chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
111 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Ad Nauseam - Nihil Quam Vacuitas Ordinatum Est

Chronique

Ad Nauseam Nihil Quam Vacuitas Ordinatum Est
Avez-vous déjà entendu parlé des Big Data ? Ces études des masses de données informatiques prennent apparemment (pour le béotien vaguement renseigné et paranoïaque que je suis) une place de plus en plus importante dans nos vies, celles-ci ayant permis de définir les critères favorisant à l'époque la réélection de Barack Obama au poste de président des États-Unis. À un niveau moindre, la série à succès House of Cards a profité de statistiques permettant de prédire sa réussite, par une recherche sur les attentes actuelles des spectateurs. Un outil certes flippant (tant il parvient avec justesse à cibler nos goûts les plus particuliers) mais capable d'offrir des créations nécessairement satisfaisantes – quant à savoir si cela tient plus du produit que de l'Art, je laisse la question à de plus doués que moi pour y répondre.

Je dis ça, car j'ai l'impression que Ad Nauseam a profité de ces outils. Ce jeune groupe formé en 2012, aux membres auparavant inconnus au bataillon (issus aux trois quarts de Death Heaven, formation death metal), tape tellement dans le mille avec son premier album qu'il fait se demander s'il n'a pas usé des enquêteurs les plus experts pour composer Nihil Quam Vacuitas Ordinatum Est. Pratiquant un death metal qui se permet d'être affreusement jouissif et technique mais aussi ambiancé où les noms de Gorguts, Ulcerate ou Deathspell Omega viennent rapidement à l'esprit, les Italiens ont bien potassé leurs leçons sur les courants intéressant de plus en plus nombre d'amateurs de metal bac + 5, cela à un point où il devient difficile de dire ce qui tient du recopiage et de l'assimilation complète frôlant le génie.

Car de ce batteur mimant à la perfection John Longstreth (pour sa justesse et sa vigueur à user de tous les types de blasts mis à sa disposition) et Jamie Saint Merat (pour son feeling apparaissant lors des moments aériens) à ces guitares enchaînant sans jamais se perdre mélodies improbables et accrocheuses ainsi que concassages touchant au mathcore, tout paraît taillé pour plaire aux fanatiques de ce death metal hybride, à la fois à l'aise dans la barbarie la plus sauvage que les instants vécus au ralenti dans le Warp. Un style que l'album Colored Sands de Gorguts avait magnifié et auquel Ad Nauseam se permet d'apporter une folie que la musique jouée avec précision de Luc Lemay manquait parfois. Normal après tout, puisque l'on parle d'un groupe italien et que l'on sait que ce pays n'est pas le dernier pour offrir une lecture excessive du metal ! Sur Nihil Quam Vacuitas Ordinatum Est, tout est débordant, furieux, perçant et baroque, transmettant parfaitement une atmosphère de guerrier perdu dans la galaxie, le manque d'oxygène lui faisant halluciner des images monstrueuses. Dès « My Buried Dream » et son accélération à trois minutes six secondes tellement vigoureuse qu'elle donne envie de sortir son Bolt, le quatuor choisit le camp du death metal impétueux, raffiné à l'extrême dans son art de la boucherie.

Mais tout cela se révélerait vite fatigant sans quelques riffs dont l'évidence marque au fer et Ad Nauseam l'a bien compris. Celui aimant écrire au stylo bic les passages faisant directement mouche ferait bien de renouveler son stock de papier avant d'écouter ces cinquante-six minutes, des morceaux comme « La Maison Dieu », « Terror Haze » (et son rire terrifiant à deux minutes dix secondes) ou « Into the Void Eye » (et ses orchestrations finales évoquant « The Battle of Chamdo » sur Colored Sands) risquant rapidement de lui faire manquer de quoi noter. Ayant pris le parti de ne pas maquiller leur musique outre-mesure (production limpide au possible), les Italiens ne cherchent à aucun moment à avancer voilés, préférant attaquer de front malgré leurs tactiques élaborées.

Une accroche qui donne envie de poursuivre avec eux de nombreuses traversées dans leurs dédales, mais fait voir les quelques défauts présents ici. Parfois trop lisible dans ses influences (à l'image de « Into the Void Eye » dont les guitares cristallines évoquent à s'y méprendre le Deathspell Omega de Paracletus), Nihil Quam Vacuitas Ordinatum Est montre que derrière une maîtrise impressionnante, Ad Nauseam possède encore une marge de manœuvre pour donner un caractère particulier à son (post) death metal. Peut-être devra-t-il aller davantage vers ces quelques moments noise proches de Daughters et The Locust à l'avenir ? En l'état, ce premier longue-durée reste une œuvre imposante méritant pleinement sa belle pochette signée Manuel Tinnemans. Complètement dans l'air du temps mais possédant quelques à-côtés prometteurs pour le futur, les Italiens gagneront sans doute une popularité méritée, figurant en bonne place dans les bilans de fin d'année. 2015, définitivement un excellent cru !

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Ad Nauseam
(Post) Death Metal
2015 - Lavadome Productions
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs : (6)  8/10
Webzines : (6)  6.71/10

plus d'infos sur
Ad Nauseam
Ad Nauseam
Post Death Metal avant-gardiste - 2012 - Italie
  

écoutez
tracklist
01.   My Buried Dream
02.   Key to Timeless Laws
03.   La Maison Dieu
04.   Into the Void Eye
05.   Terror Haze
06.   Lost in the Antiverse
07.   The Black Veil of Original Flaw
08.   Superimposing Mere Will and Sheer Need

Durée : 55 minutes 39 secondes

line up
parution
31 Mars 2015

voir aussi
Ad Nauseam
Ad Nauseam
Imperative Imperceptible Impulse

2021 - Avantgarde Music
  

Essayez aussi
Gorguts
Gorguts
Pleiades' Dust (EP)

2016 - Season Of Mist
  
Ulsect
Ulsect
Ulsect

2017 - Season Of Mist
  
Walrus Resist
Walrus Resist
Staring from the Abyss

2010 - Pervade Productions
  
Gorguts
Gorguts
Obscura

1998 - Olympic Recordings
  
Artificial Brain
Artificial Brain
Infrared Horizon

2017 - Profound Lore Records
  

Découverte de l'année
Tankard
A Girl Called Cerveza
Lire la chronique
Le DSBM, c'est RASOIR ou tu as ça dans les VEINES ?
Lire le podcast
Suicidal Angels
Profane Prayer
Lire la chronique
Fatal Collapse
Fatal Collapse
Lire la chronique
Reavers
Violator (EP)
Lire la chronique
Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique
Necromanteum EU/UK Tour 2024
Aborted + Carnifex + Revoca...
Lire le live report
Headless Hunter
The Undertaker
Lire la chronique
Exa
Left in Shards
Lire la chronique
Master
Saints Dispelled
Lire la chronique
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Deliver the Suffering
Unleash the Chaos (EP)
Lire la chronique
Dissimulator
Lower Form Resistance
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
No Return
Self Mutilation
Lire la chronique
Campaign for Musical Destruction Tour 2024
Master + Napalm Death + Pri...
Lire le live report
Monolyth + Përl + Nemost
Lire le live report
Electrocutioner
False Idols
Lire la chronique
Kaos 696 Winter War 2024
Helldrifter + Impiety + Nihilo
Lire le live report
Acid Force
World Targets In Megadeaths
Lire la chronique
Eradikated
Descendants
Lire la chronique
Bilan 2023
Lire le bilan