La discographie d’Edge Of Sanity sans la chronique de l’album
Crimson aurait été complètement insensé. Comment parler d’Edge Of Sanity sans parler de l’un des monuments du metal mélodique ? Car oui bon nombre doivent connaître cet album majestueux enfin de nom du moins. Il marquera après quatre albums passés presque totalement inaperçus, le succès enfin mérité de ce groupe maudit depuis 1991. Cela même après un excellent
The Spectral Sorrows et un cultissime
Purgatory Afterglow…Deux ans à peine après la sortie de ce dernier, le groupe lance un pari quasi-impossible : créer un album de metal qui ne serait composé que d’un titre de 40 minutes ! Inutile de parler du résultat dès maintenant, parlons plutôt de l’invité de marque sur ce
Crimson. Dan Swanö devenu récemment producteur, produira un certain
Orchid d’un groupe dénommé Opeth un an plus tôt. Dan sait qu’un invité et ami comme Mikael Äkerfeldt pour un album progressif ne pourrait que l’embellir. Epaulé de Mikael à la guitare et au chant, le groupe peut enfin enregistrer son futur chef-d’œuvre.
Avant tout chose, à côté du fait que cet album ne possède qu’un titre, l’album
Crimson se veut avant tout un concept. Dan Swanö et son guitariste Andreas Axelsson ont réussi à créer des paroles retraçant un monde fantaisiste au roi et à l’armée imaginaire. L’alchimie des paroles avec la musique d’Edge Of Sanity se veut encore plus poussée que sur les albums précédents. Ceci se traduisant par une totale fusion entre le conteur Dan et ses musiciens : une vraie BO, où chaque passages tristes, calmes ou brutaux sont rendus de manière assez bluffante. Car effectivement niveau musical, amis auditeurs vous allez être servi. Pour ceux qui ne connaissent pas Edge Of Sanity, le style de musique assez difficile à définir, se rapproche d’un death mélodique "melting pot" de styles mais ne ressemblant en aucun point à des groupes voisins tels que Dark Tranquillity ou In Flames par exemple. Sauf qu’avec
Crimson, Edge Of Sanity s’éloigne fortement de ses œuvres passées, même si leur style est bien évidemment toujours percevable. Je vous rassure chers metalleux on a toujours affaire au bon vieux death du groupe avec des passages à classer dans les plus brutaux de leur discographie. Mais place cette fois à une musique progressive, collant les compositions aux influences multiples de chacun des membres avec un rendu unique qui ne tombe pas dans de la compilation de styles. Passages jazzy, death old school, rock progressif, metal mélodique, musique oriental, black, doom… La liste des styles est toujours aussi longue avec Edge Of Sanity ! La cause est principalement due au leader caméléon Dan Swanö et de ses centaines de projets car il est clair que le rock de Nightingale ou le metal expérimental de Pan.Thy.Monium (les bruits bizarres de violoncelle par exemple) n’ont pas laissé l’esprit du chanteur-guitariste-claviériste (sur
Crimson) complètement vierge.
Pour beaucoup Edge Of Sanity se veut synonyme de mélodies simples mais extrêmement entêtantes, l’album
Purgatory Afterglow en aura laissé un certain nombre sous le choc. Avec
Crimson, le groupe applique la même recette avec un travail de recherche encore plus immense. L’album à la structure ultra complexe, se veut aussi composé de quelques riffs leitmotivs, signature de marque de l’album : rarement des riffs n’auront été aussi efficaces, à encrer tout simplement dans le panthéon du metal. Mais cette fois-ci les prodigieux guitaristes Andreas (enceinte de droite), Sami (enceinte de gauche) et Dan (au centre pour la rythmique, les passages acoustiques ainsi que son inséparable clavier) sont aidés de l’expérience et de la technique de Mikael Äkerfeldt, qui nous offre pour la première fois dans l’histoire du groupe de vrais soli ! Inutile de dire que le personnage se débrouille merveilleusement bien à la guitare et offre par la même occasion une bouffée d’air frais à une musique déjà très rafraîchissante. Mais le leader d’Opeth se veut aussi connu pour sa voix (on le retrouvera d’ailleurs la même année en compagnie de Katatonia et de Dan Swanö pour
Brave Murder Day), et pour beaucoup il est considéré comme l’un des meilleurs chanteurs metal. Pas de chant clair ici, mais un chant death brut et efficace pour les quelques passages très violents que comporte l’album. Les grognements de Dan sont évidemment toujours bien présents, le boulimique est au meilleur de sa forme que ce soit son chant clair cristallin (toujours aussi rétro, mais toujours aussi bon !) ou son chant guttural qui portera à confusion avec celui de Mikael tellement leur chant se ressemble !
Il est clair qu’un titre de 40 minutes pourrait rebuter beaucoup d’auditeurs, inutile de dire que pour
Crimson il faudra lui consacrer 40 minutes entières de son temps. Imaginez-vous en train de lire un livre ou de regarder un film, coupez en plein milieu ou reprendre plus tard rendrait l’album comme un autre et perdrait toute sa magie. Ne soyez donc pas effrayés, l’album passe relativement vite. La musique se veut tellement riche (je ne sais pas combien de fois j’ai dû écouter l’album et pourtant à chaque écoute je découvre encore
Crimson) et prenante (impossible de ne rien ressentir face à cette musique splendide ou à certains passages monumentaux) que vous n’aurez pas vu (ou plutôt entendu) le temps passé. Un album au final unique, au travail de composition herculéen et possédant une musique des plus ensorceleuse. Un classique des classiques du metal (ceci aussi dû à sa pochette au podium des plus affreuses) qui marque l’apogée mais aussi le futur déclin d’Edge Of Sanity.
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