HateSphere - The Great Bludgeoning
Chronique
HateSphere The Great Bludgeoning
Le remaniement intégral de line-up (seul le guitariste fondateur Pepe restant) et l’éviction de leur label (SPV) étaient les signes avant-coureurs d’une fin abrupte pour HateSphere. Et pourtant... Pepe ira recruter une jeune équipe complète et signera chez Napalm Records pour sortir un sixième album,
To The Nines. Sorte de « reboot » de
Ballet Of The Brute, un thrash/death moderne sous perfusion de The Haunted/Dew-Scented modelé dans l’unique but de briser des cervicales. Redoutable… Sur le court terme. Les Danois ayant déjà répandu leur metal depuis 2001 (l’album éponyme étant leur meilleure galette à mon sens) sans vraiment réussir à gommer leur étiquette « seconde zone » et de musique « fast food ».
To The Nines ne modifiant en rien ce constat. Pour ce septième album (énième retour chez Tue Madsen), HateSphere subira une nouvelle fois la désertion de ses musiciens. « Exit » malheureusement le minot des plus prometteurs au chant (reparti vers son ancien groupe Scarred By Beauty), remplacé par l’ex-hurleur d’As We Fight, ainsi que le bassiste.
Pas de surprises vous l’aurez deviné (radoterais-je ?), HateSphere reprend le thrash/death « new school » qu’il avait laissé sur
To The Nines. Un metal pêchu et peu subtil pour secouer sa crinière tel un demeuré en sortant de sa douche. Basique mais imparable (décuplé en live). La patte de Pepe est encore une fois reconnaissable à des kilomètres (et ça dès le premier riff de « The Killer »). Difficile de résister à l’ouverture furieuse « The Killer » et « Venom », « Decayer » (et son riff mélodique entêtant) ou un mastodonte « The Great Bludgeoning » (et son refrain à grogner en autiste). Chose étonnante pour Tue Madsen, les Danois délaissent leur production « over the top » pour quelque chose de plus « brute » et « naturelle » (merci pour la batterie). Certes l’impression d’un « mur du son » est moins flagrante mais l’efficacité est toujours présente (à voir selon les goûts de chacun). Le jeunot au chant (atout principal de
To The Nines) n’avait pas franchement à rougir face au charismatique Jacob Bredahl (désormais au sein de The Kandidate), la nouvelle recrue reste dans un timbre identique mais sans les modulations ahurissantes de ses prédécesseurs. Efficient oui mais relativement commun pour le coup. Le dynamisme de la musique s’en voit grandement touché… Un handicap qui s’ajoute ainsi à ce
The Great Bludgeoning sentant bon la précipitation et le manque d’inspiration. Pepe recycle ses riffs thrash et les noie dans des compositions déjà bien pauvres. Impossible de ne pas repenser à certains passages des disques antérieurs (« The Killer » ou comme une sensation de « déjà entendu »). On ne pourra que grappiller quelques passages ici et là (« Smell Of Death » et « Need To Kill ») collés à des riffs monotones et soporifiques (« Resurrect With A Vengeance »). Il manque la fougue et la hargne de leur jeunesse, Pepe ne fait que s’auto parodier. Je ne comprends pas pourquoi le deuxième guitariste ou les autres musiciens n’y ajoutent pas d’avantage leur grain de sel (toujours quasi-inexistant) ? Cela devient plus qu’une nécessité.
The Great Bludgeoning n’est pas mauvais en soit, HateSphere connaît parfaitement sa recette de thrash/death pour « zombifier » votre nuque pendant une demi heure, certains passages auront indubitablement l’ascendant sur votre déhanché. Le problème c’est qu’il est précédé par six albums et qu’il marque les dix ans du groupe. Compte tenu du passé d’HateSphere, il sera difficile de se contenter d’une musique aussi « banale ». Comme la plupart des disques de sa discographie, il sera vite écouté et vite rangé. Il va falloir sérieusement que les Danois se remettent en question et arrivent à livrer une musique qui nous surprenne un minimum ou qui ne régresse pas, je risque de perdre patience…
| Mitch 23 Septembre 2011 - 2491 lectures |
|
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
1 COMMENTAIRE(S)
citer | "To The Nines" était excellent mais là on frôle la débâcle. De loin l'album le plus insignifiant de Hatesphere. |
AJOUTER UN COMMENTAIRE
1 COMMENTAIRE(S)
23/09/2011 17:14