Le recruteur du petit label allemand Lifeforce devait avoir du flair car avec ce nouveau groupe qu’était Between The Buried And Me (qui partira un an plus tard pour Victory Records) le blason de la maison en a pris un sacré coup : ces petits jeunes américains ont laissé un album à placer clairement sur le podium du label teuton ! Formé en 2000, BTBAM nous assène un style très particulier avec ce premier album, fourre-tout de styles au léger côté barré (largement développé sur les albums qui suivront). Grind, death, hardcore, black, heavy, prog et autres genres sont donc prévus comme sur chaque album pour emmerder les chroniqueurs et les auditeurs qui veulent absolument classer le groupe dans une certaine catégorie.
Ayant découvert le groupe récemment avec leur dernier opus
Alaska il était impossible pour moi de ne pas faire la comparaison. Après moult écoutes de cet album éponyme et à mon plus grand étonnement je vous rassure pas de ratatouilles sonores au menu ce soir… Nan le groupe maîtrise déjà parfaitement son genre hybride qui part dans toutes les directions dû fait que ses membres appartiennent déjà à de multiples groupes (Azazel, Undying, Prayer For Cleansing, The Void…). La musique ressemble d’ailleurs beaucoup à s’y m’éprendre à celle d’
Alaska : technicité et efficacité comprises ! En effet ici pas d’expérimentations à la
The Silent Circus mais toujours ces passages atmosphériques de toute beauté et ces mélodies à vous donner un filet de bave ! Le premier titre « More Of Myself To Kill » débute les hostilités en nous faisant bien comprendre que c’est du BTBAM : intro brutale typé deathcore assez courte pour laisser exploser le chant clair sublime de Tommy avec un passage planant à vous hérisser les poils pubiens ! Vous ajoutez des leads entêtants, des blasts à gogo, des hurlements de tourmentes pour tout simplement l’un des meilleurs titres du groupe…Et ce n’est pas le seul !
Dans la marque de fabrique de BTBAM on y trouve de la mélodie, cet aspect se veut d’ailleurs beaucoup plus poussé que sur les deux derniers albums. Place donc à des riffs mélodiques intenses typés black/dark metal scandinave, d’autres plus typés death mélodique ou carrément heavy/rock ! Les gratteux savent manier leur manche, il suffit d’écouter le hit en puissance « Aspirations » qui jongle entre riffs mélodiques, passages ultra brutaux, passages acoustiques et soli majestueux pour un final à vous laisser le cul (vous noterez la transition chant heavy/guttural assez incroyable !) ! La balance brutalité/mélodie ne penche pas plus d’un côté que de l’autre : les accélérations démentielles, mosh-parts, hurlements en tout genre (amis bourrinos vous serez servis avec « Fire For A Dry Mouth ») sont toujours suivis d’un passage atmosphérique magnifique (mais écoutez donc le splendide « Shevanel Cut A Flip »!) ou de riffs mélodiques ultra accrocheurs !
Un autre bon exemple est l’autre hit « Naked By The Computer » à l’introduction rappelant fortement un Pelican pour tomber dans un gouffre de folie aux démonstrations techniques des musiciens et enfin pour conclure avec un chant clair bluffant au possible ! Il suffit d’imaginer cet album comme un gros thermomètre, dès que çà devient brûlant, hop un peu de biafine pour calmer tout ceci ! N’ayez pas peur, les passages planants n’ont rien de mielleux et les mélodies n’ont pas grand-chose à voir avec un
Colony : cet album reste le plus sombre du groupe que ce soit le chant torturé, les passages atmosphériques dépressifs, les riffs très noirs, la production bien moins propre que les albums suivants ou bien alors les paroles qui ne font pas vraiment références aux blagues de toto.
Que dire si ce n’est encore un nombre d’écoutes incalculable nécessaire pour arriver à cerner cet album. Pour un premier album, le résultat est tout bonnement ahurissant, il suffit de décortiquer les compos possédant la technique et à la richesse des plus grands. Plus sombre et paradoxalement le plus mélodique de leur discographie, cet album éponyme rentre dans mes albums favoris malgré ses petites longueurs vite oubliées car il est possède toutes les bases du moins bon
The Silent Circus ou du tout aussi excellent et jubilatoire
Alaska. Quand on regarde l’âge dérisoire des membres et une discographie à en faire baver les plus vieux, on ne peut que s’émerveiller devant BTBAM. Un des plus grands espoirs du moment.
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