Anciients - Heart of Oak
Chronique
Anciients Heart of Oak
Les jours qui m'offrent la possibilité d'écrire sont rares et aujourd'hui, parmi la pile de chroniques à réaliser, j'ai hésité. Entre le dernier Trail of Tears et le premier Anciients, mon choix s'est finalement porté sur ce dernier. Je m'excuse platement auprès de notre immense lectorat amateur de sucreries gothiques, ça s'est joué à peu de choses : un classement alphabétique plus favorable à la formation canadienne. Une injustice que tous ceux qui ont un nom de famille commençant par une lettre se trouvant dans la seconde moitié de l'alphabet connaissent probablement. Bon il y a peut-être aussi un soupçon d'intérêt dans cette décision car des premiers albums de cette qualité, on n'en entend pas tous les jours.
A l'instar d'un Memfis, Anciients est l'archétype du casse tête pour un chroniqueur. Aussi facile à décrire qu'un bug informatique pour nos parents, leur metal fourre-tout se dédouane de toute frontière et puise dans bon nombre de styles dont je n'aurais pas la prétention de vous en faire la liste exhaustive. Si encore le résultat s'avérait incohérent, maladroit, brouillon, ça irait vite mais les Canadiens nous propose un pavé d'un aplomb à toute épreuve qui vous surprendra à maintes reprises. Sans froncer un sourcil, on passe en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, d'un heavy rock à du black/death scandinave, en passant par du death mélodique, du sludge ou encore du post-grunge... Selon votre expérience, leur metal progressif vous rappellera probablement diverses formations sans jamais se montrer impersonnel. Mais quelque soit le forme, la volonté du groupe est claire comme de l'eau de roche de leurs montagnes : vous briser la nuque à coups de riffs efficaces et entêtants. Sans minimiser la place des autres membres, le duo tenu par Chris Dyck et Kenneth Paul Cook y est pour beaucoup, de leur parfaite complémentarité de chant (black et hurlé) à leurs solos de guitares à pleurer. D'une manière générale, on reste souvent sur le cul devant l'ingéniosité et le feeling de l'ensemble des musiciens, qui sans surenchère technique, sans arrangement, vous sortent des mélodies et des progressions d'une justesse à vous retourner la cervelle.
Comme si la densité de leur musique ne suffisait pas, le groupe a pris également le parti de miser sur des titres relativement longs oscillant entre 6 et 8 minutes, rendant ce "Heart of Oak" d'autant plus difficile à digérer. Si ce choix artistique s'avère judicieux la plupart du temps, on pourra juste regretter quelques fins s'étirant en longueur ("Overthrone", "Giants", ...) et quelques passages de moindre qualité. Fort heureusement, ces petits défauts n'entament en rien l'atmosphère de l'album qui m'évoque tantôt un massacre à l'arme blanche, tantôt un défilé de semi-remorques ; les seules pauses que vous pourrez trouver seront les deux instrumentales "One Foot In The Light" et "For Lisa" (voire les intros de "Falling In Line" et "Flood And Fire"), un contraste pour le moins saisissant.
Season of Mist a eu un sacré flair sur ce coup. Sorti de nulle part, Anciients propose d'emblée un album original, puissant et audacieux, un de ces albums qu'on espère voir trouver un public. Le quartette affiche en tous cas un énorme potentiel et se condamne lui-même à l'excellence pour la suite. Ca promet.
| Dead 24 Avril 2013 - 2639 lectures |
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