Falconer - Falconer
Chronique
Falconer Falconer
Quoi ?! Chris, ton chroniqueur favori, qui s’occupe d’un groupe de power ? Le monde est-il en train de tomber en morceaux (la réponse est oui, mais le sujet n’est pas là) ? Et non, cher lecteur, si je me suis lancé à corps perdu dans l’éloge d’un groupe de ce genre honni par chez nous, faiblement couvert dans nos colonnes si ce n’est par Keyser qui assume parfaitement son amour du côté ROSE de la Force, c’est à la base uniquement pour un seul homme (oui, le power metal rend gay, c’est bien connu) : Stefan Weinerhall. Ce brave homme, outre son rôle de leader au sein de Falconer pour la partie compos / guitares, a aussi le mérite (immense à mes yeux) d’avoir participé de façon très active aux 3 albums de MYTHOTYN, un groupe de Black / Folk aussi fabuleux que décédé, dont je vous reparlerai plus tard (quel teasing). Et par conséquent, ayant adoré le style du bonhomme, guitaristiquement parlant, je me suis penché par curiosité sur des extraits Youtube, jusqu’à acquérir cet album, le premier d’une longue discographie, et réputé parmi les meilleurs.
Qu’est-ce qui fait de Falconer un groupe de power pouvant retenir l’attention des mélomanes de notre catégorie ? Tout d’abord, et comme évoqué ci-dessus, le père Weinerhall n’est pas issue de l’école tradi heavy / power, et a par conséquent un style de riff bien plus « burné » que votre bidule heavy d’ordinaire. Oscillant entre melodeath (« Mindtraveller », « Entering Eternity » dont le riff d’intro n’aurait pas tâche sur « The Gallery « ou « The Jester Race ») , sonorités rock n’ roll (« Wings of Serenity », « Heresy in Disguise ») et folk (« A Quest for the Crown » et son intro / outro médiévale), la majeure partie des riffs sont juste déments. Certains sont bien évidemment quand même tombés très jeunes dans le chaudron du heavy traditionnel (« Royal Gallery », « Upon the Grave of Guilt »), on ne pouvait pas y échapper, mais dans l’ensemble ce premier album accumule des influences plus diverses (et plaisantes) que le heavy / power de grand papy. Et quand la muse de la musique nous honore, par un heureux concours de circonstance, de sa grâce en faisant accoucher Weinerhall d’un TUBE absolument dantesque avec « Mindtraveller », on ne peut que comprendre un peu mieux les louanges dont bénéficie Falconer auprès des initiés.
Mais il faut bien reconnaître que ce qui nous dérange, toi et moi cher lecteur, dans cette affaire, et ce style banni d’ordinaire des colonnes de Thrashocore, c’est souvent…le chant. Car oui, la mélodie on connaît, on aime bien, on peut s’accommoder d’un peu de rock dans les sonorités si l’ensemble reste couillu….mais alors le gonze qui s’est fait coincer les testicules dans une charnière de porte, très peu pour nous. On préfère quand le mec qui chante fait 2m50, 120 kgs et vient de recevoir son avis d’imposition, le cri qui en résulte étant davantage de notre goût, on est d’accord ?
Et bien c’est là que Falconer m’a définitivement conquis, et j’aurais même du démarrer par ça : ce Mathias Blad, qui officie en tant que chanteur, est l’autre atout majeur du groupe, et celui qui m’a définitivement fait chavirer du côté gay…euh coloré avec des épées et des dragons, du métal. Vous pourrez l’entendre aux extraits dispos ici à droite, il a un chant certes « clair » (berk), mais d’une justesse et d’une…hum….beauté qui rend tout chose, et qui malgré un léger temps d’adaptation, gagne vite à être connu. L’entendre « a cappella » sur « Upon the Grave of Guilt » monter en gammes sans difficultés avant que l’instru ne revienne, ou nous foutre des frissons sur le refrain de « Mindtraveller » (qui clairement n’est aussi démentiel que parce que c’est LUI qui fait passer le titre dans la catégorie d’au dessus), ou nous réjouir d’un refrain ultra catchy (lesquels je cite, il y en a trop…. « Lord of the Blacksmiths » en est le meilleur exemple, mais « The Past Still Lives On » et « Entering Eternity sont juste derrière), c’est que du bonheur. Et je crois avoir lu ici ou là que le Suédois chante aussi dans des comédies musicales par là haut, ça vous montre un peu le calibre du bonhomme. Ce qui marque vraiment, c’est en fait l’émotion, cette satanée émotion, qui transpire de chaque ligne vocale du bonhomme…je crois que c’est ce qui a achevé ma conversion, écoutez « The Past Still Live On.. » ici à droite pour vous en convaincre.
Alors l’équation finale, avec ces éléments, est simple à faire : un compositeur talentueux, aux mélodies qui tuent (attendez que je revienne vous parler de MYTHOTYN…), qui sait tâter de la 6 cordes et composer des tubes + un chanteur d’exception, qui arrive à convertir un gars qui n’a dans ses albums cultes quasi que des groupes à chant braillé = un album à conseiller à votre petite sœur pour l’initier au métal du côté rose de la Force, en attendant qu’elle daigne headbanguer avec vous sur du Prostitute Disfigurement quelques années plus tard
| Chri$ 14 Juin 2014 - 1260 lectures |
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