à faire baver d’envie le moindre amateur de jazz tellement elles sont invraisemblables. (enfin toujours moins que du Meshuggah, qui a fait la première partie de Tool… coïncidence ? complot gouvernemental en association avec l’amicale bouliste de Melun ? hasard des calendriers ?).

Cependant, pour toutes longues qu’elles soient, ces chansons n’ont pas le défaut majeur qu’ont la majorité des chansons à durée indéterminée (CDI), c’est-à-dire que ce ne sont pas la répétition jusqu’à ce que mort ou ennui s’ensuive (et le moins douloureux des 2 n’est pas toujours celui auquel on pense le premier). La variété même de la composition des chansons fait qu’on ne peut pas s’ennuyer (même si on trouvera toujours un crétin qui a réussi à ne pas aimer). Cet album ne vient pas immédiatement aux oreilles, il faut faire un effort pour rentrer dedans et se laisser porter par la voix de Maynard James Keenan, sur ses délires sur l’Arizona Bay (qui existera quand la faille de San Andrea aurait fait couler la Californie-prions tous ensemble) ou sur la part de féminité de l’âme décrite par Jung (d’ou Ænima). Sa voix porte tant d’émotion qu’elle arracherait une larme à un dictateur, pédophile, nazi et producteur de téléréalité.

On a souvent dit que Tool est un groupe de prog-métal (le prog-métal étant un style ou les 5 musiciens s’affrontent au sein même d’une chanson pour savoir celui qui ira le plus vite ou celui qui est le plus doué, le plus bel exemple en étant Dream Theater. En gros ça ressemble plus à une showcase Ibanez qu’à de la musique, mais bon je m’égare). A part la propension partagée à faire des chansons longues, Tool possède une véritable alchimie de groupe où tous les éléments s’imbriquent parfaitement les uns dans les autres et ou personne ne tire réellement à lui mais où l’auditeur ressort changé de l’écoute des chansons, que ce soit avec une envie de tout casser (Hooker with a penis) ou bien ému (Pushit) par cette musique.

Enfin, un mot sur un aspect je crois assez rarement évoqué dans l’univers de Tool et sur cet album en particulier est l’humour que recèle ce groupe et ce disque particulier. Bien entendu, comme ce que fait Tool, l’humour ici est froid, noir, caustique, et vitriolé. Déjà par l’hommage rendu à Bill Hicks (‘another dead hero’), qui faisait de la stand-up comédie satirique (pour situer ce serait un peu un mélange entre Coluche et Pierre Desproges sous acide), et qui fut une source d’inspiration pour les chansons (pour les paroles mais aussi pour la musique puisqu’on l’entend samplé à l’entame de Third Eye, épique dernière chanson.) Puis, par certains interludes, notamment Intermission qui reprend le thème de Jimmy, et fait penser irrésistiblement au moment du même nom dans "Sacré Graal" des Monty Python ou encore Die Eier Von Satan (littéralement, l’œuf de satan) qui est en fait la recette d’un space cake (mais en allemand tout de suite on a l’impression plus d’assister à un discours de dictateur teuton qu’à un émission de Joël Robuchon). Enfin, un truc qui m’a fait bien rire aussi, ce sont les fausses pochettes d’albums faites dans l’édition européenne du disque, notamment celui-ci : Bethleem Abortion Clinic, ‘fallait y penser..

Un conseil cependant à ceux qui vont découvrir Tool par cet album, plusieurs écoutes sont nécessaires pour découvrir cet album (j’en suis à ma 2000ème et j’y trouve encore des trucs, fou, non ?)

DOSSIERS LIES

Dépucelages
Dépucelages
Juillet 2007
  

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Tool
Metal Progressif
1996 - Volcano Entertainment
notes
Chroniqueur : 9/10
Lecteurs : (42)  9.26/10
Webzines : (13)  9.33/10

plus d'infos sur
Tool
Tool
Metal Progressif - Etats-Unis
  

écoutez
tracklist
01.   Stinkfist  (05:11)
02.   Eulogy  (08:29)
03.   H.  (06:03)
04.   Useful Idiot  (00:39)
05.   Forty Six & 2  (06:03)
06.   Message To Harry Manback  (01:53)
07.   Hooker With A Penis  (04:34)
08.   Intermission  (00:56)
09.   Jimmy  (05:24)
10.   Die Eier Von Satan  (02:17)
11.   Pushit  (09:56)
12.   Cesaro Summability  (01:26)
13.   Aenema  (06:40)
14.   (-) Ions  (04:00)
15.   Third Eye  (13:47)

Durée : 77:25

line up
parution
17 Septembre 1996

voir aussi
Tool
Tool
Salival (EP)

2000 - Volcano Entertainment
  
Tool
Tool
Lateralus

2001 - Volcano Entertainment
  
Tool
Tool
Opiate (MCD)

1992 - Volcano Entertainment
  
Tool
Tool
Undertow

1993 - Volcano Entertainment
  
Tool
Tool
Fear Inoculum

2019 - Tool Dissectional / RCA Records
  

Essayez aussi
Haken
Haken
Vector

2018 - InsideOut Music
  
Klone
Klone
Here Come The Sun

2015 - Klonosphère
  
Pain of Salvation
Pain of Salvation
Scarsick

2007 - InsideOut Music
  
Ascend The Helix
Ascend The Helix
Spiral Of Reflection

2023 - Indépendant
  
In The Woods...
In The Woods...
Diversum

2022 - Soulseller Records
  

Meshuggah
Koloss
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique
Necromanteum EU/UK Tour 2024
Aborted + Carnifex + Revoca...
Lire le live report
Headless Hunter
The Undertaker
Lire la chronique
Exa
Left in Shards
Lire la chronique
Master
Saints Dispelled
Lire la chronique
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Deliver the Suffering
Unleash the Chaos (EP)
Lire la chronique
Dissimulator
Lower Form Resistance
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
No Return
Self Mutilation
Lire la chronique
Campaign for Musical Destruction Tour 2024
Master + Napalm Death + Pri...
Lire le live report
Monolyth + Përl + Nemost
Lire le live report
Electrocutioner
False Idols
Lire la chronique
Kaos 696 Winter War 2024
Helldrifter + Impiety + Nihilo
Lire le live report
Acid Force
World Targets In Megadeaths
Lire la chronique
Eradikated
Descendants
Lire la chronique
Bilan 2023
Lire le bilan
The Bleeding
Monokrator
Lire la chronique
Les Sakrif'or BLACK METAL 2023
Lire le podcast
Endless
Hand of God
Lire la chronique
Spit Your Hate
United (EP)
Lire la chronique
Inculter
Morbid Origin
Lire la chronique
Trastorned
Into The Void
Lire la chronique
Night In Gales
The Black Stream
Lire la chronique