Le voilà enfin. Place à l’un des albums les plus attendus de cette année 2012 (et à la chronique la plus éprouvante de mon côté). Un an et demi après leur EP
The Parallax: Hypersleep Dialogues en guise d’introduction à ce sixième opus
The Parallax II: Future Sequence, les musiciens extra-terrestres (premiers de la classe au conservatoire) reviennent dégoûter les apprentis instrumentistes (dont je fais partie). Désormais sous l’aile teutonne du « tape à l’œil » Metal Blade, Between The Buried And Me (BTBAM) a ainsi pu rallier bon nombres de nouveaux disciples à leur metal/rock extrême progressif alambiqué (« metalcore » pour certains ?! Blasphème de notre « newser » Keyser.) lancé sur leur chef d’œuvre
Colors (ou l’une des chroniques les plus lues du site, merci à vous). Leur fidèle acolyte Jamie King (depuis leur premier album) refait son apparition à la production (absent sur l’EP). Tous les éléments présents pour délivrer une autre pierre angulaire.
De ma modeste expérience et discographie metal personnelle (du brutal death technique au funeral doom en passant évidemment par le metal progressif), je crois que je n’ai jamais entendu une musique aussi poussée… C’est dit. On pensait que BTBAM avait atteint ses limites de complexité sur
The Great Misdirect, parachevées sur leur EP
The Parallax: Hypersleep Dialogues (une évolution nettement plus fluide). Faux. Quitte à faire passer leur chef d’œuvre
Colors pour un album aux compositions « rudimentaires » (que dire alors des prédécesseurs), rien que ça… Le fossé avec leurs précédents brûlots est immense. Impossible donc d’écouter ce « pavé sonore» de façon désintéressée en simple musique de fond (pour passer l’aspirateur le dimanche après-midi). Vos quelques neurones restants seront mis à rude épreuve pendant près de 72 minutes (soit leur album le plus long à ce jour). Le retour des somptueux interludes (« Autumn », « Parallax » ou « The Black Box ») permettra heureusement de désengorger notre cerveau à la limite de l’asphyxie. Mais pour tout vous avouer, j’écoute la galette en boucle depuis deux semaines et je n’ai pas encore réussi à totalement apprivoiser la bête…
Pour rappel, BTBAM a fait muter sa musique chaotique « melting-pot » (« core » inclus) des débuts vers un rock progressif 70’s (influencés principalement par les maîtres que sont King Crimson ou Pink Floyd). Aucun bouleversement majeur sur
The Parallax II: Future Sequence, le groupe de Caroline du Nord ne fait qu’affuter ce metal/rock ultra sophistiqué amorcé sur le mythique
Colors. Le casque posé sur les oreilles, vous comprendrez assez rapidement que les membres ont bossé avec un certain masochisme l’écriture de la galette. Outre les arrangements indénombrables (à décrire sur une page), c’est toujours pour moi un pur bonheur d’analyser les parties rythmiques. Les plans de batterie sans artifice de Blake Richardson sont un vrai régal ! Sur 10 minutes l’étendu de son jeu passe d’un jeu poulpe brutal à des subtilités jazzy fantastiques (« Telos »). Quel batteur.
Oui et sinon à part ça ? Une composition édifiante et pourtant…
The Parallax: Hypersleep Dialogues présageait d’une suite moins mémorable, je vous renvoie à ma conclusion. L’émotion, force majeure de la bande, s’en voit presque gommée. Le chant clair de Tommy reste sans réelle conviction, quelques rares passages sauront raviver la flamme antérieure (le final d’ « Astral Body » ou de « Silent Flight Parliament ») mais de manière transitoire. Quid des leads majestueux interminables de Paul Waggoner ? « Lay Your Ghosts to Rest » et quelques uns parsemés je suis d’accord, mais cela reste bien avare et convenu au final. La conclusion de « Silent Flight Parliament » peut-être (habitué aux monstrueux « White Walls » et « Swim To The Moon ») ? Et bien non. Oui mais les passages planants ? Hermétiques au plus haut point. Tout est beaucoup trop lisse et « contenu » (dès l’ouverture « Goodbye To Everything »), aucun titre ou passage ne se dégage concrètement. La violence en demi-teinte (camouflet ?) de BTBAM n’arrangera rien. Les mandales de l’époque d’
Alaska semblent lointaines… Quant aux passages « nawak metal », ce n’est pas cette fois que je me convertirai (« Bloom »). Finalement chose assez paradoxale, la musique reste d’une richesse assez ahurissante mais elle demeure des plus prévisibles et anecdotiques. La comparaison avec le reste de leur discographie surprenante (et quasi-parfaite) à chaque nouvelle sortie (a fortiori
Colors un des meilleurs albums de ma discographie) en est en grande partie responsable.
The Parallax II: Future Sequence fait difficilement le poids malgré sa composition irréprochable. L’écoute entière sans piquer du nez sera bien ardue.
J’imagine déjà la moyenne des notes des autres webzines et celle de Thrashocore. Ne parlons pas de celle des lecteurs… Jetez-moi des cailloux ! Sans surprise, Between The Buried And Me continue d’approfondir les bases de
Colors pour pondre un album d’une rare complexité (poussée à l’extrême) au détriment du plaisir d’écoute et des sensations procurées… Peut-être que le déclic se fera plus tard pour moi ? Je n’y crois pas trop. Musicalement cela reste juste époustouflant et encore une fois les quelques suiveurs seront balayés à des années lumières (qui a dit le nouveau The Faceless ?). Certes, mais rien ne s’en dégage, aucun frisson ou passage que l’on se réécoute en boucle... Une démonstration hermétique qui en devient lassante et pousse à un ennui profond (je n’imagine pas en concert). Leur œuvre la plus faible à ce jour… Dans une discographie frôlant la perfection.
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