Lantlôs - .Neon
Chronique
Lantlôs .Neon
D'habitude, les projets de Neige (Alcest, Ames Sœurs, Peste Noire ou Magenta d'Azur (ah non, il ne l'a pas encore fait celui-là)) me laissent froid. Ah c'est joliment foutu mais qu'est-ce que ça minaude ! J'ai pourtant jeté mon dévolu sur ce deuxième album de Lantlôs, hydre à deux têtes où il vient prêter sa voix aux compositions de Herbst, suite à la lecture de critiques dithyrambiques à propos de ce post black metal venu d'Allemagne.
Et ouf, point de chant clair « ho oui serre moi fort » à l'horizon ! Neige préfère appuyer les autres instruments d'une voix black douloureuse. Certes, « Pulse/Surreal » possède du cristallin, mais contrairement à un Alcest, il est dépourvu d'effets, une mise à nue se voulant touchante. Ce sentiment caractérise la totalité de ce black metal shoegaze, où tout est à fleur de peau. Partant d'une base un brin jazzy (la basse et le piano de « Minusmensch » par exemple), Lantlôs alterne accalmie post-rock (le début de « This Night Were Ours ») et puissance épique dans une atmosphère brumeuse, proche d'une ville fantôme enneigée. Le multi-instrumentiste Herbst s'est concentré sur des effets discrets (clavier en arrière plan, plusieurs couches de guitares) pour apporter de la profondeur à l'exécution de ces six titres aux relents progressifs…
Mais globalement, je m'emmerde. C'est carré et ce que l'on recherche dans ce genre récent y est : les guitares vibrantes, les mélodies mélancoliques et les envolés blastées. On peut même dire que .Neon est « objectivement » beau (le début de « These Night Were Ours » ou « Neige de Mars » par exemple). Mais tout cela est TELLEMENT convenu, TELLEMENT prévisible que ça énerve. Lantlôs est ce qui donne raison aux détracteurs du post black metal : précieux, voire snob avec son concept « l'urbain c'est le mal », non pas lumineux mais clinquant (« t'es qu'un nom et une prod' » penseront certains au regard de ces tremolos qui se ressemblent tous), du fast food qui tient au ventre cinq ou six écoutes, le temps d'assimiler les morceaux et se rendre compte que cette monotonie ressentie n'est pas celle que les franco-allemands veulent nous faire passer. Rageant pour quelqu'un qui comme moi est d'avis que ce « grim robe en baskets » est des plus innovants, dans un metal extrême qui avait besoin d'air frais.
Il y a d'un autre côté une certaine recherche, comme les enchainements de « Coma » (un titre prenant, tant il sort du lot malgré un retour final au sempiternel blast signalant que là tu vois, tu dois être transcendé) ou ce léger groove jazz, qui laisse penser que la frontière entre le sublime et l'ennui est mince mais je retiens surtout ces grosses ficelles qui usent et abusent du pathos. Avec .Neon, j'ai l'impression d'entendre « Le Post Black pour les Nuls », comme si le duo compulsait un manuel et cochait des cases pendant l'album (chant clair avec post-rock, c'est fait, production éthérée, c'est fait, hurlements avec distorsions, c'est fait etc…). Une musique trop mécanique, clichée. A essayer si vous voulez être « in », encore que je vous conseillerais plutôt Altar Of Plagues ou Krallice, qui eux ont le mérite de surprendre et surtout, d'émouvoir.
| lkea 30 Août 2010 - 4866 lectures |
|
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo
Par Jean-Clint
Par Troll Traya
Par alexwilson
Par Sosthène