HateSphere - Serpent Smiles And Killer Eyes

Les coqueluches danoises ont enfin la reconnaissance qui leur était due, réponse à leur quatrième album The Sickness Within dévoilé sur le label imposant qu'est SPV mais surtout aux tournées incessantes exposant leur thrash new-school imparable ! Pas mal de métalleux ont ainsi pu découvrir le groupe par The Sickness Within et trouver ce dernier géniallissime. Pour ma part je fus quelque peu déçu de ne pas retrouver les prises de risques d'un Ballet Of The Brute prometteur, me retrouvant ainsi avec un concentré légèrement fade de la discographie des Danois comblé d'une production mastodonte de Jacob Hansen et de Tue Madsen… Malheureusement pour leur nouvel album intitulé Serpent Smiles And Killer Eyes (à l'artwork me faisant penser à A Predator's Portrait), Hatesphere se repose encore plus sur ses lauriers et n'annonce rien de bon pour la suite…

L'auditeur comprendra très vite le premier gros point faible du nouvel opus : un manque de patate considérable ! Malgré l'aide d'un son méchamment massif de Tue Madsen, les Danois devraient en étonner plus d'un sur leurs compos et le chant bien épuisé de Jacob sentant bon lexomil (le comble pour le style joué)… Clairement à des années lumières d'un orgasmique « Deathtrip » ! Heureusement que la rythmique est toujours aussi travaillée et que Jacob n'oublie pas ses modulations (gutturales/heavy) jouissives (l'ultra headbanguante « Damned Below Judas » excelle dans le genre) pour redonner un second souffle sur certains passages de l'album ! Après plusieurs écoutes, l'auditeur essayera de décortiquer chaque titre car Serpent Smiles And Killer Eyes enfilé, rien de bien marquant ne sera resté à l'esprit… La recette d'Hatesphere qui commençait à saturer nous expose ici assez bien ce manque d'inspiration (deuxième point). Les « hypothétiques » hits ne peuvent décoller du fait d'accélérations trop molles, de riffs mélodiques accrocheurs ou soli quasi-inexistants ou encore de riffs thrash dignes de groupes de seconde zone…

Bien évidemment tout n'est pas si noir que çà, les trois premiers titres (en particuliers « Damned Below Judas » mais je me répète) de l'album valent assurément le coup d'oreille et le secouage de crinière ! « Let Them Hate» (au riff principal énormissime) ou encore la conclusion poignante « Absolution » valent eux aussi le détour. Pour le reste, çà stagne au rang « médiocre » mais surtout au « peut beaucoup mieux faire » (troisième point) malgré quelques passages bien prenant (« Feeding The Demons »). Le groupe se mouillera une nouvelle fois au jeu du titre au tempo « posé » (« Drinking With The King Of Dead » et son intro « far west ») mais sans succès. Heureusement les musicos ne sont point du tout manchots et arrivent à balancer une musique (quelque peu bancale) qui ne fera en aucun cas grincer des dents mais dont on se prêtera au jeu avec plaisir (encore plus en live).

Triste à annoncer mais Hatesphere nous livre ici son album le plus faible… Certes globalement çà reste très potable mais compte tenu du statut (et de la discographie) du groupe, nous étions en droit d'avoir un album à la hauteur des Danois et non pas de ce thrash « fast-food » qui s'écoute sans broncher mais dont on en retient pas grand-chose… Espérons que la bande suive le renouvèlement d'un Dew-Scented (Incinerate) car le potentiel de ces jeunes gaillards est immense !

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