Chronique
Breizh Occult Anaon
Allez, on va commencer par la fin pour une fois et anticiper les réactions qui pourraient être lancées suite à la chro négative qui arrive. Alors euh, laissez-moi deviner… On pourrait me dire avant tout :
1. « Si t’aimes pas, t’as qu’à pas chroniquer »
C’est peut-être le commentaire le mois intelligent de la liste. Je ne suis pas là pour faire une liste de mes coups de cœur, mais pour présenter le black dans son ensemble et essayer d’aiguiller le lecteur vers des groupes qui pourraient lui plaire. Surtout que j’aime me pencher sur la scène française, et que ce groupe en fait partie. Le nom met d’ailleurs plus que la puce à l’oreille, il met toute la famille puceron : Breizh fait évidemment référence à la Bretagne. Nous avons donc un groupe qui s’intéresse à la Bretagne, et à l’occultisme. Enfin, de breton il n’a que des attaches car musicalement il n’y a aucun indice qui le laisse deviner. S’il sort son premier album en 2013, il existe depuis près de 15 ans. Il était resté confidentiel en sortant principalement des démos et faisant un peu de scène. Un DVD-r contenant un concert de 2009 avait d’ailleurs vu le jour. Il reste actuellement deux membres fondateurs, le chanteur et un guitariste, alors que le reste de l’équipée a changé à plusieurs reprises. Signalons juste que la tête pensante de SALE FREUX et DRAKONHAIL, Dunkel, en a fait partie quelques années en tant que bassiste. Désormais BREIZH OCCULT est composé de cinq individus et enfin prêt à tenter l’aventure dans toute la France et le monde entier. Ce premier album est en fait un 2 en 1 car après un album normal composé d’une introduction, de 6 titres et d’une conclusion, place à 7 morceaux enregistrés en live ! Du coup, c’est au final 15 pistes qui nous attendent, mais pour une durée totale inférieure à 60 minutes. Certains titres sont courts, n’atteignant pas les 3 minutes et d’autres trainent un peu plus, pour aller jusqu’à 6 minutes avec « Le Dragon Noir ». Par contre le contenu ne varie pas et nous avons affaire à un black metal vilain, très vilain et sans finesse, qui tente de tout brûler sur son passage en jouant vite et fort. C’est primaire. Très primaire. Trop primaire et sans une grande inspiration. C’est malheureusement le genre de sorties qui ne sert pas à grand-chose, et dont on se dit avec peine qu’il est dispensable. Les compositions sont assez faibles, mais même si on a connu pire ce sont en fait les vocaux qui coulent le navire. Ils sont totalement à côté, une véritable calamité tant ils sont laids. Cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti une telle envie de passer à autre chose... depuis l’inutile DRACHENFELS en fait. Je me plaignais du récent album des Japonais de FRA HEDENSK TID, eh bien il me plairait presque après BREIZH OCCULT…
2. « C’est vraiment bas de taper sur un petit groupe local ! »
Oui, mais bon, je ne peux pas non plus lancer des louanges pour la simple raison que le groupe fait des efforts pour faire vivre la scène black dans sa région. Moi, ce qui m’intéresse, c’est le résultat sur galette. Et je n’ai pas grand-chose à tirer de ces titres réchauffés mais sans l’aura qui aurait pu les sauver. Cependant il y a quelque chose que j’ai compris, c’est la raison pour laquelle il y a des morceaux live ! Le groupe a pris conscience que sa musique a plus d’intérêt en concert et il nous propose cet enregistrement après les titres studio pour nous montrer où se trouvent ses qualités ! Je les entends presque s’excuser : « On a mis nos compositions sur un album, parce que bon, ça fait un bail qu’on existe et qu’il fallait bien laisser notre trace un jour ou l’autre, mais en fait, nous, notre truc c’est le live. on aime bien rendre un public totalement possédé, alors voilà, euh, on a mis du son live pour vous montrer ce qu’on fait de mieux. ». Et là, je dois avouer que l’énergie y est. Le groupe met l’ambiance avec un bon investissement et les feux de l’enfer se répandent dans un public qui beuglent et applaudit entre deux titres. Un point positif !
3. « Tu peux critiquer, mais tu pourrais même pas en faire autant ! »
Oui, elle est bien bonne celle-là aussi. Je me demande toujours si celui qui dit ça ferme sa gueule quand il bouffe de la merde au restaurant. « C’est pas bon, mais j’ai pas droit de le dire, parce que c’est vrai que le monsieur qui a cuisiné il a fait des efforts et que si je suis pas content j’ai qu’à faire la cuisine moi-même ». Non, il n’est pas nécessaire de « savoir faire » pour « savoir apprécier ou déprécier ». Ou alors dites-moi que pour commenter une petite pipe il faut d’abord être allé pomper quelqu’un soi-même. « Tu dis qu’elle sait pas sucer, mais si ça se trouve tu peux pas sucer toi non plus ! ». L’important c’est de savoir si ça nous a fait du bien, et BREIZH OCCULT, bah non, ça fait pas du bien…
4. "C'est tout ce que tu as à dire sur la musique ?"
Là, le problème c'est que le groupe lui-même n'a pas grand chose à raconter, je ne voudrais pas me faire plus bavard que lui...
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