La découverte de 13th Moon il y a quelques mois m’a naturellement poussé à m’intéresser aux autres sorties du label Triangulum Ignis (chez qui la version vinyle d’
Abhorrence Of Light est disponible), à commencer par Gzekhratüs. On retrouve dans ce one-man band espagnol un certain M. qui officie par ailleurs dans Pesten mais aussi et surtout dans 13th Moon (tiens donc!) en tant que batteur (sous le pseudonyme de Thagirion). Initié en 2009, ce projet a donné naissance à deux EP. Le premier, intitulé
Nox Occulta est paru en 2010 sur Thor’s Hammer Productions.
Masters Of Universal Mysteries a quant à lui vu le jour l’année dernière, tout d’abord en vinyle avant d’être édité en CD début février.
Si la version vinyle avait déjà de quoi séduire, mettant notamment en avant un artwork sobre que je trouve particulièrement réussi, la version CD n’est pas en reste. Servi sous la forme d’un digipack à deux volets, on retrouve cette même pochette accompagnée d’un petit livret dans lequel sont présentées les paroles ainsi que quelques illustrations occultes. Enfin, petit détail qui fait toute la différence, la partie lisible du CD est totalement noir. Limitée à 200 exemplaires, nul doute que cette édition devrait rapidement trouvé acquéreur.
Officiant dans un registre quelque peu différent de celui de 13th Moon (Black/Death), Gzekhratüs propose avec
Masters Of Universal Mysteries un Black Metal cru et occulte renvoyant à la seconde vague, celle ayant émergée en Norvège aux débuts des années 90. Cette affiliation se manifeste notamment à travers une production rugueuse et rachitique rappelant le son décharné et corrosif des premiers albums de Darkthrone (exception faite de
Soulside Journey). Entre ces riffs abrasifs qui n’ont que la peau sur les os, cette batterie Punk intense et énergique légèrement en retrait et cette voix arrachée et maladive (parfois même incantatoire),
Masters Of Universal Mysteries se voit très vite imprégné d’une atmosphère sinistre et occulte assez saisissante (sublimée grâce à l’ajout d’un synthétiseur sur l’excellent "Crypts Of Grime And Lust").
Aussi, malgré la durée de ces quatre titres qui dépassent tous les 5:40, le Black Metal de Gzekhratüs va plutôt à l’essentiel, s’imposant ainsi par la force des choses à un rythme plutôt up-tempo. Une cadence imposée par une batterie qui ne rechigne jamais à cravacher, ainsi marquée par de nombreuses cavalcades Punk (tchouka-tchouka etc...) et autres blasts modérés. A cela viennent également s’ajouter les riffs froids et faméliques d’un M. à l’esprit décidemment bien noir. Des riffs qui suivent cette déferlante sans jamais vraiment discontinuer. Certaines séquences sont néanmoins plus mesurées comme la première moitié de "Master Of Universal Mysteries", la conclusion de "The Eternal Black Void" ou encore quelques breaks ici et là. Ces passages viennent apporter un soupçon de variété et permettent surtout de pallier à un sentiment de monotonie qui pourrait éventuellement s’installer.
Pour autant, bien que l’on puisse évoquer quelques grands noms norvégiens pour qualifier la musique de Gzekhratüs, le one-man band espagnol tend à dévier sa course du chemin tout tracé que l’on veut bien lui faire prendre. Une approche plus personnelle qui passe par des sonorités mélodiques plus proches de la scène française des années 90. Ces passages, présents sur chacun des quatre titres, apportent définitivement quelque chose de plus à la musique de Gzekhratüs. A travers ces mélodies parfois lumineuses parfois plus sombres mais toujours poignantes et mélancoliques, celle-ci développe alors une envergure et un impact tout autre. Cela passe bien évidemment par quelques riffs (comme sur "Masters Of Universal Mysteries" ou "The Eternal Black Void") mais aussi et surtout par de nombreux leads/solos comme le prouvent "Through Forbiden Paths" à 2:33, 3:48 et 6:07, "Masters Of Universal Mysteries" à 2:05, 3:19, 3:44 et 4:20, "The Eternal Black Void" à 0:26, 1:14 et 2:50 et enfin "Crypts Of Grime And Lust" à 0:17 et 4:08.
Bien que sa vision du Black Metal soit braquée vers le passé,
Masters Of Universal Mysteries n’en demeure pas moins une franchement intéressant. Et même si M. n’invente rien, Gzekhratüs réussi à convaincre plutôt aisément en insufflant à ses compositions un caractère mélodique bien tranché que l’on a plutôt vu disparaître ces dernières années. Adeptes d’un Black Metal à l’ancienne (école norvégienne et/ou française), je vois invite sans attendre à poser vos oreilles sur cette musique à la fois crue, intense et à la force mélodique indiscutable.
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