Miaaaouuu cuicuicui ! Rooh mais chuuut faites taire un peu vos machines de guerre ! Que ce soit celles que vous écoutez ou bien celles qui massacrent des innocents partout sur la Terre ! Nan, franchement, arrêtez de vous faire du mal, écoutez notre message de paix, laissez-vous aller, nous sommes Within Temptation et nous allons vous emmenez au cœur de chaque chose….
Spa prétentieux déjà pff…
Mais bon, pour une fois que ce n'est pas un album de brutal quelque chose à paraître sur notre webzine préféré, ne soyons pas si négatifs ! Mais ça va être difficile,
The Heart of Everything, est étroitement proche de
The Silent Force et si la déception était déjà au rendez-vous en 2004, elle l'est à nouveau en 2007, deux fois de suite, ça fait mal.
Within Temptation fait ce que le groupe sait le mieux faire : des structures simplissimes, des refrains plus ou moins accrocheurs, le tout porté par des violons et des chœurs omniprésents tout en continuant d'intégrer divers instruments pour étoffer les compos et même si le groupe s'est quelque peu détaché de son orchestre, des arrangements orchestraux sont tout de même bien présents pour plus de la moitié des morceaux.
Mais le groupe a aussi évolué. Les compos sont plus longues, les structures quelque peu complexifiées par l'ajout de ponts instrumentaux et de variances. Les compos laissent aussi place à des solos qui étaient quasiment inexistants sur
The Silent Force, ce qui a dû ravir les guitaristes certainement blasés de ne jouer que des rythmiques basiques. L'absence d'orchestre permet de varier et de donner un caractère propre à chaque morceau. Les intros et outros sont soignées aussi bien que les variations. On sent que le groupe a voulu approfondir chaque titre en ne se s'arrêtant pas là où ils avaient l'habitude de le faire et le morceau éponyme est parfaitement représentatif de cette évolution. Mais le changement le plus notoire et qui sauve certainement l'album est le chant de Sharon. Elle ne se cantonne plus désormais à ne chanter que de sa voix fluette, mais explore les voix graves, agressives comme sur
The Heart of Everything,
When We Start Killing,
Final Destination. Sinon, elle a injecté de nombreuses nuances dans son chant qui a beaucoup plus de caractère, beaucoup plus de prestance et c'est vraiment pour moi LE point positif de cet album.
Cette nouvelle production est à nouveau très soignée, la paix est le concept central des paroles, la volonté que les hommes se rendent compte du mal qu'ils ont fait – on adhère ou pas- mais le groupe est allé jusqu'au bout et la pochette parle d'elle-même : Sharon est la justice aveugle, d'un côté toutes les religions rassemblées, d'un autre la paix qui peut s'épanouir.
Si le bilan de cet album s'arrêtait là, on pourrait presque croire qu'il se place au-dessus du précédent dans la diversité, la richesse et pour les efforts afin de ne pas se limiter aux structures bonnes pour la radio. Mais hélas, il y a tout un aspect qui fait que Within Temptation a opté pour la pente glissante avec laquelle il flirtait déjà sur
The Silent Force, celle de la commercialité pure et dure. Le groupe semble envier les succès de formations aux musiques et styles bien plus accessibles. Le duo
What Have you Done , sorti en single avant l'album introduit une touche tellement néo, tellement vendeuse qu'on se demande si le groupe n'a pas voulu faire l'effet d'un
Bring me to Life (c'est bizarre mais on l'a déjà dit pour leur ancien album, c'est pour dire à quel point le groupe n'a finalement pas tant changé que ça). Pour rester dans le côté néo, le titre
The Cross, dont ils auraient pu se passer tellement il est mauvais, est un model de parfait metal commercial qui pue. On aurait dit que le groupe a pris les plus mauvais exemples dans le metal à voix féminine comme influences pour ce nouvel album. Les titres tels que
Hand of Sorrow ou
The Truth Beneath the Rose, le titre le plus long de l'album, sentent le dernier Nightwish à plein nez au niveau de l'orchestration et lorsque j'entends « cruelty of the beast » dans le refrain je me demande s'ils n'ont pas fait un clin d'œil à la formation finlandaise. De manière générale, les morceaux ont parfois plus une tournure pop/rock au niveau des mélodies comme,
Frozen,
All I need qui contraste avec l'usage abusif du palm mute des grattes. Bref, tout ce mélange transforme le « metal » de Within Temptation en belle soupe populaire bien tiède. Et pour les autres chansons, à part quelques titres
Our Solemn Hour,
The Heart of Everything, la qualité musicale n'est plus autant au rendez-vous, les refrains ne sont pas aussi inspirés que sur l'album précédent et la répétition du style est lassante, voir sans intérêt. On sait que le groupe est une machine à pondre des refrains et des mélodies accrocheuses mais elles sont tellement similaires, tellement prévisibles qu'au bout d'un moment on décroche complètement. Et puis, le groupe en fait trop, l'espace musical est bouché par plein d'effets, d'instruments sans arrêt. C'est pas spontané, c'est trop travaillé, trop saturé. C'est trop quoi.
Encore une fois, on écoute ça sans se faire vraiment mal aux oreilles (même si des fois, certaines mélodies m'ont faire crisser des dents). Comme il a été dit, c'est de la bonne musique pour ascenseur, mais de la musique pour ascenseur quand même. Parce que ce qui manque à Within Temptation depuis déjà deux albums, c'est de l'émotion, et même si Sharon semble ressentir ce qu'elle chante, ce n'est pas suffisant pour que l'on soit touché par l'ensemble. Je pense que le groupe n'a pas compris que l'émotion, c'est pas forcément dans les violons.
Par gulo gulo
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Raziel
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo