L'histoire de Centinex débute en 1990, comme tous les groupes death scandinave émergents de cette époque, Centinex est une bande de jeunes boutonneux blondinets captée par la vague death metal US arrivée tout juste en Suède et désireuse de libérer ses pulsions refoulées. Il ne leur faudra qu'une démo (
End Of Life) enregistrée en juin 1991 au mythique Sunlight Studio pour qu'ils puissent signer sur le modeste label suédois Underground Records. Le groupe ajoutera dans ses rangs un deuxième chanteur et remplacera son batteur pour quelques dates en Suède. Les Suédois retourneront un an plus tard chez Tomas Skogsberg et épaulés de Fred Estby (Dismember) pour la production, afin d'enregistrer leur premier album
Subconscious Lobotomy à l'artwork certainement le plus hideux de l'histoire du death metal (un petit tour dans « Google Images »). Limité à 1000 exemplaires et le label n'étant pas plus, 18 ans plus tard, c'est le récent label espagnol Memento Mori qui ressortira la galette. Galette agrémentée d'un nouvel artwork (ouf !), d'une interview du bassiste fondateur Martin Schulman ainsi que des deux démos
Under The Blackened Sky (1993) et
Transcend The Dark Chaos (1994).
Pas vraiment de musique subtile pour cette première offrande, Centinex suit le death metal violent et primaire de Grave pour 35 minutes de lancées de gros parpaings. Comme tous les groupes de cette décennie enregistrant au Sunlight Studio, ajoutez les termes « riffs triple épaisseur scie-sauteuse », « rythmique groovy » et « chant écorché à se saigner les cordes vocales » pour la description. Une certaine puissance se dégage d'ailleurs de ce
Subconscious Lobotomy, la faute à un batteur déchaîné et utilisant la bonne vieille double pédale (chose assez rare pour l'époque) mais aussi à ce système à deux chanteurs (au timbre identique), alternant ou couplant leurs hurlements. Une oreille sur « End Of Life », « Bells Of Misery », « Inhuman Dissection Of Souls » ou encore « The Aspiration » pour s'en convaincre. Sauf qu'un constat se fera assez rapidement. En comparaisons aux ténors de Stockholm ou aux plus discrets (Afflicted, Seance, Edge Of Sanity) de cette année 1992, les compositions linéaires au possible font vraiment pâles figures… Il n'y quasiment aucun point d'accroche (breaks ou mélodies) et l'on tombe inéluctablement dans une torpeur effrayante !
Non, ce qui sauvera in extremis la galette, ce sera surtout cette ambiance « occulte » à la limite du doom (à l'instar des prémices d'un Tiamat ou d'un Therion). Une musique utilisant sur de rares passages des nappes de claviers, des mélodies glaciales (« Bells Of Misery » ou la très bonne « Until Death Tears Us Apart » et son introduction acoustique) voire même carrément un chant féminin (« Orgy In Flesh »). Une base sombre discrète pour la suite plus typée black metal qui saura tout de même placer une valeur ajoutée face à la concurrence ardue. A noter que cette réédition de
Subconscious Lobotomy comporte les deux très bonnes démos (
Under The Blackened Sky et
Transcend The Dark Chaos) qui étaient déjà présentes pour la réédition du dispensable
Malleus Maleficarum, je ne m'étalerai donc pas dessus.
Subconscious Lobotomy marquait déjà les fondements du death metal de Centinex, un style sombre (amplifié sur
Malleus Maleficarum) et brutal qui leur collera à la peau jusqu'à leur chute. Face à toute la masse death metal scandinave de l'époque, les compositions pauvres et linéaires ne feront malheureusement aucunement le poids. 18 ans de silence qui me paraissent donc justifiés.. Bref vous l'aurez compris, oubliez ce pauvre brûlot et foncez plutôt sur un
Bloodhunt ou un
Hellbrigade.
3 COMMENTAIRE(S)
06/12/2010 22:45
06/12/2010 22:21
Faudrait savoir: t'as marqué "Death Metal" pour le genre ... C'est pas cohérent !
...
"Death Metal frisé" peut-être ?
...
06/12/2010 19:58