chargement...
Remontez pour accéder au menu
394 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Primordial - How It Ends

Chronique

Primordial How It Ends
Des fois, il est bon de ne pas sacraliser l’écoute d’un disque. De le lancer comme ça vient, quand on a un peu de temps, lors de tâches ménagères, de trajets au travail, une musique d’accompagnement à qui on laisse une chance de nous attraper…

C’est bizarrement avec cette manière d’aborder un album que j’ai pu apprécier How It Ends. Il faut dire qu’il arrivait grevé de plein de pierres, à commencer par une petite traversée du désert de Primordial, ce groupe qui avait atteint les cimes avec The Gathering Wilderness et Redemption at the Puritan's Hand (un To the Nameless Dead un poil moins flamboyant entre les deux) avant de donner l’impression de mal vieillir avec Where Greater Men Have Fallen et Exile Amongst the Ruins, deux réalisations honnêtes contenant toujours ce qui place les Irlandais à part et au-dessus de la scène mais plus routinières. Il y avait cet artwork, discutable au minimum, aussi laid qu’une photographie d’époque mal scannée si l’on se veut plus cinglant. Bref, cela partait avec quelques pénalités de départ malgré toute la sympathie que j’ai pour la formation.

Il a donc fallu prendre le temps. Le temps de se faire prendre par ce nouvel album plus riffu que ses prédécesseurs. Le temps de se faire surprendre également, par cette impression d’entendre Primordial effectuer une cavalcade sur les terres d’Irlande, cowboy solitaire retraçant l’Histoire et ses combats incessants de ce bout de monde au bout du monde. Un trot constant et toujours intense – on parle de Primordial après tout, qui a pu laisser des sentiments contrastés mais jamais timorés le long de sa discographie –, certainement pas tranquille mais sachant contrôler son bouillonnement, la foulée régulière et vive, le sang aux tempes battant au rythme du cœur. On le sent dès le morceau-titre : l’heure est au bilan solennel, à la dernière course vers l’horizon, les rangs et les poings serrés, le doute s’immisçant parfois (tristes « Pilgrimage to the World's End » et « Death Holy Death ») mais ne rompant jamais le bois dont on est fait. La bataille aura bien lieu (« We Shall Not Serve » ; « All Against All » et ses airs de Darkthrone vieillissant et furieusement metal) et elle se vivra pleinement, des larmes au sang.

Une fois l’étape franchie, les appréhensions disparues, il convient de donner à How It Ends l’attention qu’il mérite. De profiter de ses moindres détails comme lui paraît regarder chaque chose avec un œil de défi même lors de la fin. Une fin que l’on sent étrangement proche, au point de se dire que l’on a là une parfaite conclusion à la carrière des Irlandais (enterrement que l’on ne souhaite évidemment pas). Car ce dixième album est peut-être celui où les racines de la bande transpirent le plus, de la pluie s’abattant sur l’herbe aux ambiances de guerre civile à la fois anciennes et modernes (« Ploughs to Rust, Swords to Dust »), en passant par ces pubs où les alambics reflètent la lumière tamisée en la floutant, les sentiments vrais s’épanchant dans l’éthylisme (l’irish « Call to Cernunnos »). Un héritage porté fièrement, parfois au-delà de la raison (« Traidisiúnta », emprunt direct à la culture irlandaise et un peu trop « carte postale » à mon goût), jusqu’à une voix qui trouve dans sa sénescence une manière de raconter différemment ses combats. A.A. Nemtheanga est indéniablement un grand leader, de son charisme sur scène à ses prestations vocales, il n’en est pas moins plus essoufflé qu’autrefois, moins dans les harangues qui l’ont fait connaître. Il tire de cet état une grandeur autre, plus tragique, son chant paraissant s’étrangler par moments.

How It Ends est un album de contrastes et d’affirmations mêlés. Dignité, incertitudes, arrogance, humanité, violence et sensibilité se mélangent, parfois d’un seul trait (« Nothing New Under The Sun »), le son même se faisant lisible et comme légèrement brouillé, puissant et clair, équilibre précaire où l’on sent les forces tenir à un fil prêt à se rompre. Une œuvre en tension donc, qui, si elle est loin d’être parfaite – notamment dans une conclusion plus classique dans son appropriation du folklore celtique – et pourra être vue comme un best-of des dernières années de Primordial (l’édition collector allant jusqu’à exhumer les débuts de la formation avec des titres datant de 1991), a fini par s’inscrire chez moi comme égale aux meilleures œuvres des Irlandais.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Primordial
Celtic Black / Doom Metal
2023 - Metal Blade Records
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (2)  8.5/10
Webzines : (5)  6.94/10

plus d'infos sur
Primordial
Primordial
Black Metal - 1991 - Irlande
  

tracklist
01.   How It Ends  (07:50)
02.   Ploughs to Rust, Swords to Dust  (07:35)
03.   We Shall Not Serve  (07:18)
04.   Traidisiúnta  (02:12)
05.   Pilgrimage to the World's End  (07:07)
06.   Nothing New Under the Sun  (07:11)
07.   Call to Cernunnos  (05:59)
08.   All Against All  (08:48)
09.   Death Holy Death  (05:40)
10.   Victory Has 1000 Fathers, Defeat Is an Orphan  (06:14)

Durée : 65:57

parution
29 Septembre 2023

voir aussi
Primordial
Primordial
Storm Before the Calm

2002 - Metal Blade Records
  
Primordial
Primordial
Exile Amongst the Ruins

2018 - Metal Blade Records
  
Primordial
Primordial
Redemption At The Puritan's Hand

2011 - Metal Blade Records
  
Primordial
Primordial
The Gathering Wilderness

2005 - Metal Blade Records
  
Primordial
Primordial
Where Greater Men Have Fallen

2014 - Metal Blade Records
  

Through The Eyes Of The Dead
Disomus
Lire la chronique
Mortal Sin
Mayhemic Destruction
Lire la chronique
Mudslider
Eerie Visions
Lire la chronique
Hateworld
Return to Earth
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Juillet 2025
Jouer à la Photo mystère
Destinity
Ascension
Lire la chronique
Apocalypse
Apocalypse (Rééd.)
Lire la chronique
Phantom
Tyrants Of Wrath
Lire la chronique
Maltuka
Black Rite (EP)
Lire la chronique
Pest Control
Year Of The Pest (EP)
Lire la chronique
Machine Head
Unatoned
Lire la chronique
Vio-Lence
Eternal Nightmare
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Juillet 2025
Jouer à la Photo mystère
Gladiator
Made of Pain (Rééd.)
Lire la chronique
SexMag
Sexorcyzm
Lire la chronique
Mordred
Fool's Game
Lire la chronique
Gatinaicticut Metal Fest 2025
Bleedskin + Corrosive Eleme...
Lire le live report
Warfield
With The Old Breed
Lire la chronique
Stress Test
Stress Test
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Juin 2025
Jouer à la Photo mystère
Execution
Camisole
Lire la chronique
Entretien avec Endless Agony
Lire le podcast
Warbringer
Wrath And Ruin
Lire la chronique
Anialator
Death Is Calling
Lire la chronique
Infernal Bloodshed Over Europe 2025
Carnation + Cryptopsy + Dec...
Lire le live report
Chemicide
Violence Prevails
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Juin 2025
Jouer à la Photo mystère
Entropy
Ashen Existence (Rééd.)
Lire la chronique
Retador
Earëndel
Lire la chronique
Mindlag Project
Exophronicon
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Mai 2025
Jouer à la Photo mystère