Daylight Dies - No Reply

Conquis par leur second album "Dismantling Devotion", je me devais de jeter une oreille à leur premier album sorti presque 4 ans auparavant sous la bannière de Relapse Records. Déjà soutenu par un certain Anders Nyström, les américains de Daylight Dies posent d'amblée avec "No Reply", les bases d'un style lourd et mélancolique aux influences non dissimulées. A cette époque, le groupe était composé de quatre personnes, dont un autre chanteur en la personne de Guthrie Iddings qui a quitté le groupe après la tournée de cet album. Attendez-vous donc à plus d'une heure de pur désespoir.

En collaboration avec le groupe, Travis Smith n'a pas failli en concevant la pochette de cet album car il a su parfaitement transcrire sur papier l'essence même de la musique de Daylight Dies. Avant même d'écouter le disque, il se dégage des photos et des couleurs utilisées, cette tristesse et cette nostalgie qui collent à la peau du groupe. En effet, c'est à travers un style lourd et froid, tout droit sorti des débuts d'un Katatonia que Daylight Dies articule sa musique. Tout y est lent, posé où la seule violence qui s'en dégage est celle d'une infinie détresse que traduisent parfaitement les hurlements de Guthrie. Même si l'on sent les influences très présentes, les américains ont su néanmoins apporter leur touche personnelle dans la composition des mélodies, de l'atmosphère, uniques et prenantes : leur manière de croiser le clair et la saturation, l'atmosphérique et les passages lourds ne trompent pas et offrent un style immédiatement reconnaissable que l'on retrouvera par la suite.

Mais là où le groupe a effectivement fait une "erreur" si je puis dire, c'est concernant le mixage (cf. l'interview du groupe pour l'album "Dismantling Devotion"). Loin d'être mauvaise, la production que le groupe a choisi de réaliser lui-même, manque tout de même cruellement de relief et ne fait pas toujours honneur à des compositions globalement inspirées et riches en émotions. Car hormis ça, "No Reply" fait bien parti de ces premiers albums aussi réussis que prometteurs (et la suite leur donnera raison). S'il peut être parfois un poil ennuyeux et répétitif, ce qui restera de ce premier album sera sans doute sa portée émotionnelle, vif témoignage d'une capacité certaine à aller chercher ces choses qui font mal au plus profond de vous-même et de vous plonger dans état de noirceur presque suicidaire. Un album beau et touchant donc qui devrait entretenir tout doomeux qui se respecte.

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