Novembre 2052, quelque part dans le 93 entre deux tours de béton...
Une fois de plus, PHPNET vient de planter. Beau cadeau d'anniversaire pour mes 70 ans ! Il faut dire qu'avec 200 personnes connectées simultanément et cette version 4 assez lourde qui traîne depuis les années 2000, leur serveurs ont encore du soucis à se faire. Malheureusement, la personne qui devait s'occuper de nous concocter une nouvelle version (Krow qu'il s'appelait si mes souvenirs sont bons...) a eu une révélation pour le white symphonique de Bertrand Rieu (le fils du célèbre violoniste André qui a repris l'entreprise de son père) et a quitté le webzine il y a longtemps. Enfin bref, ça doit faire maintenant 45 ans qu'on se dit qu'il faudrait changer d'hébergeur mais la motivation n'est plus vraiment là. Ah... *soupir* Thrasho n'est plus ce qu'il était. A force de rabacher ça avec les quelques anciens qu'il reste ici, on va finir par vraiment passer pour les papys que nous sommes. Depuis l'assassinat de Chris qui s'était lancé dans un commerce parallèle pour arrondir ses fins de mois (il était dur en affaires), tout est parti en couille. VS a sombré après le suicide collectif de ses collaborateurs engendré par cette nouvelle (Chris était très apprécié), Thrasho est devenu le webzine metal de référence et von_yaourt, dans ses grands délires mégalomaniaques, en a profité pour organiser un putsch avec les petits nouveaux de l'équipe (quelle bande de petits cons !) pour déstabiliser la direction vieillissante du site. Sa disparition en 2049 n'a rien changé à la nouvelle orientation du site : exit le Thrashocore qu'on aimait tant, c'est désormais sur un truc qu'on pourrait appeler Technocore qu'il faudra compter : au menu, du techno-death, du techno-thrash, du techno-black et tout ce qui rend psychopathe quoi.
Voilà le tableau en cette deuxième partie de vingtième siècle. Pas très réjouissant tout ça. Et avec cette guerre qui s'éternise, y a vraiment de quoi se foutre en l'air... A croire que quelqu'un cherchait à réunir les conditions pour que je vous parle d'un album et même d'un groupe qui n'a jamais eu l'accueil qu'il méritait : Yearning. Christliar aurait sans doute trouvé de meilleurs mots que moi mais l'homme s'est subitement volatilisé et je ne pouvais pas laisser Thrasho sans évoquer une dernière fois, le nom de cet excellent combo finlandais. Parmis tous leurs albums sortis après
"Evershade", le choix n'a pas été facile. Pourquoi "Merging Into Landscapes" plus qu'un autre ? Difficile à dire. Peut-être pour son mystérieux artwork, pour cette chanson qui m'est dédié, ou tout simplement parce que ce cinquième album est une preuve de plus du génie et de la personnalité de Juhani Palomäki, la tête pensante du groupe, qui n'aura malheureusement pas connu la renommée de son vivant. Vous a-t-on déjà dit que l'existence était injuste ?
Si par les temps qui courent, vous manquez d'ambiances pour accompagner votre quotidien, vous pourrez au moins vous dire que vous êtes tombé sur la bonne chronique. Et oui, il a beau avoir 45 ans, le doom atmosphérique du père Juhani n'est demeure pas moins actuel. Tout comme la tristesse, sa musique a su traverser les âges. Tantôt plombante comme le retentissement des bombes, tantôt plus calme et mélancolique comme le souvenir de nos jours heureux, l'atmosphère de cet album est un véritable défouloir émotionnel qui vous arrachera les dernières larmes qu'il vous reste, comme si vous deviez ajouter dans la balance, la souffrance de la perte d'un être cher (cet album est dédié à la mère de Juhani). Grosses rythmiques, mélodies épiques, claviers oniriques, le style est resté dans la lignée de leurs débuts, immédiatement reconnaissable et jamais égalé à ce jour. Et quel organe que celui de Juhani quand même, aussi expressif et puissant en chant death que clair.
Contrairement à la pollution sonore actuelle, il en avait beaucoup lui de l'inspiration et j'espère que vous prendrez le temps un jour d'écouter ces 46 minutes de détresse sonore. Plus sombre et plus hargneux encore qu'
"Evershade", "Mergning Into Landscape" a apporté une sensation encore plus grande de tristesse et de lourdeur, même si le style reste globalement inchangé. Malgré l'omniprésence des guitares solos, des claviers et des apparitions vocales de Tiina Sitomaniemi, la base rythmique impose son pas lent et pesant. De plus, l'album est soutenu par une production qui le met totalement en valeur, écrasante et incisive pour les guitares et à la fois diffuse et atmosphérique pour tout ce qui porte la mélodie. En le réécoutant, seuls les claviers ont un peu vieilli, trop ancré dans leur époque sans doute, mais ils n'enlèvent rien à cette mélancolie qui se dégage de l'ensemble.
Quelle dommage que ce son n'ait pas eut plus d'écho auprès des nouvelles générations. L'humanité a laissé mourir ce qui était beau et fait avec passion. Yearning n'est pas le seul bien sûr, mais il fait parti de cet héritage perdu que nous sommes peu à connaître aujourd'hui. Au lieu de ça, les jeunes préfèrent passer pour des blaireaux en dansant la "mekatonik" sur de la musique de merde. Ca me rappelle quand j'avais 25 ans et que la jeunesse tentait de perdre sa graisse sur de la "tecktonik" dans des jeans slim. Quel monde de merde... Bizarrement, c'est quand on commence à prendre conscience de ce qui nous entoure, que le doom nous rattrape. Yearning, c'est un peu la musique du passé, du présent et du futur, de ce monde qui n'a jamais tourné rond et qui ne trouvera de salut que dans le déclin inéluctable de l'humanité. Bon je ne vous minerai pas le moral plus longtemps, je sais que vous n'avez qu'à jeter un oeil par votre fenêtre pour ça. En espérant que l'oeuvre de Juhani ne se perdra pas à jamais et qu'un disciple entretiendra la mémoire de ce groupe (quel luxe que l'espoir, je sais), je retourne à ma bouteille de whiskey, ma plus fidèle compagnie ces derniers temps.
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