Le successeur de
« The Gathering Wilderness » se sera fait attendre… 2 petites années séparent « To The Nameless Dead » de son prédécesseur, mais d'un point de vue personnel je réalise maintenant que ce furent 2 années bien trop longues, tant ce précédent opus (et première découverte du groupe pour ma part) m'avait complètement conquis, hissant sans difficultés Primordial dans la longue liste des groupes que je me devais d'approfondir…N'ayant pas pu creuser plus en avant leur discographie, je reprends le train en marche avec cet album, qui disons le de suite ne démérite pas de son illustre prédécesseur…
Primordial est, pour ceux qui n'auraient pas eu vent de leur chef d'œuvre de 2005 et de leur désormais conséquente discographie, un combo Irlandais qui pratique une sorte de Folk / Dark Metal particulièrement attractif et authentique, évoquant à longueur de chansons les difficultés vécues par le peuple Irlandais au fil des siècles (pour ceux qui s'intéressent un minimum aux paroles qui sont une fois n'est pas coutume excellentes ici). Attractif, car Primordial sait captiver son public au travers de longues mélopées mélancoliques qui en appellent à l'imagination de l'auditeur, lequel s'imagine très vite au bord de mer, surplombant une falaise face à la mer déchaînée et tentant de distinguer quelque chose au travers d'un brouillard impénétrable. Certains groupes arrivent à « imager » leur musique, Primordial en fait partie, car en un seul coup d'œil à la pochette suivi d'une lecture des paroles me suffit à m'immerger pleinement dans une atmosphère aussi intimiste que contemplative. Authentique également, et cela par différents biais : déjà, ce son on ne peut plus naturel, qui fait sonner la batterie comme une vraie batterie, et non pas comme une machine de guerre futuriste ; ces guitares et cette basse (parfaitement audible ! ) qui sonnent aussi simplement qu'on branche un jack sur un ampli ; et enfin (et surtout) ce chant… qui nous transporte au cœur des paysages Irlandais les plus savoureux. A.A. Nemtheanga est véritablement le maître d'œuvre chez Primordial, voilà un vocaliste qui n'a pas besoin d'artifices quelconques pour exprimer les plus belles émotions qui soient. Chez Primordial, point de growls, point de chant criard semi-blackisant, la voix de Sir Nemtheanga se suffit à elle-même, venant droit du cœur, et chantant (hurlant parfois) avec ses tripes des textes bien documentés qui ramènent à des siècles en arrière. Fier de ses origines, le groupe l'est sans aucun doute possible, et ne trouvera sans doute jamais meilleur interprète que ce chanteur absolument exceptionnel, qui met une conviction communicative dans l'expression d'époques tourmentés que nous n'avons pas connus…
Voilà pour la présentation en quelques lignes : afin d'affiner votre vision du « son » de Primordial, et de voir si ce groupe saura vous convaincre, pensez qu'on se rapproche ici d'ambiances tel qu'on en trouve chez Agalloch (« The Mantle » et sa pochette brumeuse) et Opeth (à cheval entre « Morningrise » et « Blackwater Park »). Comparaisons malgré tout arbitraires, car aucun groupe dans ma maigre culture « Dark » ne s'approche réellement d'une approche tel qu'elle est présentée par Primordial. Qu'importe la forme, pourvu qu'on ai les sensations… Et ce n'est pas là non plus que les Irlandais vont me décevoir, car ce « To The Nameless Dead » est le successeur idéal du déjà génial
« The Gathering Wilderness », déployant la mélancolie propre au groupe sur de longues compositions dépassant allègrement les 7 minutes. Des minutes qui ne paraissent jamais longues, tant je me laisse bercer par ces riffs, ces courts solis, et ce chant mélodramatique qui mène la barque au dessus des flots tumultueux… Malgré quelques inclusions acoustiques (« Heathen Tribes »), le Primordial de 2007 est toujours aussi colérique et désespéré, non pas dans sa forme qui n'est jamais pleine de rapidité et de rythmiques surpuissantes, mais dans son fond sous-jacent, qui s'exprime au travers d'envolées électriques toujours parfaitement maîtrisés, telle cette rythmique lancinante de « Gallows Hymn » ou l'introduction (et l'outro, tout aussi exceptionnelle) très Immortalienne de « No Nation On This Earth ».. à vrai dire aucune pièce maîtresse ne se dégage vraiment du reste, car chaque titre est exceptionnel, chaque riff replacé dans son contexte a son importance, et « To The Nameless Dead » est aussi parfait et cohérent qu'il soit disséqué titre par titre ou absorbé en une seule écoute. A peine sera-t-on étonné d'entendre la furieuse rythmique de « Traitors Gate », titre étonnamment rapide pour du Primordial, mais qui se coule parfaitement dans cette fin d'album qui ne perd pas une miette de l'intensité dégagée depuis la première note. Non, vraiment, ce groupe est aussi exceptionnel qu'original, et cet album devrait vous conquérir (un terme guerrier bien approprié) dès les premières écoutes. Je ne peux m'empêcher d'établir pour conclure ma prose la comparaison avec
« The Gathering Wilderness », qui m'avait laissé dans le même état de plaisir auditif… disons que « To The Nameless Dead », tout en étant qualitativement de la même trempe, me parait un peu plus difficile d'accès de prime abord, et que mon cœur pencherait peut être davantage pour son prédécesseur, si ce difficile dilemme devait m'être présenté. Mais que cela ne vous freine pas dans votre acquisition de cet indispensable, qui confirme à mes yeux le talent incontestable des Irlandais de Primordial. A découvrir d'urgence…
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