Sur Thrasho, on est un peu des vieux. Y'a ceux qui écoutaient Maiden au biberon, ceux qui ont vu Metallica sur scène avec les cheveux longs, et ceux qui se souviennent d'avoir entendu du Lofofora sur Skyrock. Il fut un temps où cette radio méritait son nom, et passait (vers 96-97) du bon rock / métal de groupes aussi bien internationaux que Français, permettant aux jeunes à baggy comme moi même de découvrir le métal en fusion, et d'aller jumper le soir venu sur mes Van's à ressort dans les salles du coin.
Mais le métalleux vieillit, il commence à perdre sévèrement ses cheveux, et ses idoles d'antan aussi. Alors, effet madeleine de Proust oblige, on se raccroche à ses souvenirs quand l'un de ses groupes français favoris d'antan refait surface, après 5 ans de silence radio. Et "Monstre Ordinaire" appelle forcément à l'avis à la fois critique mais aussi passionnel du fan de Lofo que j'ai toujours été.
Avec un line up sensiblement identique aux albums précédents (à l'exception de Pierre, parti pour des contrées plus commerciales et laissant sa place à Vincent), il ne faut pas s'attendre à une révolution au niveau du style. Daniel a toujours ce riffing entre hardcore, stoner et rock, plutôt simple dans l'esprit, et qui s'essaye de façon anecdotique à quelques timides solis, de toute façon sous mixés ("Frustrasong"). Mais peu importe, car ce qui compte, chez Lofo, c'est le chant, la hargne, la rage, du père Reuno, qui a encore je vous le confirme de l'énergie à revendre! Dans l'esprit des albums précédents, le démarrage de l'album est d'office réussi, avec un démarrage puissant au possible appuyée par la belle rythmique punk d'"Utopiste". Les retrouvailles avec Lofo sont d'autant plus belles que le sieur Reuno n'a vraiment rien perdu de son charisme vocal et naturel (à confirmer sur scène bientôt) et de sa hargne verbale, et c'est avec un réel plaisir que l'on retrouve son chant si caractéristique. Pour autant je regrette justement qu'il n'utilise pas davantage de variations au niveau de son chant, restant en permanence ou presque en mode "hargneux", là ou j'aurais aimé davantage de "groove vocal" à la "Charisman" ou "Les Liquides de mon Corps". On en aura tout de même des bribes sur "Elixir" ou "Un Mec sans Histoire"...
Autre sujet de reproche, une seconde moitié d'album carrément poussive, après un bon démarrage, qui culmine avec le déjà culte "La Merde en Tube", aux paroles tout simplement savoureuses ("Pour la connerie en barre / Y'a toujours de l'espace / Plus c'est gros, et mieux ça passe!"). Cette seconde moitié d'album manque d'un second titre bien péchû à la "Buvez du Cul" qui réveillerait l'auditeur au milieu de tous ces riffs un brin monotones (mais on n'attend pas de Lofo la même chose qu'un Spawn of Possession, donc pas de soucis). A noter quand même une fin apocalyptique sur un riff plutôt très sympa avec "La Beauté et la Bête".
Au moment de dresser le bilan de cette cuvée 2012, il faut bien reconnaître que ce Lofo n'est pas un aussi grand cru que par le passé. Sans être mauvais, je ne suis pas super enthousiaste sur ce come back, et excepté "Utopiste" et "La Merde en Tube", je n'y vois pas de futurs classiques comme en comportaient les albums précédents, notamment tous ceux pré-
"Les Choses qui Nous Dérangent". Peut être un manque d'audace, d'idées dans les compositions (bien que n'étant pas grand fan du concept, un guest ou deux n'aurait pas fait tâche sur cet album), qui du coup ne repose que sur les excellentes paroles et la magic touch de Reuno. Qu'elle est loin l'époque de
"Dur Comme Fer" avec sa variété fabuleuse de titres et d'ambiances! Mais attendons l'exercice de la scène pour se forger un avis définitif, car rien n'est jamais mieux sublimé avec Lofofora qu'une expression scénique d'un morceau qui semblait moyen sur album: cela tombe bien le groupe est en pleine tournée en ce moment même.
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