Serpentine Path - Serpentine Path
Chronique
Serpentine Path Serpentine Path
Où on apprend que ce qui vaut pour un EP ne vaut pas forcement pour un album. Le duo
Erebus/Depravity avait tout de la prometteuse porte ouverte préparant un premier jet déjà imaginé incontournable et accentuant davantage la popularité d’un groupe attendu par les amateurs d’Unearthly Trance – qui compose les trois quart du quatuor – et Tim Bagshaw, ancien guitariste de Ramesses (et bassiste d’Electric Wizard, présent ici à la guitare). Deux icônes des musiques lourdes dernièrement au top, l’une avec le testament
V, l’autre avec
Possessed By The Rise Of Magik, il est d’autant plus inexplicable que cet éponyme de quarante-trois minutes donne l’impression d’instituer le ronflement comme ultime riff doom.
Erebus/Depravity charmait par son austérité et sa linéarité lui donnant une aura sinistre où, dans un monde d’aveugle, le cyclope est Roi, même avec une vision unilatérale et majoritairement faite d’ombres. L’expérience longue-durée, en ressassant sa seule formule sur chaque composition, devient trop austère et trop linéaire, transformant l’absence de vie en vide pénible. C’est que le sacro-saint morne demande un semblant de séduction de l’abîme pour captiver et Serpentine Path s’offre d’emblée sans mystère : dès « Arrows », les atouts sont déballés, les guitares entre le Ramesses de
Misanthropic Alchemy et un Unearthly Trance dépourvu de ses racines core s’égrainant au rythme d’une voix growlant d’un ton monocorde. La production a beau clapoter ce qu’il faut pour faire accepter une propreté excessive, rien n’y (est) fait, l’absence de variations (que savait éviter
Erebus/Depravity par l’ajout de longues leads se retrouvant avec peine ici sur « Compendium Of Suffering » et « Obsoletion ») n’est rattrapée ni par l’ambiance, ni par des riffs au tempo proche du chiffre, ces derniers n’allumant aucune envie d’aller plus loin…
… ce qui peut être considéré comme l’atout principal de l’œuvre. Il serait inexact de dire que ce disque définitivement marqué de la patte d’Unearthly Trance (dont les créations continuent de faire débat autour de leur profondeur/néant) n’entraine pas un certain degré de fascination, l’ennui devenant de temps à autre neurasthénie de titan. En cela, « Only A Monolith Remains » et « Crotalus Horridus Horridus » ont été à raison laissée au public avant la sortie de l’album, celles-ci présentant ce que les Américains peuvent transmettre d’impalpable et assommant. Ci-gît le problème fondamental de la musique de la formation : certains y verront probablement une belle pierre posée en l’honneur du doom/death tellement occulte qu’y sourdent les cris d’un peuple marchant vers le règne de la brume et l’obscurité (la belle pochette sera alors un indice de choix pour transmettre l’atmosphère de l’ensemble), d’autres diront que, comme la polenta que les épaisses « Bats Amongst Heathens » et « Aphelion » appellent, elle est un plat traditionnel, consistant à peu de frais mais ne restant pas moins destiné aux pauvres dont la fringale de géant à encéphalogramme rectiligne n’a pas été satisfaite. On pourra accuser cette chronique type « la balle est dans votre camp » d’être aussi détaillée que les morceaux sans étonnements de Serpentine Path ; je pense cependant que la note laisse suffisamment deviner dans quel groupement d’opinions placer la mienne.
| lkea 19 Octobre 2012 - 2118 lectures |
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