chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
332 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer
Carnation - ... » Sebastian An... »

Cathedraal - Voix Blanches

Chronique

Cathedraal Voix Blanches
On commence à bien connaître le Screamo Français notamment avec ses pontes ayant posé les bases du genre et instauré l'utilisation obligatoire du tréma (Daïtro, Mihaï Edrisch). On connaît aussi la variante légèrement plus Punk et plus sociale en la personne d'Amanda Woodward, la vision Hardcore de Birds In Row. Les errances post-rock d'Aussitôt Mort ou encore la version très énervée de Celeste sur son Pessimiste(s) aux allures de Screamo dopé aux graisses de moteur. On a même été jusqu'au screamo à claviers en la personne de M.O.P.A. Ou carrément au non-screamo de bas-étage avec Tess, un des seuls groupes à avoir obtenu le zéro absolu sur Thrashocore. Bref, question Screamo français, on se débrouille et on peut franchement se gaver de groupes jusqu'à plus soif.

Dans toute cette histoire étalée sur près de dix ans maintenant, Cathedraal a fait ses courses comme au marché en puisant un peu partout des idées et en les fusionnant au sein même de ces dix compositions. D'ailleurs, on extrapolerai même jusqu'à des influences nettement plus tordues, surtout quand les noms de Diapsiquir (dans le phrasé des mots, l'effet sur la voix et cette façon de chanter) ou N.K.V.D (quelques claviers sous-terrains rappelant vraiment la formation de Black Industriel) viennent en tête. La groupe parisien nous livre donc sa vision du Screamo, beaucoup plus torturée et déviante que la moyenne.

Ce qui fait de « Voix blanches » un disque à part tient en plusieurs points. Tout d'abord, on note une kyrielle d'instruments divers, variés et surtout originaux dans le genre. Un coup de violon à gauche (« Sasha »), un piano ici ou là et quelques orgues viennent chapeauter la classique ossature guitare/basse/batterie. Des détails peut-être mais qui font mouche et que l'on retient dès la première écoute. Deuxio, on se rend bien vite compte que les petits gars (dont certains arrivent en provenance du groupe Madame de Montespan) ne composent pas tout à fait de la même manière que les autres. Cherchant souvent la lenteur, les dissonances et quelques influences éthérées, Cathedraal nous sort une collection de riffs franchement marquants et qui contribuent bien sûr au bon déroulement de l'ambiance. Fatalement, le disque s'en trouve changé et oscille entre la terre humide et le trente-sixième-dessous, ce qui est finalement logique avec les caractéristiques de construction citées plus haut. Une volonté d'aller vers le noir, le crade et le poisseux donc, qui fait le sel de la musique des Parisiens.

Et puis après, bon, il y a les textes et là je dois dire que le bât blesse un tantinet. On ne peut s'empêcher de regretter que certaines paroles ne soient pas un peu plus développées. Cathedraal est direct, il enquille les mots presque sans aucune métaphore ou recherche littéraire, ce qui est dommage. Un titre comme « Je l'aime encore » pourtant si touchant aurait sincèrement mérité autre chose que des poncifs comme « Quand tu es partie, j'ai pas compris, je pensais que c'était à cause de moi ». Il suffisait pourtant d'un dictionnaire des synonymes ouvert à la page « rupture » pour que le tout soit nettement mieux ficelé en terme de choix de vocabulaire et, par conséquent, en terme d'émotions délivrées. Néanmoins, ce titre reste malgré ce problème mon préféré du disque. C'est mon âme de fan de Baz Lurhmann qui parle là. Bon, certains morceaux se débrouillent à vrai dire mieux que celui que je viens de citer qui constitue en lui-même la quintessence du cliché.

Même si c'est un tantinet handicapant, je dois bien avouer que ça ne pénalise pas non plus la qualité de l'opus sur le long terme. Certes aux premières écoutes, la pilule est un peu difficile à avaler mais on finit par se faire à cette légère simplicité bien planquée – et heureusement – derrière les instruments. « Voix Blanches » contient sincèrement un très bon quota de moments forts. « Quelque Part à l'Est : Babi Yar », « Des Noms Sur Des Valises » ou « Rouler les Peaux Mortes » assurent des riffs prenants, des mélodies touchantes et des chutes de tension franchement abyssales instaurant un certain malaise bien foutu. Techniquement aussi c'est remarquable, le batteur évite soigneusement de faire dans le cliché et la production prend le parti d'éviter les écueils parfois jusqu'à varier le son des guitares entre deux titres, comme pour mieux coller à l'esprit de la composition. Tout ça aurait pu rendre décousu et chaotique mais Cathedraal n'a pas besoin du son pour être cohérent puisque leur patte transparaît dans les notes, les mélodies et les intonations, signe évident d'une richesse qualitative peu commune.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Cathedraal
Screamo 2.0
2012 - Autoproduction
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (2)  8.5/10
Webzines : (3)  6.83/10

plus d'infos sur
Cathedraal
Cathedraal
Screamo 2.0 - 2010 - France
  

vidéos
Dieu Ne Croit Plus En Nous
Dieu Ne Croit Plus En Nous
Cathedraal

Extrait de "Voix Blanches"
  

tracklist
01.  Sasha  (2:44)
02.  Quelque Part À L'Est: Babi Yar  (4:23)
03.  En Crimée  (2:40)
04.  Je Ne T'Ai Pas Défendu  (5:09)
05.  Laisser Aller  (4:41)
06.  Dieu Ne Croit Plus En Nous  (4:04)
07.  Rouler Les Peaux Mortes  (4:04)
08.  Des Noms Sur Des Valises  (6:42)
09.  Je L'Aimais Encore  (4:25)
10.  Les Arbres En Témoignent  (5:53)

Durée : 44.51 min.

parution
1 Mars 2012

Essayez aussi
Capsize
Capsize
The Angst In My Veins

2014 - Equal Vision Records
  
Raein
Raein
Il N'y A Pas De Orchestre

2003 - Ape Must Not Kill Ape
  
The Rodeo Idiot Engine
The Rodeo Idiot Engine
Malaise

2015 - Throatruiner Records / Grains of Sand
  
State Faults
State Faults
Resonate/Desperate

2013 - No Sleep Records
  
Aviator
Aviator
Head In The Clouds, Hands In The Dirt

2014 - No Sleep Records
  

Machine Head
Bloodstone & Diamonds
Lire la chronique
Deathhammer
Crimson Dawn
Lire la chronique
Flesh Storm
The Path Of The War
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Décembre 2025
Jouer à la Photo mystère
Centinex
With Guts And Glory
Lire la chronique
Entretien avec Anthares
Lire le podcast
The Ultimate Soul Grinding Festival - Last Inhumate Show Ever
Illegal Corpse + Inhumate +...
Lire le live report
Warfield Within
Rise of Independence
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Novembre 2025
Jouer à la Photo mystère
R.B.Band
Chains of silence (EP)
Lire la chronique
Ordered To Kill
Endless War
Lire la chronique
Reabilitator
Fucking Thrasher
Lire la chronique
Hexecutor
…Where Spirit Withers In It...
Lire la chronique
Live Report Muscadeath 2025 2ème jour (samedi)
Lire le podcast
Live Report Muscadeath 2025 1er jour (vendredi)
Lire le podcast
La photo mystère du 1 Novembre 2025
Jouer à la Photo mystère
Mortal Scepter
Ethereal Dominance
Lire la chronique
Revocation
New Gods, New Masters
Lire la chronique
Ormagoden
Purphoros
Lire la chronique
Electrocutioner
Harbinger
Lire la chronique
Vio-Lence
Oppressing The Masses
Lire la chronique
Ex Tenebris Lux Acte VII
Gravekvlt + Zöldïer Noïz
Lire le live report
Entretien avec DEVANGELIC
Lire le podcast
Dead Heat
Process Of Elimination
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Octobre 2025
Jouer à la Photo mystère
Entretien avec AVULSED
Lire le podcast
Vile Apparition
Malignity
Lire la chronique
Aragon
Aragon
Lire la chronique
Violator
Unholy Retribution
Lire la chronique
Death Feast Open Air 2025
AngelMaker + Brodequin + Ce...
Lire le live report
La photo mystère du 1 Octobre 2025
Jouer à la Photo mystère