chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
112 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Diablo Swing Orchestra - Sing-Along Songs for the Damned and Delirious

Chronique

Diablo Swing Orchestra Sing-Along Songs for the Damned and Delirious
Le retour du groupe prodigue. C'est un peu l'effet que m'a fait l'arrivée de « Sing-Along Songs for the Damned & Delirious » dans ma boîte aux lettres, si si. En même temps l'acte de naissance du groupe, « The Butcher's Ballroom », avait été une telle révélation, une telle tranche de bonheur musical qu'il était difficilement concevable que mon palpitant reste au repos au moment de la réception du petit second. Rappel rapide pour les ceusses qui auraient boudé ou manqué le 1er épisode: Diablo Swing Orchestra, dont le patronyme reflète bien l'approche atypique, a creusé dès son premier méfait un sillon très personnel dans le champ métallique, entre metal à cantatrice, heavy/thrash couillu et musique barrée, le tout traversé d'influences exotico-classiques que des cuivres chaleureux et un violoncelle contribuent en bonne partie à exprimer… Quoi? Qu'ouïe-je? Un Nightwish wannabe qui voudrait s'acheter une personnalité en allant piocher chez Apocalyptica et Mr Bungle? Hors de ma vue cynique peine-à-jouir! Non: si comme tous les précurseurs Diablo Swing Orchestra a ses racines plongées dans le terreau fertile des classiques passés, ses branches partent loin au-delà, vers d'autres cieux producteurs d'une nouvelle génération de frissons destinés à l'auditeur curieux.

La difficulté du deuxième album pour un groupe à personnalité aussi forte, c'est d'arriver à compenser une baisse mécanique de l'effet de surprise par un redoublement du génie créatif, le tout sans donner l'impression de surexploiter la recette du premier opus. Et les suédois réussissent brillamment l'exercice, poursuivant leur exploration la machette à la main et l'inspiration en bandoulière au travers de friches métalliques quasiment vierges, le tout en ne cessant de faire swinguer un max la machine à riffer. D'ailleurs ça part sur les chapeaux de roue (parenthèse culturelle: à noter que si "chapeau de roue" peut s'appliquer à toutes les bagnoles, là seule exception notable se trouve chez Renault avec le "slip Kangoo roue") avec un "A Tapdancer's Dilemma" ébouriffant, tube "cabaret décadent"-metal où des cuivres badins et une section rythmique bondissante nous la jouent "Joy, Hapiness & Mr Maboule" sur un morceau hyper accrocheur à rapprocher, pour l'état d'esprit, du "Sick Boogie Murder" de Trepalium. Ecoutez-donc le morceau gracieusement mis à votre disposition dans la colonne de droite: c'est pas encore plus "Snap your fingers" que la boîte de jazz de papa Jonas ça? Et puisqu'on est dans le registre joyeux et loufdingue, inversons les proportions de ces deux ingrédients pour évoquer "Bedlam Sticks", vol tumultueux mais vivifiant au dessus d'un nid de coucous sacrément barges. Tel un Sleepy Gorilla Museum ayant bouffé des pilules thrash, le groupe y déploie un kaléidoscope vocal foisonnant, des ponts pizzicato rigoletto, du bûcheronnage de brutasse et un refrain imparable (Leave me alooo-ooo-ooo-oo-ooo-ooo-oone) sans jamais en mettre une goutte à côté.

Mais loin de se contenter d'enfiler à longueur de titres un gros nez rouge qui servirait à attirer la sympathie tout en masquant certaines lacunes, le groupe nous promène dans une succession de tableaux insolites, chacun ayant sa touche, ses couleurs, son attrait. Ainsi "A Rancid Romance" donne dans un tango metal où s'épanouissent triste trompette mexicaine, discrètes castagnettes, saccades guitaristiques et duo vocal à la solennité latine surjouée. On reste ensuite dans les saveurs latinos sur « Lucy Fears the Morning Star » qui enchaîne intro grandiloquente, prestation de cantatrice apoplectique et final éblouissant (à partir de 4:45) où s'unissent percu' pétillantes, trompettes cubaines (appellation d'origine non contrôlée) et guitares puissantes pour un feu d'artifice de bonheur en barre. Et ainsi de suite, le groupe s'en va frotter son registre métalico-lyrico-cinglé à divers univers, de la Slaverie galopante (« Siberian Love Affairs » et « Vodka Inferno ») à des touches western Tarentino (légères, sur la première moitié de « Ricerca Dell'Anima ») en passant par un étonnant mélange des VRP et de Muse (sur « Memoirs Of A Roadkill »). Puis D.S.O. nous laisse sur une dernière extase musicale avec le fantastique final de « Stratosphere Serenade » qui laisse pleuvoir sur l'auditeur émerveillé l'équivalent d'une pluie de poussière d'étoiles provoquant un dernier accès incoercible de chair de poule avant la tombée du rideau.

Alors OK, l'album contient des moments où l'on pourra être amené à penser à un Nightwish en plus exotique et en plus branque, et ces réminiscences occasionnelles ne manqueront pas d'agacer les quelques râleurs de l'assistance – Gnagnagna, tu parles d'un groupe original, gnagnagna ... Mais l'apport global de « Sing-Along Songs for the Damned & Delirious » à l'arc-en-ciel métallique est tel que ces quelques réflexes résiduels de Tarja metal seront vite pardonnés – d'autant plus que quand D.S.O. nous fait penser aux finlandais, c'est pour en évoquer les plus grands moments. Bref, après avoir débarqué de nulle part et estomaqué quasiment tout le monde avec un premier opus frais et novateur, le groupe réussit encore à surprendre et à nous faire adhérer en l'espace d'un claquement de basse aux règles de leur merveilleux Barjoland musical. Le seul point noir c'est qu'au vu de l'impressionnant ratio qualité / originalité / efficacité proposé sur leurs deux premiers albums, je ne vois franchement pas comment les suédois pourraient arriver à rééditer l'exploit dans l'avenir. Je vous l'annonce donc dès à présent: Diablo Swing Orchestra est irrémédiablement condamné à nous décevoir sur leur prochain opus (de l'art et la manière de produire la plus noire des peintures à partir des plus flamboyantes couleurs …). Fin des palabres: achat obligatoire.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Diablo Swing Orchestra
Musique inclassable et barrée
2009 - Ascendance Records
notes
Chroniqueur : 9/10
Lecteurs : (9)  8.39/10
Webzines : (11)  8.15/10

plus d'infos sur
Diablo Swing Orchestra
Diablo Swing Orchestra
Disco swing country rock - 2003 - Suède
  

tracklist
01.   A Tapdancer's Dilemma
02.   A Rancid Romance
03.   Lucy Fears The Morning Star
04.   Bedlam Sticks
05.   New World Windows
06.   Siberian Love Affairs
07.   Vodka Inferno
08.   Memoirs Of A Roadkill
09.   Ricerca Dell'Anima
10.   Stratosphere Serenade

Durée : 48:13

line up
parution
22 Septembre 2009

voir aussi
Diablo Swing Orchestra
Diablo Swing Orchestra
The Butcher's Ballroom

2007 - Candlelight Records
  
Diablo Swing Orchestra
Diablo Swing Orchestra
Pandora's Piñata

2012 - Candlelight Records
  
Diablo Swing Orchestra
Diablo Swing Orchestra
Pacifisticuffs

2017 - Candlelight Records
  

The Duskfall
Lifetime Supply Of Guilt
Lire la chronique
Suicidal Angels
Profane Prayer
Lire la chronique
Fatal Collapse
Fatal Collapse
Lire la chronique
Reavers
Violator (EP)
Lire la chronique
Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique
Necromanteum EU/UK Tour 2024
Aborted + Carnifex + Revoca...
Lire le live report
Headless Hunter
The Undertaker
Lire la chronique
Exa
Left in Shards
Lire la chronique
Master
Saints Dispelled
Lire la chronique
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Deliver the Suffering
Unleash the Chaos (EP)
Lire la chronique
Dissimulator
Lower Form Resistance
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
No Return
Self Mutilation
Lire la chronique
Campaign for Musical Destruction Tour 2024
Master + Napalm Death + Pri...
Lire le live report
Monolyth + Përl + Nemost
Lire le live report
Electrocutioner
False Idols
Lire la chronique
Kaos 696 Winter War 2024
Helldrifter + Impiety + Nihilo
Lire le live report
Acid Force
World Targets In Megadeaths
Lire la chronique
Eradikated
Descendants
Lire la chronique
Bilan 2023
Lire le bilan
The Bleeding
Monokrator
Lire la chronique