Les surdoués de Between The Buried And Me n’auront pas attendu très longtemps pour leur reconnaissance tant méritée. Effectivement les éloges de leur premier album éponyme ainsi que les tournées avec des groupes comme Malevolent Creation, Poison The Well ou encore Hatebreed ont fait sauté le pas au label Victory Records qui les embauche sur le champs. Place donc à un soutient prononcé du label pour ses nouveaux poulains, se traduisant par une production digne de ce nom sous la direction de Matthew Ellard (
Jane Doe de Converge c’est lui !) et une grosse promo ! BTBAM nous revient donc un an après
Between The Buried And Me, le groupe garde les bases du style indescriptible de leur précèdent album en poussant d’avantage leur côté barré et progressif.
Un groupe au premier opus magistral, combiné à un gros label ne pouvait prédire qu’un futur radieux pour BTBAM. Sauf qu’il faudra attendre encore un peu (
Alaska) pour un album de la trempe de leur première œuvre… Pas de soucis à se faire quand même, on a affaire un bon album avec ce
The Silent Circus hein ! Premier point positif, un son très puissant qui ne fait qu’embellir l’énergie déjà dégagée par la musique multidirectionnelle de BTBAM. Point qui faisait pas mal défaut à l’album éponyme, cette fois-ci on peut enfin se délecter des vagues de riffs massives à vous enlever la cire des oreilles ainsi que des méchants blasts pour tester son caisson de basse offert ma mamie ! Et ce n’est pas un début d’album chaotique qui me dira le contraire ! Les trois premiers titres s’éloignent d’ailleurs un peu du style du premier album malgré les riffs mélodiques et le riff rock ‘n’ roll de « Lost Perfection a. Coulrophobia » ! On sent qu’aux manettes c’est bien le producteur de Converge car niveau bourrinage déjanté on est servi : des changements de tempos et de riffs toutes les deux secondes, des enchaînements de hurlements gutturaux/criards à n’en plus compter, un batteur impressionnant sous transe… Bref un rythme très soutenu et encore plus technique ! On notera dans ce chaos une présence plus marquée du clavier qu’auparavant et ce n’est ma foi pas une mauvaise idée car çà renforce encore plus une musique déjà très riche !
Sauf que les trois titres passés, rien de bien transcendant ne nous aura marqué… L’arrivée du titre « Mordecai» change la donne et fait apparaître le côté progressif si délicieux de BTBAM. Ce dernier pousse d’avantage l’expérimentation avec un fort côté Opeth jazzy qui fini par exploser par un lead à vous donner des frissons ! Clairement l’un des meilleurs titres du groupe, le problème c’est le chant qui s’y colle. On est assez loin de ce que fait Tommy sur l’album éponyme ou
Alaska, le bonhomme pousse beaucoup trop son chant clair qui vire au mielleux et gâche brutalement la magie opérée par la musique… Il suffit d’écouter « Shevanel Take 2 », aux allures pop/emo qui se veulent horripilantes au possible… Le meilleur exemple à mon sens reste le titre « Ad A Dglgmut ». Ce condensé du meilleur du groupe qui part de passages d’une folie destructrice hallucinante aux passages planants magnifiques à vous faire mouiller le pantalon. Sauf qu’arrive le chant de Tommy et là on ne peut faire qu’avance rapide pour le final à tuer un épileptique ! Quasiment l’album terminé qu’un sentiment de frustration apparaît, bien heureusement pour sauver une peu tout cela, le meilleur est pour la fin servie par l’apocalyptique « Destructo Spin » aux riffs thrashy et à la conclusion Opethienne ainsi que la jubilatoire « Aesthetic » démonstration technique des guitaristes !
Au final on se retrouve avec un album vraiment trop inégal que ce soit le début d’album assez médiocre, le milieu au chant emo à vous hérisser les cheveux ou bien alors le dernier titre « The Need For Repetition » assez dispensable… Vraiment rageant quand on entend le génie des jeunes membres (ils ont commencé à jouer à la crèche ?) et le reste de l’album qui rappelle les côtés géniaux de BTBAM. Malgré un chant clair qui me sort par les trous de nez, le mot clé reste « ultra violence ». En effet avec
The Silent Circus on atteint un niveau de brutalité qui arrive à son paroxysme, celle-ci appuyée d’un production excellente. Après une engueulade, cet album devrait grandement vous défouler ! Le problème qui se pose, c’est la comparaison inévitable avec le reste de la discographie, et là on se rend compte de l’absence de saveur d’un
Alaska par exemple dans ce maelstrom barbare. Un bon album au bout du compte mais très loin de ce que peut offrir BTBAM.
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