Zdań - Pakuty
Chronique
Zdań Pakuty
Alors ça !!! Je n’en reviens toujours pas, mais je mets un 8.5/10 à cet album tout pourri ! 8.5 à cet album de sale raclure ! J’avais pourtant chroniqué le précédent en 2017 sur Thrashocore, et je lui avais donné un déjà correct 7.5/10. Alors qu’est-ce qu’il s’est passé pour que sa suite explose ainsi ? Eh bien c’est très simple : il m’a bien pris en traître ! SALIGAUD ! Moi, j’étais là, sur mon beau nouveau siège à naviguer sur le site du label japonais Zero Dimensional Records, et je m’apprêtais à faire une commande. Je regardais ce qu’il y avait à se mettre sous la dent en plus de l’album que j’avais l’intention de prendre, histoire d’amortir un peu les frais de port. C’est vrai quoi, je vais pas acheter un seul album à la fois, il faut toujours que j’essaie d’en prendre cinq au moins. Alors je feuillette, ou plutôt cliquette, sur la page Internet, et je trouve un split de groupes japonais que j’aime bien et dont je n’avais pas eu connaissance de sa sortie. Et puis je découvre qu’il y avait ce nouvel album des Biélorusses de ZDAN. Deuxième surprise du coup puisque lui non plus je n’étais pas au courant. Pire, après recherche je constate qu’il n’apparaît même pas sur Metal Archives, et pas même sur le Bancamp officiel du groupe. Il faut que j’aille sur leur page Facebook pour trouver un message posté le 8 février, le premier depuis le 27 juillet 2018, qui annonce :
« Сябры! Мы рады паведаміць, што рэліз нашага другога альбома адбудзецца 2 красавіка 2022 года на Японскім лэйбле Maa (Zero Dimensional). »
N’étant pas complètement incompétent, je vais sur Google Translate qui me traduit ça en : « Amis! Nous avons le plaisir de vous annoncer que la sortie de notre deuxième album aura lieu le 2 avril 2022 sur le label japonais Maa (Zero Dimensional). ». A ce point-là de l’histoire, je suis plus enjoué d’avoir une traduction qui ne veut pas dire n’importe quoi comme c’est souvent le cas avec Google Translate que d’avoir un nouvel album du groupe. Bah oui, je rappelle qu’il avait eu 7.5, donc pas une note incroyable qui rend fou d’impatience d’avoir une suite ! Mais bon, c’est tout de même une note qui pour Sakrifiss suffit pour qu’il achète le suivant, surtout donc pour compléter une commande... Je le mets donc dans mon panier, tout en me disant qu’il ne doit pas être excellent pour que personne n’en parle nulle part, et que même le groupe n’a pas jugé bon de refaire un message FB depuis la sortie. Et deux jours après, Pakuty arrive chez moi. Deux jours pendant lesquels, au lieu de me demander à quoi il allait ressembler, j’ai plutôt réfléchi à cette d’histoire de promo inexistante... « Et si c’est parce qu’il était biélorusse ? Ils ont encore accès aux réseaux sociaux ? Ou alors c’est que les Russes qui en sont privés ? Et d’ailleurs, il me semble que j’ai vu des Russes qui postaient sur Facebook, non ? Finalement ils peuvent ou ils peuvent pas ? ».
C’est encore en pensant à ce genre de choses sans véritable intérêt que je mets l’album. J’appuie sur lecture et je regarde le livret en même temps... Six titres. Pour combien de temps au total ? Ah, 48 minutes. Ça fait quoi ça... 8 minutes par titre en moyenne. OK... Bon, la musique a commencé, et tout de suite elle me fait replonger dans les ambiances du groupe... C’est toujours ce même dépressif ultra pleureur, qui mise beaucoup sur le pathos. Le line-up a pas dû changer... Un nouveau petit coup d’oeil au livret, zou. Ah tiens... Il ne reste plus qu’un seul des deux membres, et c’est Athame. En fait j’avais oublié que c’était une femme parce qu’elle fait les vocaux en plus des claviers et du piano et que son timbre ne trahit pas du tout son sexe. On dirait un gars qui hurle et pleure en même temps... Un timbre bien dépressif quoi... Ah, le deuxième morceau commence. C’est donc sans grand changement du coup. Même s’il y a un nouveau guitariste / bassiste (Morokh) et un véritable batteur (Aegnor) qui ont rejoint la dame, les ingrédients sont identiques. Très torturé, et porté musicalement par un piano très mis en avant. C’est pas mal. C’est pas fou mais je ne vais pas me plaindre d’avoir un groupe qui fait du vrai black dépressif, sans ajouter des parties blackgaze ou postblack. Bon, troisième morceau maintenant et donc le moment où la vitesse de croisière est atteinte. C’est là généralement qu’on décroche si la composition est trop proche des deux premières. OK, il commence bien. La voix, le piano, la douleur. Je pense déjà à la note que je mettrai lorsque je chroniquerai l’album, même si c’est bien trop tôt puisque c’est la première écoute. Sympa la petite mélodie au piano à 1:50. Un peu naïve comme toujours, mais elle a l’effet « boite à musique » qui arrive toujours à toucher en plein... OH ! OH ! OH PUTAIN... MAIS C’EST UN SAXOPHONE QUI ARRIVE A 3:11 ! Attends, je reviens !
Bon, j’ai dis que je revenais et me revoilà tout de suite pour toi qui lis la chronique, mais sache qu’il en est passé du temps depuis que j’ai lâché la phrase ci-dessus... Parce que ZDAN m’a tué ! A partir de cette 3ème piste, et jusqu’à la dernière, il place ce saxophone sans exception. Et qu’est-ce que c’est bien ! C’est un saxo moins pro que chez WHITE WARD, mais justement, il garde un côté maladroit particulièrement touchant. C’est sur « Nie Smiej Siabie Zabivać », le 4ème morceau, qu’il est le plus réussi. Il n’est pas utilisé tout le long des titres, mais plutôt comme s’il conversait avec le piano et les vocaux torturés. C’est une vraie discussion plaintive et désespérée entre ces trois éléments : la mélancolie du piano, la nostalgie du saxo, le désespoir de la voix... JE.. NE... M’Y... ATTENDAIS PAS !!! Et ça m’a renversé. Et pourtant c’est d’une simplicité totale... Je parlais de naïveté tout à l’heure, mais c’est tout à fait ça... Une naïveté parfaite pour une souffrance totale. Je suis cueilli et c’est plus fort que moi... je perds la raison. Car si j’arrivais à utiliser mon cerveau, je dirais que c’est facile de pondre des mélodies aussi simples et de souffler dans un instrument à vent des airs sans apparente complexité. Mais c’est bel et bien le coeur qui a été touché... Plusieurs écoutes après, l’effet est le même. Et je suis même poursuivi par les mélodies jouées par le saxophone jours et nuits. Elles me reviennent à l’esprit ces petites salopes !!! ZDAN... Tu m’as eu, petit salopiaud !!!
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