Feastem - Avaritia Humanae
Chronique
Feastem Avaritia Humanae
Non, le grindcore n'est pas mort, n'en déplaise à certains. Et il y a parfois des jours où, sans rien demander, on se retrouve en possession d'une galette qui ne paie pas de mine, mais qui sait faire parler la poudre. "Avaritia Humanae", troisième album des finlandais de Feastem, en fait assurément partie. Après les brûlots que sont "World Delirium" et "Fear in Concrete", le quatuor remet le couvert pour 25 minutes de Grindcore hystérique.
Passons sur l'artwork assez bien exécuté, reprenant encore et toujours la figure du porc et celle de l'argent (utilisées à outrance dans le genre musical) pour nous concentrer sur le contenu du disque. La ressemblance avec leurs compatriotes de chez Rotten Sound saute clairement aux oreilles, et ce dès le premier titre : guitares accordées dans les baskets, mid-tempo ravageur, batteur supersonique (on ne s'étonnera pas qu'il ait aussi officié chez Afgrund) et hurleur complètement enragé sont de la partie.
Cependant, Feastem se fait beaucoup moins étouffant que son homologue (on se souvient de l'EP "Consume to Contaminate" en particulier), plus organique, ne négligeant pas les parties bien plus "groovy". J'en veux pour preuve le titre "Go(o)d Riddance" ou le colossal "Inbred & Braindead" dont les riffs sont véritablement taillés pour voir remuer le pit. Feastem donne aussi dans l'humour, avec un gros pastiche d'un titre de Black Metal judicieusement appelé "TRVE", où le hurleur invoque "SATAN" sur un blast-beat directement emprunté au style. Humour toujours, dans l'utilisation des samples : le groupe évite le piège d'en tartiner partout, même si certains laissent quand même perplexes - le retardé tentant un rap maladroit au début de "Music for the Masses", par exemple. Les autres restent dans un esprit "polémique", pointant du doigt le troupeau, la religion, la politique - bref, les thèmes que le grindcore ne se lasse pas de flinguer.
La courte durée de "Avaritia Humanae" aide grandement à ne pas lasser l'auditeur. Pourtant, elle n'empêche pas les redites (le Grindcore n'est pas un genre connu et reconnu pour sa variété), comme l'interlude à la double pédale qui dépareille un peu trop au milieu de ce torrent de violence - elle possède une teinte assez sombre, certes, mais elle est bien trop répétitive (un pattern à la double entêtant), surtout qu'elle fait partie des titres les plus longs de l'album.
Autre grief à exposer, la voix est parfois un peu étouffée par l'ensemble des instruments. Même si le chant n'est clairement pas le point fort de Feastem (on sent parfois qu'il force un peu trop), pouvoir comprendre un tant soit peu les paroles ne serait pas de refus pour les titres en anglais. J'ai également cru entendre une voix féminine hurlée au sein du dernier titre, voix qui apportait un vrai "plus" à l'ensemble (un peu comme chez Agoraphobic Nosebleed, en fait). Une idée qui aurait peut-être mérité d'être plus exploitée par le groupe.
Globalement, Feastem nous propose un disque de Grindcore très honnête, bien exécuté et décapant. Une sortie qui ne marquera certes pas les annales de l'année 2013 (à l'inverse du dernier disque des Blockheads, dans le même style), mais qui se laisse écouter avec plaisir et prendra probablement toute sa dimension sur scène.
| Sagamore 29 Septembre 2013 - 1480 lectures |
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