Bestial Devastation - Your Vagina Is Sick
Chronique
Bestial Devastation Your Vagina Is Sick
Comme son nom ne l'indique pas, Bestial Devastation n'est pas un tribute-band à Sepultura. Le continent n'est pas le même puisque c'est d'Europe et plus particulièrement d'Italie dont le quatuor est originaire, le style de pochette n'est pas le même (pas besoin de vous faire un dessin) et le style pratiqué non plus puisque ce qui intéresse le groupe n'est pas le thrash mais plutôt le gore-grind bien bourru. Et Bestial Devastation aime les femmes, oh ça oui puisque tel un Casanova, ils n'hésitent pas à dédier leur art au sexe faible. En l'occurrence, c'est le sexe tout court puisque ce Your Vagina Is Sick est dédié entièrement aux maladies que nos chères amies les femmes peuvent véhiculer. 13 titres pour en apprendre plus sur la vie de nos amies les femmes, c'est génial pour être incollable le jour ou votre chère et tendre moitié se choppe un herpès génital ou un « papilloma virus ».
Ce qui branche donc nos italiens, c'est le gore médical à souhait avec tout ce qui va autour (sans mauvais jeu de mot). Place donc une pochette charmante et bucolique de circonstance et des paroles ma foi très inspirées par je ne sais quel guide médical. C'est un peu comme si un groupe faisait des chansons dont les paroles seraient des extraits du Vidal. Outre le fait que le niveau des paroles soit limité aux symptômes et à la description minutieuse des maladies vaginales, la musique du combo verse dans un gore-grind simpliste mais somme toute efficace.
Le style n'est pas reconnu comme un haut modèle de technique et ce n'est pas avec cet album que ça va changer. Les structures sont simplistes notamment pour les rythmiques. Avec le batteur : c'est rouge sang ou blanc clinique mais il ne faut surtout pas mélanger : soit du binaire, soit du blast avec chinoise et parfois quelques roulements (j'ai dit parfois). On pense donc à Foetopsy pour l'omniprésence des blast dans les compos mais sans le côté ravagé et expéditif des américains. Le riffing est lui aussi assez rudimentaire, mais il n'est pas pour autant dénué d'efficacité. L'utilisation de guitares à 7 cordes fait sonner le tout six pied sous terre, on a d'ailleurs l'impression d'un véritable mur de gratte à la Liturgy (mais en moins bien). Tout ces ingrédients plus ou moins douteux donnent un gore-grind classique avec quelques relents de death assez bien foutus auquel il ne faut pas oublier de rajouter quelques breaks histoire de ne pas s'endormir, même si ces derniers tombent parfois comme un cheveu sur la soupe.
Il y a très peu de finesse (voire pas du tout) pendant cette grosse vingtaine de minutes enchanteresses, ça envoie le bois grâce à des blasts bien sauvage (par contre, si on débranche le trigg, je suppose que l'on entend plus grand chose). La basse est inexistante (pourtant ils ont un bassiste) et le chant est quant à lui très… personnalisé comme dirait Chouchou. On a affaire une voix criarde qui fait légèrement penser à celle de Gorerotted. Mais en pire. J'avoue avoir énormément de mal à supporter ce timbre de voix, mais la pilule passe un petit peu mieux grâce à des backings label « sanglier », bien qu'un peu gonflant à la longue.
L'album est très court et le style de riff est souvent redondant d'où une impression de déjà entendu. Mais il y a de quoi se faire saigner les tympans grâce à quelques ralentissements sanguinolents et une poignée de bons riffs dodus à se faire exploser les rotules. Bestial Devastation tape dans le gras, aussi finement qu'un grand coup de poing dans le vagin (image de circonstance). L'album s'achève sur une touche festive grâce aux tambourins, de quoi concurrencer le petit bonhomme en mousse.
Au final, Bestial Devastation signe un album aussi velu que la toison pubienne de la bonne femme sur la pochette (qui ferait une très belle publicité pour le front anti-Gillette). C'est basique mais efficace, sans finesse mais assez bien fait. On regrettera juste le chant absolument innommable qui fait que l'album à du mal à passer. Mais bon, que ne ferait-on pas pour en savoir plus sur ces êtres délicats que sont les femmes ?
| Scum 9 Février 2008 - 2452 lectures |
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