Sorti en novembre 2023,
Encomium To Extinction n’est malheureusement plus de toute première fraicheur... Bien évidemment, ce n’est pas ce qui va m’empêcher de m’y intéresser aujourd’hui puisqu’à l’image d’autres sorties que nous n’avons toujours pas chroniquées (et que nous ne chroniquerons peut-être jamais), celle-ci mérite pourtant de figurer dans ces colonnes. Aussi pour les quelques dilettantes qui n’auraient rien suivi aux affaires de Carcinoid, je rappelle qu’il ne s’agit pas d’un nouvel album mais d’un simple EP ayant néanmoins le bon goût de s’étirer sur près d’une demi-heure. Cette sortie marque également pour les Australiens la fin d’une époque puisque celle-ci s’est accompagnée d’une grande opération de nettoyage marquée par les départs de Joshua Robinson (chant), Wyatt Griffiths (guitare) et Kit Croydon (batterie) qui signent donc ici leurs dernières contributions pour Carcinoid.
Le label Memento Mori n’ayant jamais été très intéressé par ce genre de formats courts, c’est sur Headsplit Records (CD, cassette) et Me Saco Un Ojo Records (vinyle) qu’est paru
Encomium To Extinction. Pour l’occasion, les Australiens ont une fois de plus sollicité les talents de Necro Frost avec qui ils avaient déjà collaboré par le passé pour l’illustration de leur premier album sorti en 2019, l’excellent
Metastatic Declination. Côté production, le groupe a choisi de renouer également avec Jason Fuller qui signe ici l’enregistrement de ces quelques titres alors que le mastering a cette fois-ci été confié à un incontournable de la fonction, monsieur Dan Lowndes.
Cette production est d’ailleurs à mon sens l’un des atouts les plus évidents de ce EP, celle-ci nous offrant un son massif, dense et compact (mention spéciale à cette basse qui râcle comme il faut) qui procure d’entrée de jeu à l’auditeur l’impression de se faire rouler dessus. Certains lui trouveront peut-être un petit côté étouffé mais ce manque d’air participe à mon sens à renforcer l’effet escompté par les Australiens et leur Death / Doom implacable même si pour cela il a semble-t-il fallu sacrifier de cette abrasivité d’antan.
Hormis cette production mise à jour pour l’occasion, le groupe originaire de Melbourne n’a pas changé grand-chose à sa formule. On va en effet retrouver tout au long de ces vingt-huit minutes tout ce qui a toujours fait le charme des Australiens à savoir un savoureux mélange de brutalité, de groove et de lourdeur à travers une formule simple, équilibrée et particulièrement efficace. Partagée entre séances musclées toujours assez brèves mais néanmoins punitives ("Led To The Worms" à 1:39, "Encomium To Extinction" à 0:07, 0:19 et 4:15, "Mired In Decay" à 1:31, les toutes premières secondes de "Morbid Curse", "Strangulation" à 1:33 et 5:13), accélérations Punk / Thrash rudimentaires mais toujours aussi entrainantes ("Encomium To Extinction" à 0:14, 0:25, "Mired In Decay" à 0:16, "Morbid Curse" à 1:42 et 5:06, « Strangulation » à 1:53 et 5:25), passages chaloupés idéals pour rouler des mécaniques ("Led To The Worms" à 0:52, 2:02, "Encomium To Extinction" à 1:59, "Morbid Curse" à 0:14, 1:09 et 2:56) et bien évidemment quelques moments beaucoup plus lourds et écrasants histoire de bien plomber l’ambiance (les premiers et derniers instants de "Led To The Worms" et "Mired To Death", "Encomium To Extinction" à 1:07 et 2:55, "Morbid Curse" à 3:40, l'essentiel de "Strangulation"),
Encomium To Extinction concentre tout ce qu’il faut pour faire de cette petite demi-heure un moment véritablement agréable et surtout convaincant pour n’importe quel amateur de Death Metal. Certes, comme souvent, tout cela n’est absolument pas nouveau mais de ces riffs faisandés particulièrement bien troussés à ces quelques leads mélodiques tout aussi judicieux (et ces atmosphères viciées qui en découlent) en passant par ce juste équilibre entre attaques frontales et moments plus chaloupés et écrasants sans oublier ce growl profond et caverneux et ces quelques cris habités,
Encomium To Extinction n’a aucun mal à s’imposer comme une digne suite aux précédents enregistrements de la formation.
Si depuis ces défections massives évoquées en début de chronique Carcinoid a retrouvé quelques couleurs avec l’embauche de nouveaux musiciens, il reste désormais à voir si le groupe australien sera en mesure de se monter au niveau de ces précédentes réalisations à commencer par ce dernier EP en date qui plus d’un an après sa sortie demeure d’une efficacité à toute épreuve. Bien sûr, personne n’ira crier au génie à l’écoute de ces quelques titres mais entre cette production massive, ces riffs nauséabonds qui à l’image de cette illustration réussie puent le caveau des familles et cette ambivalence dynamique parfaitement balancée, on tient là une formule qui a fait ses preuves depuis déjà quelques années et qui, lorsqu’elle est aussi bien exécutée, ne souffre d’aucun véritable défaut (même si l'originalité n'est effectivement pas au rendez-vous). Alors je sais bien que ce genre de format court (même s'il ne s'agit pas d'un split ou même d'un EP d'à peine dix minutes) n'a pas toujours le vent en poupe mais passer volontairement à côté de ces quelques titres pour cette raison et a fortiori lorsque l'on aime ce genre de formule est un non-sens absolu. Bref, ne boudez pas votre plaisir car il y a ici matière à se réjouir.
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