Un nouvel album d'Amorphis à l'arrivée du printemps est un appel au viol. Depuis
"Eclipse" et l'arrivée du chanteur actuel Tomi Joutsen, la musique d'Amorphis s'est muée en une sorte de douce mélopée (certaines mauvaises langues parleront de "soupe commerciale"), à laquelle on goûte toujours avec plaisir. Qu'on le veuille ou non, il faut reconnaître que les Finlandais, loin de refroidir nos ardeurs de Latins du Nord, arrivent à dégager une sensualité extraordinaire via leurs albums, et on a vite envie de s'unir à l'être vivant le plus proche quand résonnent les premières notes du single "You I Need" par exemple. Je ne vous raconte pas le quart d'heure d'amour qu'à vécu le dernier caniche que j'ai croisé dans la rue alors que "The Beginning of Times" tournait dans mon Iphone...
Plus sérieusement, et je l'étais pourtant déjà un peu, Amorphis est certes devenu bien plus sirupeux et sucré que nécessaire pour certains, mais reste à mon sens l'un des rares groupes à jouer avec succès et talent sur l'aspect "catchy" de refrains en chant clair (dont je ne suis pourtant pas spécialement client dans mon métal). Peut être parce que derrière cet enrobage mielleux se cache quand même une bande de musiciens chevronnés, qui savent dénicher des mélodies magiques et n'ont aussi pas renié complètement leurs racines melodeath.
« The Beginning of Times » est pour faire simple un véritable copier / coller du travail du groupe depuis ce fameux
« Eclipse » de 2006, et ce pour mon plus grand bonheur. J'avais encensé
« Silent Waters », un peu déconné avec
« Skyforger » (pour le plaisir d'une chronique à la con, que ne ferait-on pas…), et « The Beginning of Times » me donnera l'occasion d'être de nouveau sérieux 5 minutes et de vous dire que c'est l'un des meilleurs albums de l'époque récente du groupe.
Déjà parce que le groupe renoue plus franchement avec les growls et les riffs en acier, qui étaient majoritairement absents de
« Skyforger », faisant parfois franchir à l'album l'étroite barrière entre « on fait encore du métal, des fois » et « en fait le rock avec de jolies mélodies ça nous plait davantage ». Sans dire que « The Beginning of Times » est aussi couillu qu'un « Tales of… », l'album comprend quand même pas mal de passages plus foncièrement métal : les growls de Tomi et les rythmiques que nous aimons sont très présentes, que ce soit « Battle for Light », « My Enemy » ou « Escape ».., . Et parfois, on ressent même, et j'ose le sacrilège, un feeling à la « Tales of… » dans des parties bien mélancoliques comme l'énormissime première minute de « Soothsayer », ou une bonne partie de « Song of The Sage » et « Crack in a Stone » ; cependant bien vite le coté accessible reprend ses droits, et au refrain l'on revient bien vite en 2011 avec le Amorphis actuel. Les amateurs de métal à minettes ne seront pas déstabilisés pour autant (je m'inclus dedans) : le refrain du single « You I Need » (Youkie, mon caniche d'une nuit, si je recroise ta route….) a de quoi faire réchauffer le plus glacé des métalleux, et la sensibilité à fleur de peau du refrain baba cool de « Three Words » (j'avoue, il me plait) est sincèrement touchante. Mélodiquement, l'album est aussi d'un franchement bon niveau, mais la question ne devrait presque pas se poser quand on connaît un tant soit peu le groupe. Mélodies glaciales, que ce soit aux 6 cordes, au clavier ou bien vocalement, les titres ont tous une vraie personnalité et une mélodie qui accroche.
L'écueil principal d'Amorphis est que son « son » est tellement agréable et appréciable qu'on ne le déguste pas, on s'en empiffre et une fois l'orgasme atteint on range sagement l'album dans sa discothèque à coté de ses potes. C'est sans doute ce qui arrivera à « The Beginning of Times » dans quelques semaines, mais d'ici là il m'aura procuré suffisamment d'extase et de petits moments coquins avec Youkie pour que j'en fasse un plébiscite. Et on peut conclure de façon sérieuse en se disant qu'au bout de 4 albums, Amorphis forge et affine une nouvelle fois son style post
« Am Universum », réussissant le tour de force de ne renier ni ses racines ni sa nouvelle orientation. Youkie et moi-même nous inclinons à l'unisson devant tant de talent.
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