Quand on fait écouter du métal à des « néophytes », très souvent vous devez entendre la même chose que moi : « la musique est bien, mais j’ai du mal avec le chant » (ou alors « c’est de la merde ton truc », en version moins polie). Ce sont les mêmes généralement, qui, quand vous leur demandez ce qu’ils écoutent, vous répondent « un peu de tout » (autrement dit, les merdes qui passent en télé et en radio, ou rien en réalité), et sont conditionnés par une société dans laquelle le chant est la première chose qui ressort d’un morceau de musique. Et il est certains que dans nos styles, qui plus est quand ils sont extrêmes, le chant n’est pas forcément le premier point d’accroche pour nos oreilles endurcies aux décibels, qui savent apprécier cette violence inhérente aux vocalises growls, grunts, shrieks & co ; autrement dit on apprécie le chant mais un growl restant un growl, on s’attache souvent davantage à la musique qu’au chant, par chez nous.
A ce titre, PRIMORDIAL est justement un contre exemple parfait : après des débuts au chant plutôt rugueux, le groupe a pris la décision de lâcher la bride à AA. NEMECHAN, qui a pu lancer dans des vocalises qu’on pourrait qualifier d’épiques, et ce depuis
« The Gathering Wilderness » (voire un peu avant). Depuis, le groupe a trouvé sa voie, bonifié son style et gagné en popularité, mais tout cela vous le savez sans doute déjà si vous lisez cette kro. Et ce satané AA. NEMECHAN est devenu la pierre angulaire, avec son chant qui vous prend aux tripes, de ce combo Irlandais hors du commun.
Ce qui nous amène à « Where Greater Men Have Fallen », nouvel opus de notre chanteur lyrique et de son orchestre. A peine le titre éponyme entamé, en écoute ici à droite, l’on rentre dans des pantoufles musicales bien confortables, qu’on commence à connaître par coeur : 8 minutes de plaisir auditif, de grandiloquence, de mélancolie et de chouettes riffs dark / folk (sisi). PRIMORDIAL n’a pas changé d’un iota sa recette, et les deux titres qui suivent sont eux aussi tout simplement excellents, avec leur quota réglementaire de volupté musicale et d’enchantement auditif (la superbe envolée finale de « Come the Flood », le tapping endiablé de « Babel’s Tower »). Album parfait ? Non…Car….et croyez moi, ça me fait mal de l’écrire..mais la suite est un peu moins réjouissante. J’éprouve déjà une certaine déception pour la très rapide « Seed of the Tyrants », le groupe avait déjà prouvé par le passé qu’il savait faire parler la poudre (souvenez vous de « Traitor’s Gate » ou de « The Burning Season »), mais je les préfère dans les mid tempos lancinants que les titres avec du blast, laissez ça à d’autres les gars, ou sur de courts passages alors. Le ventre mou de l’album se poursuit avec « Ghost of the Charnel House », sans grande saveur, et le chant plus black sur « The Alchemist’s Dead » vient enrayer ma belle diatribe sur l’intensité du chant clair, car pour le coup l’émotion passe nettement moins bien et l’ensemble sonne plus quelconque. La fin de l’album redresse le tir, avec un « Wield Lightning to Split the Sun » impressionnant de présence vocale grâce à son chant doublé, et appuyé par une présence plus nette des élements folk.
Et après moultes écoutes, cette impression ne s’est que renforcée, pour aboutir au terrible constat que vis-à-vis de ses 3 prédécesseurs, ce petit dernier est une (petite) déception. Quand j’ai envie d’écouter du PRIMORDIAL, instinctivement mon choix se porte généralement sur
« The Gathering Wilderness » (rien que pour « The Coffin Ships »),
« To The Nameless Dead » qui est excellent de bout en bout, et le petit dernier « Redemption… » que je n’ai pas tant écouté mais ne m’a jamais déçu jusqu’alors. Alors que je sais déjà qu’au fil des années je ne reviendrai que rarement sur « Where Greater Men Have Fallen », ou alors uniquement pour son trio de tête. N’allez pas croire que l’album est une purge pour autant, tout y est très correct…mais pas sublime comme il se doit chez un groupe de cette ampleur. La faute à quelques erreurs de parcours, qui ne pardonnent pas sur une tracklist de seulement 8 titres, et aussi parce que ses grands frères sont déjà juste trop parfaits. Pas sur le podium pour moi cette année, mais au dessus du lot quand même. A vous les studios.
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